Le Maroc entre en lice ce vendredi lors des seizièmes de finales de la Coupe du monde U17. Après deux défaites inaugurales contre le Japon et le Portugal, les poulains de Nabil Baha ont marqué les esprits et l'histoire contre la Nouvelle-Calédonie (victoire 16-0). Assez pour envisager un destin similaire à celui de leurs aînés U20 titrés il y a quelques semaines ? Dimanche dernier, le Maroc signait un succès retentissant (16-0) contre la Nouvelle-Calédonie pour s'offrir une place dans les livres d'histoire, et un ticket pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde U17 au Qatar. L'aventure se poursuit donc pour les poulains de Nabil Baha, pourtant mal embarqués dans ce tournoi. En effet, la campagne des Lionceaux U17 avait démarré par deux défaites contre le Japon (2-0) puis le Portugal (6-0). Autant dire que la correction infligée à la Nouvelle-Calédonie était aussi nécessaire que spectaculaire. S'ils étaient en quête d'un match référence dans ce tournoi, les Lionceaux le tiennent désormais. «Le groupe avait besoin de croire en ses capacités et avoir le déclic pour gagner des matches et ils l'ont fait contre la Nouvelle-Calédonie», reconnait d'ailleurs le sélectionneur Nabil Baha. Désormais, il est question de confirmer. Et ça commence ce vendredi avec le début de la phase à élimination directe. Le Maroc affronte les Etats-Unis pour une place en huitièmes de finale et avec l'obligation de l'emporter une nouvelle fois. Prudent, Nabil Baha croit cependant pleinement aux chances de ses joueurs, visiblement désinhibés après le spectacle offensif livré face aux Calédoniens. «Ce match a redonné un élan à toute l'équipe et les joueurs sont désormais plus en confiance (…) Les joueurs se sont lâchés lors de ce match et ce sera le cas face aux Etats-Unis qui est une grande équipe, mais je pense que nos joueurs ont la capacité de gagner ce match» a déclaré le technicien. Les Etats-Unis, un adversaire solide et pragmatique Face au Maroc se dresse une sélection américaine en pleine confiance après avoir réalisé un carton plein au premier tour : trois victoires en trois matchs. La sélection américaine se présente par ailleurs avec une défense quasi imperméable (un seul but encaissé depuis le début du tournoi) et un groupe emmené par le meneur de jeu Cavan Sullivan. Le jeune milieu du Philadelphia Union, promis à Manchester City, a marqué contre le Burkina Faso (1-0) et le Tadjikistan (2-1), remportant à chaque fois le trophée d'Homme du match. Pour Nabil Baha, l'enjeu est double : maintenir la discipline défensive et exploiter la vitesse des couloirs, l'un des rares secteurs où le Maroc semble supérieur. L'entraîneur compte notamment sur l'apport offensif de Wassim Dardake, l'un des buteurs les plus inspirés contre la Nouvelle-Calédonie. «La victoire et la qualification ont boosté le moral du groupe», confie-t-il. «Nous avons préparé le match contre les Etats-Unis dans de meilleures conditions, avec l'envie de prouver que nous avons notre place dans cette compétition». Un Mondial U17 de bon augure pour les sélections africaines Cette Coupe du monde des moins de 17 ans, organisée à Doha, a déjà offert son lot de surprises. Neuf des dix sélections africaines engagées ont atteint les 16es de finale — un record qui confirme la montée en puissance du continent dans les catégories de jeunes. L'Ouganda, notamment, s'est illustré en battant la France (1-0), tandis que le Sénégal a terminé en tête de son groupe. Dans ce contexte, le Maroc incarne l'un des visages les plus paradoxaux du tournoi : celui d'une équipe brillante par éclairs, mais encore inconstante dans la durée. Si la victoire record face à la Nouvelle-Calédonie témoigne d'un potentiel offensif impressionnant, elle ne doit pas masquer les carences observées lors des deux premières sorties. Le match contre les Etats-Unis servira donc de révélateur, vu qu'il n'y aura plus d'occasion de se rattraper en cas de contre-performance. Inspiration et continuité Notons par ailleurs que ce tournoi a une saveur toute particulière pour le Maroc, quelques semaines seulement après le sacre des U20 lors du Mondial au Chili. Un succès qui, même s'il rajoute un surcroît de pression sur la bande à Dardake, doit aussi servir d'inspiration. À Doha, il sera question de s'inscrire dans la continuité des excellents résultats obtenus ces dernières années dans les catégories de jeunes. Les Lionceaux ont déjà montré qu'ils pouvaient rugir. Reste à savoir s'ils sauront le faire au bon moment. Darryl Ngomo / Les Inspirations ECO