Le gouvernement a conclu un accord majeur avec l'ONEE, MASEN et l'ANGSPE pour accélérer la production d'électricité verte à l'horizon 2030. Prévue pour porter la capacité à 6.000 MW, cette convention restructure en profondeur la gouvernance du secteur et marque une étape stratégique dans l'engagement du Royaume pour une énergie durable, souveraine et compétitive. Le Maroc renforce son engagement en faveur de la transition énergétique. Une convention stratégique relative à la production d'électricité à partir des énergies renouvelables a été signée, lundi à Rabat, sous la présidence du chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Cette nouvelle feuille de route marque un tournant décisif dans la gouvernance énergétique du Royaume, en réformant en profondeur le cadre de collaboration entre les établissements publics chargés du secteur. L'accord lie le gouvernement à trois institutions clés que sont l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), l'Agence marocaine pour l'énergie durable (MASEN), et l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'Etat et de suivi des performances des établissements publics (ANGSPE). Il a été signé par la ministre de l'Economie et des Finances, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, le ministre délégué chargé du Budget, ainsi que les directeurs généraux de l'ANGSPE, de l'ONEE et le président-directeur général de MASEN. L'objectif principal de cette convention est d'accélérer la mise en œuvre de projets intégrés de production d'électricité verte dans le cadre du Programme national des énergies renouvelables (PNER). Elle vise notamment à porter la capacité de production à 6.000 mégawatts d'ici 2030, soit trois fois plus que la cible fixée dans l'accord précédent signé en 2010, qui se limitait à 2.000 MW. Selon Abdellatif Zaghnoun, directeur général de l'ANGSPE, cette convention introduit un mécanisme de gestion du différentiel contractuel (gap) entre l'ONEE et MASEN, tout en assurant la pérennité et la continuité des modèles économiques des deux institutions. Le partenariat vise également à garantir la stabilité contractuelle et économique des projets en cours et à venir, dans une logique de convergence et de complémentarité entre les opérateurs publics. Autre mesure structurante : le texte prévoit le transfert à MASEN de l'ensemble des actifs de production d'énergies renouvelables relevant de l'ONEE, à l'exception des unités hydroélectriques, notamment les stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), qui resteront sous la gestion de l'ONEE. Dans une déclaration relayée dans le communiqué officiel, le chef du gouvernement a salué les résultats obtenus sous la conduite du Roi Mohammed VI, soulignant que les énergies renouvelables représentent aujourd'hui 46% de la capacité installée du Royaume. L'objectif est de dépasser les 52% à l'horizon 2030, conformément aux orientations royales. Il a également insisté sur l'importance de faire des énergies vertes un pilier du développement industriel, économique et durable du pays. Cette convention, en réformant un cadre devenu obsolète au fil de l'élargissement des missions de MASEN à l'éolien, au solaire et à d'autres formes d'énergies propres, permet d'insuffler une nouvelle dynamique à la transition énergétique. Elle facilitera la mobilisation de 5 GW d'électricité verte spécifiquement au service du tissu industriel national, tout en veillant à rationaliser les coûts sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Enfin, au-delà de ses objectifs techniques, l'accord s'inscrit dans une vision stratégique d'indépendance énergétique, d'optimisation des ressources publiques et de promotion d'un modèle de croissance bas-carbone.