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Intelligence artificielle : El Fallah plaide pour un Maroc ouvert, souverain et éthique
Publié dans Les ECO le 27 - 10 - 2025

Un enjeu de souveraineté, d'équité et de confiance. C'est ainsi qu'Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, définit l'intelligence artificielle. Elle porte la vision d'un Maroc qui ne subit pas la révolution digitale, mais la façonne. De la création du hub arabo-africain D4SD aux Nations unies à la future loi Digital X.0, en passant par les partenariats scientifiques et l'inclusion financière, se dessine une stratégie ambitieuse, celle de bâtir un écosystème numérique responsable, ouvert sur le monde, mais solidement ancré dans les valeurs et les priorités du pays.
Lorsqu'elle s'adresse au public, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, ne parle pas de l'intelligence artificielle comme d'un sujet technique ou à la mode. Invitée des Nuits de la Finance, organisées par Finances News, elle en parle comme d'un tournant historique, à la fois technologique, éthique et politique, dont le Maroc entend bien devenir l'un des pôles d'équilibre. Avec conviction, elle décrit une ambition arabo-africaine structurée autour d'un projet majeur, le hub D4SD, Digital for Systems Development.
Créé le 26 septembre dernier aux Nations unies sous l'égide du Programme des Nations unies pour le développement, ce hub digital arabo-africain, dont le Maroc est à la fois le porteur et l'hôte, a pour vocation de devenir une plateforme régionale d'innovation et de transfert technologique.
«Ce hub nous permettra d'exporter notre technologie vers l'Afrique et le monde arabe, tout en consolidant notre souveraineté numérique», explique la ministre.
Et d'ajouter que la donnée est le nouveau pétrole, mais seule la gouvernance lui donne de la valeur tout en insistant sur l'idée d'une IA de confiance (Trustworthy AI), fondée sur la responsabilité, la robustesse, la qualité et l'explicabilité.
Vers une gouvernance souveraine et responsable
C'est dans cet esprit que le Maroc prépare sa grande réforme numérique. La loi Digital X.0, élaborée conjointement avec la DGSN, la DGSSI, la CNDP et l'Agence du développement du digital (ADD). Ce texte-cadre, destiné à remplacer la loi 09-08 sur la protection des données personnelles, sera prochainement déposé au Secrétariat général du gouvernement et proposera un ensemble cohérent de principes pour réguler l'intelligence artificielle, l'identité numérique, l'open data et les échanges inter-administrations. La ministre y voit une avancée majeure.
«Aujourd'hui, lorsqu'un citoyen donne sa carte d'identité à sa banque, il n'a pas besoin de partager toutes ses données fiscales ou médicales. Nous voulons casser ce modèle en introduisant des identifiants sectoriels, une identité régalienne, mais cloisonnée et protégée», affirme la ministre.
Ce système, encore inédit à l'échelle internationale, repose sur une architecture de transmission partielle des données, où seul ce qui est autorisé circule entre administrations. L'idée est de replacer le citoyen au cœur du processus, de lui redonner le contrôle de son identité numérique et de restaurer la confiance dans l'Etat numérique.
En matière de recherche et développement, Amal El Fallah a rappelé que pour ancrer la recherche marocaine dans les réseaux internationaux, le réseau Jazari a été créé. Ces instituts implantés dans plusieurs régions du pays, forment un maillage de laboratoires où chercheurs, startups et grands groupes collaborent sur des projets d'intérêt national, de l'agriculture à la finance en passant par l'eau ou la cybersécurité.
À Rabat, un pôle principal sera dédié au e-government, pour faire de l'innovation un moteur de modernisation administrative. L'ouverture du Maroc à la recherche mondiale s'incarne aussi dans un partenariat stratégique avec la startup française Mistral AI, nouveau géant européen de l'intelligence artificielle. Le projet vise à développer des modèles plus petits, moins énergivores, mais finement calibrés sur des données locales de qualité.
Les leviers d'un Maroc numérique
Dans la finance, Amal El Fallah Seghrouchni voit dans l'IA un levier de transformation profonde (détection de fraude en temps réel, personnalisation des parcours clients, analyse de risques instantanée, agents intelligents capables d'interagir en langage naturel).
Pour elle l'intelligence artificielle fait passer les services financiers d'un modèle automatisé à un modèle prédictif, adaptatif et, bientôt, proactif. Toutefois, le Maroc doit accompagner ce mouvement tout en corrigeant ses déséquilibres.
Elle a rappelé que 44% de la population reste non bancarisée, 40% est touchée par l'analphabétisme et 30 % du PIB provient encore de l'économie informelle. Mais la transformation numérique ne se joue pas seulement dans les institutions financières, elle touche l'administration tout entière.
D'ailleurs, le ministère expérimente désormais l'usage de l'IA pour cartographier les redondances dans les démarches, repérer les étapes inutiles et automatiser la rationalisation des processus. La réforme de la simplification administrative, longtemps perçue comme technocratique, trouve ainsi un nouvel élan grâce à l'intelligence artificielle.
Dans cette grande refondation, les infrastructures jouent un rôle déterminant. Le Maroc, explique-t-elle, investit dans la mise en place de Digital Innovation Hubs, inspirés du modèle européen, où entreprises, chercheurs et startups pourront mutualiser les GPU, les algorithmes et les méthodes de traitement de données. Ces plateformes permettront d'abaisser les coûts d'accès à la puissance de calcul, souvent prohibitive pour les petites entreprises.
En conclusion, Amal El Fallah Seghrouchni dresse le portrait d'un Maroc numérique à la fois ambitieux et lucide, ouvert sur le monde mais attaché à sa souveraineté. La transition vers une finance augmentée par l'IA, dit-elle, ne se fera pas en autarcie, elle est systémique. Elle suppose d'aligner la technologie, la régulation, l'infrastructure et les compétences humaines.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO


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