Le Maroc se hisse à la 68e place du Global AI Index 2025 publié par The Observer. Il s'agit d'un classement qui évalue la capacité des pays à investir, innover et déployer l'intelligence artificielle. Malgré un écart important avec les leaders mondiaux, le Royaume confirme sa progression dans l'écosystème numérique grâce à une montée en puissance des talents, des infrastructures en amélioration et une adoption croissante de l'IA dans plusieurs secteurs. Une position qui reflète à la fois les avancées engagées et les défis qui persistent pour renforcer sa compétitivité technologique. Le Maroc figure à la 68e place du Global AI Index 2025, publié par The Observer. Ce classement IA analyse la capacité de 94 pays à investir, innover et déployer l'intelligence artificielle. Il combine plusieurs indicateurs liés à la recherche, aux infrastructures, aux talents et aux stratégies publiques. Le Royaume avance dans l'écosystème IA grâce à une stratégie numérique en expansion. Le pays améliore ses infrastructures, enrichit ses compétences locales et accélère l'usage de l'IA dans plusieurs secteurs. Cette position montre un progrès réel, mais aussi des défis à relever pour renforcer sa compétitivité mondiale. Performances du Maroc : forces et limites du GAII 2025 Les résultats du Maroc varient selon les critères du Global AI Index 2025. Le pays obtient son meilleur score en recherche, où il se classe 54e. Cette progression reflète l'activité croissante des laboratoires d'IA et la montée des partenariats universitaires. L'environnement opérationnel occupe la 59e place. Ce rang s'explique par une stabilité économique favorable et des réformes régulières. Le Maroc améliore aussi ses formations, bien que le talent et la stratégie publique restent au 63e rang. Ces deux volets montrent un besoin de plans plus intégrés pour structurer l'écosystème IA. Les domaines du développement et des infrastructures se situent respectivement aux 65e et 67e positions. Le pays avance, mais la capacité technologique reste limitée. L'écosystème commercial recule à la 75e place, en raison du manque de scale-ups et d'investissements privés. Les critères d'échelle (62e) et d'intensité (72e) révèlent une adoption encore modérée. Certaines entreprises innovent, mais l'usage massif de l'IA reste faible dans l'industrie. Ces résultats dressent l'image d'un écosystème en construction, dynamique mais encore fragile. Afrique du Nord : l'Egypte en tête En Afrique du Nord, le classement IA crée une compétition croissante. L'Egypte s'impose souvent devant ses voisins. Elle profite d'un large vivier de talents et de programmes publics ambitieux. La Tunisie et l'Algérie suivent avec des performances variables. Elles progressent sur certains segments, mais peinent à maintenir une trajectoire stable. Le Maroc occupe une place médiane, porté par des infrastructures solides mais freiné par le manque d'investissements et de projets d'envergure. Globalement, la région doit renforcer la formation, la régulation et le soutien public pour améliorer sa compétitivité dans l'économie mondiale de l'IA. Le besoin d'intégration régionale devient également crucial pour réduire les écarts avec les grandes puissances technologiques. Top 5 mondial : les Etats-Unis mènent la course de l'IA Le Top 5 du Global AI Index 2025 confirme la stabilité des géants technologiques. Les Etats-Unis occupent la première place grâce à des investissements massifs, des centres de recherche avancés et une adoption large de l'IA dans l'économie. La Chine reste un concurrent direct. Elle avance rapidement grâce à son marché intérieur et à ses programmes gouvernementaux. Singapour atteint la 3e place. Le pays bénéficie d'une stratégie nationale cohérente et d'un haut niveau d'adoption. Le Royaume-Uni se classe 4e grâce à sa forte capacité d'innovation. La Corée du Sud ferme ce Top 5 mondial grâce à une infrastructure technologique très avancée et un soutien public constant à la R&D. Les trois principaux piliers du Global AI Index 2025 Le classement de l'indice GAII 2025 se base sur plusieurs piliers, dont trois sont les plus révélateurs. Le premier est celui de l'investissement, levier décisif pour l'écosystème IA. En effet, l'investissement joue un rôle essentiel dans le classement IA. Ce pilier mesure les financements publics et privés, la stratégie nationale et la dynamique des projets d'IA. Les Etats-Unis dominent grâce à un volume financier sans équivalent. La Chine et Singapour suivent, portées par des programmes étatiques solides. Le Maroc doit renforcer ses investissements. Les initiatives, comme Maroc Digital 2030, ont accéléré la dynamique, mais les montants restent faibles face aux grandes puissances. Le pays doit bâtir un flux financier régulier pour soutenir les startups IA et attirer des capitaux internationaux. Le deuxième pilier est celui de l'innovation, notamment la recherche et développement technologique. Ce pilier mesure la qualité des publications, des brevets et des capacités techniques. Les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud dominent ce volet. Le Maroc progresse, mais le volume de publications reste limité. Les laboratoires se développent et les développeurs augmentent, mais l'écosystème scientifique demeure insuffisant pour hisser le pays dans la première moitié du classement. La 68e place reflète cette réalité. Le troisième pilier important de l'écosystème de l'intelligence artificielle d'un pays est celui de l'implémentation, qui reflète le degré d'adoption réelle de l'IA dans l'économie. Ce pilier évalue l'usage concret de l'IA dans les entreprises et les services publics. Le Maroc affiche une forte progression sur ce volet. Les banques, les télécoms et les services digitaux adoptent l'IA plus vite. Le secteur public explore aussi de nouveaux outils dans l'éducation, la santé et l'administration. L'adoption reste cependant inférieure aux standards des pays les mieux classés. Le manque de talents spécialisés et des infrastructures limitées freinent encore le déploiement massif de l'IA. Ainsi, même si le Maroc avance dans le Global AI Index 2025, il doit accélérer sa transformation. Le pays possède des bases solides, une stratégie numérique active et un écosystème en mouvement. Il doit maintenant renforcer son investissement, stimuler son innovation et accélérer l'adoption de l'IA. Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO