Face à une hausse de la mortalité routière, la NARSA enclenche une nouvelle séquence stratégique. Le Conseil d'administration, tenu sous la présidence d'Abdessamad Kayouh, a validé les orientations 2026 et mis l'accent sur une gouvernance plus intégrée, un pilotage régionalisé et une transformation numérique des services. Les chiffres rappellent l'urgence de la situation, le Conseil d'administration en trace les réponses. Réunie pour sa 15e session sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) entre dans une phase déterminante où la gouvernance, la data et la modernisation deviennent les piliers d'une politique de sécurité routière repensée. Alors que les décès sur les routes ont atteint 3.324 sur les neuf premiers mois de 2025, en hausse de 24,4% comparé à la même période de 2024, le Maroc se trouve face à un défi de performance publique et de protection des vies humaines. Ce Conseil, consacré au plan d'action et au budget 2026, intervient dans un environnement où les indicateurs s'orientent à la hausse malgré les dispositifs existants. L'enjeu n'est plus seulement de renforcer les moyens, mais d'assurer une coordination fine entre acteurs institutionnels, collectivités et forces de terrain. La NARSA franchit ainsi une étape de structuration, portée par trois études majeures finalisées en 2025 qui redéfinissent son rôle, ses leviers et ses cibles. La première est stratégique : il s'agit de l'évaluation de la première phase de la Stratégie nationale et de la conception du plan d'action 2026–2030, inspiré des standards internationaux et aligné sur la Deuxième décennie mondiale pour la sécurité routière. La seconde repositionne la NARSA comme chef d'orchestre national, avec une feuille de route sur cinq ans pour renforcer pilotage, coordination et suivi des programmes. La troisième projette l'Agence dans la transformation numérique, condition indispensable pour moderniser les services publics et fiabiliser les données sur les accidents. Car derrière les indicateurs, ce sont surtout des pratiques et des comportements qu'il faut transformer. Le ministre l'a rappelé, la réduction de la sinistralité passe par un ciblage des usagers les plus exposés, notamment les conducteurs de deux-roues, cœur de la mortalité routière. Le défi est territorial et opérationnel, l'efficacité des plans doit désormais se jouer au niveau des régions, avec des actions adaptées à chaque réalité locale. Pour le Maroc, l'enjeu dépasse le cadre social. La sécurité routière touche le capital humain, la productivité économique et la continuité logistique. L'orientation prise par la NARSA signe un changement d'échelle : mieux piloter, mieux coordonner, mieux mesurer, pour mieux protéger. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO