En l'absence d'introductions en Bourse en 2009, la ventilation des volumes renseigne sur le type d'investisseurs fidèles au placement en action l Les investisseurs étrangers ont renforcé leur présence malgré la conjoncture défavorable Après une année aussi difficile que celle qui s'est terminée à la Bourse de Casablanca, en un contexte de déficit en papier et de manque de visibilité, le marché action procède à une autorégulation en termes d'attraction des investisseurs. L'avantage avec 2009, c'est qu'il n'y a pas eu d'introduction en Bourse et donc pas de mouvements de spéculation. L'exercice est doublement intéressant dans la mesure où il n'y a rien eu «d'exceptionnel» et qu'on peut donc se faire clairement une idée sur les vrais investisseurs en Bourse. Qui sont-ils, quel est leur degré d'engagement et quels volumes ont-ils générés au terme de l'année 2009 ? À ce titre, les états fournis par le CDVM sont riches en enseignements. On peut y lire par exemple que globalement, l'année 2009 a été marquée par une baisse des volumes de près de 50%, ce qui signifie de prime abord que l'investissement action a particulièrement souffert, mais pour une année blanche en terme d'OPV, c'est pratiquement une mini-performance, sachant que l'essentiel des volumes était généré par les opérations d'introduction en Bourse les années précédentes (cinq OPV en 2008 et une dizaine en 2009). L'année s'est terminée sur un volume d'échanges sur le Marché Central de 78,6 milliards de dirhams (hors opérations d'apport, introductions, offres publiques et augmentations de capital en numéraire). Les trois quarts de ce chiffre d'affaires ont été réalisés par les institutionnels, qui confirment ainsi leur domination du Marché Central. Nous noterons également la hausse sensible de la participation des personnes morales marocaines dans les échanges, qui passe ainsi de 37% en 2008 à 39% en 2009. Les OPCVM toujours très actifs Les OPCVM ont quant à eux continué sur leur lancée, renforçant ainsi leur participation. Ils ont pu ainsi faire passer leur part dans les volumes de 14 à 20%. La place casablancaise peut s'enorgueillir d'avoir pu garder tout son attrait vis-à-vis des investisseurs étrangers même en période de crise économique, où la tendance est généralement au repli pour ce type d'investisseurs. Mieux, les statistiques du CDVM font état d'un doublement de la participation des personnes morales étrangères par rapport à 2007. Celle-ci-est ainsi passée de 7,5% en 2007 à 12,9% en 2008 puis à 15,4% en 2009. En termes de volume, l'effet année blanche en OPV se voit clairement dans le recul significatif de la participation des particuliers qui voient ainsi leur part glisser de 31 à 22%. Un constat qui s'applique également dans l'interprétation de la contre-performance du réseau des banques qui est généralement très actif lors des introductions et dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas les 1,9 milliard de DH, contribuant à peine à hauteur de 2,4% au volume global, contre 4,5% un an auparavant.