L'introduction de Cash Plus à la Bourse de Casablanca, souscrite massivement, soit 64 fois, par près de 81.000 investisseurs, marque un tournant stratégique pour le marché financier marocain. En devenant la première fintech cotée à la place casablancaise, la société accède à un nouveau mode de financement et ouvre une brèche dans le marché boursier, longtemps dominé par des acteurs industriels, financiers traditionnels ou immobiliers. Concrètement, il s'agit d'introduire un nouveau profil d'entreprise à forte intensité technologique, ancrée dans l'inclusion numérique et l'accessibilité aux services financiers. Couronnée de tous les succès, cette introduction en Bourse (IPO – Initial Public Offering) a révélé un intérêt rarement observé. À l'issue de la première séance de cotation, le marché a confirmé cette dynamique, puisque l'action Cash Plus a clôturé à 219,95 dirhams, soit +9,98% par rapport au prix d'introduction fixé à 200 dirhams. Ces chiffres ne reflètent pas un simple engouement spéculatif. Ils révèlent une véritable transformation structurelle de la finance marocaine et de l'épargne nationale. Une fintech cotée : un signe de maturité du marché L'arrivée d'une fintech sur la cote casablancaise constitue un signal fort. Elle témoigne de la montée en puissance des modèles digitaux dans les circuits de financement formels, mais aussi de l'émergence d'une nouvelle catégorie d'entreprises capables de lever des fonds par l'épargne publique. Contrairement aux IPO classiques fondées sur des actifs industriels tangibles, le modèle Cash Plus repose sur une innovation d'usage basée notamment sur la démocratisation de l'accès aux services financiers, la digitalisation des transactions, l'équipement des commerçants et l'offre de solutions de paiement simples via mobile. Fort de son réseau de 5.000 agences, couplé à plusieurs millions d'utilisateurs bancarisés, le groupe démontre bel et bien que l'innovation peut devenir un actif en soi, dès lors qu'elle est adossée à une capacité de distribution nationale. Un autre fait marquant réside dans le profil des souscripteurs qui réaffirme encore une nouvelle fois l'appétit des investisseurs individuels pour la Bourse. En effet, 79.573 souscripteurs ont été des personnes physiques, 824 personnes morales et 362 institutionnels. Le taux global de satisfaction, lui, s'est élevé à 1,56%, illustrant une demande de masse rarement observée, dépassant de loin les investisseurs institutionnels classiques. Dès lors, il faut bien admettre que nous assistons à une transformation de la Bourse en canal de participation économique populaire. L'introduction d'une fintech, proche des usages quotidiens du grand public (paiement, transfert, factures, etc.), a servi de pont naturel entre l'épargne des citoyens et le marché financier. Cash Plus : capitaliser sur la valeur à long terme Après ce succès retentissant de la première séance de cotation, le groupe Cash Plus compte transformer l'engouement initial en création de valeur durable, maintenir son rythme d'innovation et démontrer que la technologie peut s'inscrire dans un modèle boursier stable, viable et rentable. Une chose est certaine : cette IPO marque une rupture et démontre la capacité du marché à financer des entreprises innovantes, la volonté des particuliers d'investir dans des modèles digitaux et l'entrée officielle de l'inclusion financière dans la sphère des capitaux. L'arrivée de Cash Plus à la Bourse est sans aucun doute un jalon historique qui pourrait redessiner l'accès au marché, attirer d'autres fintechs et consolider la position de la place casablancaise en tant que partenaire direct de l'économie réelle, capable de catalyser aussi bien la transformation industrielle que l'inclusion digitale et la modernisation sociale. Désormais, les regards se tournent vers la prochaine étape, à savoir l'IPO de la SGTM (Société Générale des Travaux du Maroc), dont la période de souscription a été ouverte du 1er au 8 décembre 2025. Avec une levée annoncée de 5 milliards de dirhams, soit la deuxième plus importante IPO de l'histoire du marché après Maroc Telecom, la Bourse de Casablanca s'apprête à accueillir un autre poids lourd.