Les échanges extérieurs affichent une évolution contrastée à fin octobre 2025. Les importations affichent une hausse de 9,4%, soit un rythme plus de trois fois supérieur à celui des exportations (+2,6%). Cet écart fait reculer le taux de couverture à 56,5% et alourdit le déficit commercial de 19,6%. Les importations poursuivent leur hausse. Selon les derniers chiffres de l'Office des changes, elles atteignent 682,15 MMDH à fin octobre 2025, en progression de 9,4% sur un an. Les exportations, elles, évoluent plus lentement, avec une croissance limitée à 2,6% pour un total de 385,2 MMDH. Cet écart creuse le déséquilibre commercial et fait reculer le taux de couverture à 56,5%, soit une perte de 3,7 points. Le déficit commercial s'alourdit ainsi nettement et s'établit désormais à -296,95 MMDH, en hausse de 19,6% sur un an. Ces chiffres témoignent d'une dynamique où les importations avancent trois fois plus vite que les exportations, dans un contexte marqué par une demande intérieure robuste et des performances extérieures plus modestes. La hausse constatée dans les importations concerne toutes les grandes rubriques, sauf la facture énergétique. Celle-ci s'est contractée de 4,4% sur un an à 91,02 MMDH. Cette évolution fait suite, selon l'Office des changes, essentiellement à la baisse de 9,2% des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils, sous l'effet prix en recul de 16%, et ce malgré la hausse de 8,1% des quantités importées. Pour les autres catégories importées, la facture s'est alourdie. Ainsi, pour les produits finis d'équipement, les achats à l'international ont grimpé de 15,2% pour atteindre 162,16 MMDH. Derrière ce bond, l'augmentation des achats des avions et autres véhicules aériens ou spatiaux (+3.796MDH) et des parties d'avions et d'autres véhicules aériens (+3.062 MDH). Ces derniers sont constitués, essentiellement, des intrants du secteur aéronautique. Pour rappel, l'encours des crédits à l'équipement a atteint 271,53 MMDH en octobre, selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib, soit une hausse de 21,9% en glissement annuel. Les produits finis de consommation voient leurs importations augmenter de 12,7% à 168,6 MMDH. Un accroissement dû à une hausse de 37,2% des achats des voitures de tourisme, de 21% des médicaments et autres produits pharmaceutiques et de 18,3% des sièges, meubles, matelas et articles d'éclairage. Les demi-produits, eux, accélèrent : +6,4% à 143,53 MMDH. Cette augmentation fait suite, essentiellement, à la hausse des achats des produits chimiques, des matières plastiques et ouvrages divers en plastique, et des fils, barres et profilés en cuivre. Pour les produits bruts, les importations explosent de 36,9% à 36,84 MMDH, en raison de la croissance des achats à l'international des soufres bruts et non raffinés, de l'huile de soja brute ou raffinée et des ferraille, déchets et autres minerais. Concernant les produits alimentaires, la hausse est de 3,8% à 78,35 MMDH. Et pour cause, une croissance des importations des animaux vivants, du maïs et du café. Les approvisionnements en blé, quant à eux, baissent. Exportations Concernant les exportations, l'automobile reste en tête des pourvoyeurs de devises du Royaume, avec un tiers du total des exportations marocaines. Ses expéditions ralentissent cependant de 3,1% sur un an à 127,2 MMDH. Ce repli fait suite principalement à la baisse des ventes du segment de la construction atténuée par la hausse des exportations du segment du câblage et du segment de l'intérieur véhicules et sièges. Les phosphates et dérivés arrivent deuxième, en valeur, avec 80,6 MMDH, en hausse de 16,7% sur un an. Cette évolution est due à la hausse des ventes des engrais naturels et chimiques, des phosphates et de l'acide phosphorique, explique l'office. L'agriculture et agroalimentaire boucle le top 3 des exportateurs, avec une valeur de 71,31 MMDH, soit 1,1% de plus en un an. Pour sa part le textile et cuir marocain s'est exporté à hauteur de 37,74 MMDH au cours des dix premiers mois de l'année, soit un repli de 3,9% en un an. En cause, essentiellement, la baisse des exportations des vêtements confectionnés, combinée au recul des expéditions des articles de bonneterie. L'aéronautique, pour sa part, atteint 23,62 MMDH de ventes à l'international (+8,3% sur un an), grâce à l'accroissement des ventes du segment de l'assemblage et des exportations du segment EWIS (câblage). Dans l'électronique et l'électricité, les exportations reculent de 8,6% à 13,87 MMDH. Derrière cette contraction, une baisse des exportations des composants électroniques, contrebalancée par la hausse des exportations des fils et câbles. Transferts MRE : plus de 102 MMDH à fin octobre Les transferts des Marocains résidant à l'étranger poursuivent leur progression et atteignent 102,94 MMDH à fin octobre 2025, en hausse de 1,5% sur un an. Les recettes voyages suivent la même tendance avec une avancée solide de 16,7%, pour atteindre 113,26 MMDH, tandis que les dépenses voyages augmentent de 11,5% à 27,54 MMDH. Le solde voyage s'améliore ainsi nettement et s'établit à 85,71 MMDH, en croissance de 18,5%, confirmant la vigueur du secteur touristique. Les Investissements directs étrangers (IDE) renforcent également leur dynamique, portés par des recettes en hausse de 28,2% à 45,4 MMDH, contre des dépenses en hausse de 14,5% à 18,33 MMDH, ce qui porte le flux net à 27,06 MMDH, en bond de 39,4%. À l'inverse, les investissements directs marocains à l'étranger (IDME) reculent, avec des recettes en baisse de 21,2% à 11,85 MMDH et des dépenses en baisse de 26,9% à 16,2 MMDH, ramenant le flux net à 4,35 MMDH, en diminution de 39%. Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO