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Pour quel intérêt ?
Publié dans Les ECO le 30 - 03 - 2010

Si quelques doutes entouraient encore la possibilité d'un prochain recours du Maroc à l'endettement extérieur, ils ont été levés hier lors d'une conférence de presse qu'a tenue le département des Finances. «Nous lèverons un emprunt libellé en euros sur une maturité de 10 ans et ce courant 2010», a résumé le directeur du Trésor et des finances extérieures, Zouheir Chorfi. Rien n'a filtré en revanche sur le montant qui sera levé (sachant que les rumeurs parlent de 500 millions d'euros). À ce titre, Chorfi a précisé que «le Maroc est en attente de recevoir une offre, laquelle sera comparée au besoin effectif de financement». Pour plus de précision, l'opération en est au stade du choix d'une banque accompagnatrice. Une consultation auprès des plus grandes banques internationales est menée à cet effet. En tout les cas, «le Maroc lève des fonds à l'international sans avoir l'obligation pressante de le faire», ont assuré conjointement Chorfi et le ministre de l'Economie et des finances, Salaheddine Mezouar. En effet, selon les statistiques les plus récentes publiées par la direction du Trésor et des finances extérieures à fin septembre 2009, la dette totale du Trésor, en agrégeant la part intérieure et extérieure, approche 330 milliards de dirhams, soit bien moins que 50% du PIB en 2008. Sachant que la norme internationale est autour de 60%, le Trésor bénéficie donc encore d'une marge. Il n'empêche que l'option du recours à l'emprunt international comblera plusieurs besoins. En effet, entre autres obligations, le gouvernement est tenu de soutenir les secteurs ou les activités en difficulté, d'honorer son engagement de continuer la réforme de l'impôt sur le revenu, et de poursuivre la réalisation des nombreux grands chantiers annoncés. De l'autre côté, il affronte une conjoncture plutôt défavorable caractérisée essentiellement par une baisse des recettes fiscales et d'une détérioration des comptes extérieurs. Tout cela impose donc de serrer la vis. Aussi, l'autre intérêt de lever des fonds à l'international réside dans le rééquilibrage de la balance de la dette du Trésor. Celle-ci penche actuellement plus du côté de la dette intérieure. Cette dernière représentait en 2008, 79% de la dette globale.
900 millions d'euros levés depuis 2003
Le dernier emprunt international en date contracté par le Maroc date de 2007 et a porté sur un montant de 500 millions d'euros. En remontant plus loin, le Maroc a emprunté 400 millions d'euros sous l'ère Fathallah Oualalou en 2003. La levée était destinée à l'époque à rembourser par anticipation des dettes chères. BNP Paribas et Merrill Lynch International étaient par ailleurs les banques chef de file retenues pour accompagner l'opération.
Le rating pour préparer le terrain
Avant d'accéder à l'investment grade accordé par Standard & Poor's (voir article ci-contre), le Maroc a bénéficié du même sésame délivré cette fois par Fitch Ratings. La proximité et le timing de ces deux notations ne sont pas fortuits.En effet, l'idée est de préparer le terrain au futur emprunt international qui sera levé courant 2010. En effet, comme la qualité de la notation attribuée à un pays sert de base de détermination du taux d'intérêt, et notamment la prime de risque, dont est assorti son emprunt à l'international, une bonne notation, donne systématiquement accès à des conditions de financement plus favorables.
Notation du Maroc : Sésame pour un financement plus avantageux
Le Maroc a récemment amélioré sa notation d'emprunteur à l'international, et le ministre de l'Economie et des finances, Salaheddine Mezouar, tient à marquer le coup. Jugeant que l'information est passée un peu inaperçue, l'argentier du Royaume a réuni hier un comité restreint de journalistes pour préciser tout l'enjeu de cette avancée. De quoi s'agit-il déjà ? Le 23 mars, l'agence de notation internationale Standard and Poor's a rehaussé le rating du Maroc au niveau «Investment Grade». Ce qu'il faut surtout retenir de tout cela c'est que ce rehaussement de note intervient à un bon moment, car c'est officiel, le Maroc s'apprête à retourner cette année sur le marché financier international (voir article ci-contre). Et comme la qualité de la notation attribuée à un pays entre en ligne de compte pour déterminer le taux d'intérêt, et notamment la prime de risque, dont est assorti son emprunt à l'international, l'Investment Grade devrait permettre au Maroc d'accéder à des conditions de financement plus favorables. Qui plus est cette notation élargit de fait la base des souscripteurs potentiels à la levée de fonds que compte opérer le Maroc, puisque certains investisseurs ne souscrivent qu'aux titres des pays notés dans la catégorie Investment Grade. Même les institutions publiques et privées nationales tirent un avantage de cette avancée comme en témoigne le rehaussement du rating de la Société Générale, sachant que la Banque Centrale Populaire en avait également bénéficié récemment. L'ultime bienfait escompté du rehaussement du rating du Maroc concerne enfin les retombées positives sur l'afflux des investissements directs étrangers (IDE) vers le Maroc dans la mesure où les bailleurs de fonds internationaux suivent de près l'évolution des notations des pays où ils souhaitent investir. Par ailleurs, à en croire le département des Finances, l'accès à ce grade est une prouesse. En fait, «depuis le déclenchement de la crise financière internationale, le Maroc est le seul pays à accéder à la catégorie de l'Investment Grade au niveau de cette agence», assure Mezouar. «Et cette amélioration de la notation est d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte international difficile où les agences de notation sont plutôt conservatrices». En effet, sur ces deux dernières années, Standard and Poor's a revu les notes de 33 pays dont 25 ont été rétrogradés et 2 ont perdu l'Investment Grade. Aussi, sur les 5 dernières années, en plus du Maroc, seulement 5 pays ont accédé à cette catégorie : 2 pays de l'Europe (Russie et Roumanie), 2 pays d'Amérique latine (Brésil et Pérou) et un pays asiatique (Inde). Mais à entendre Mezouar, l'amélioration de la notation du Maroc coulait de source. Elle est notamment le fruit «des avancées remarquables réalisées par le Maroc au cours de cette décennie sur les plans politique, économique et social», fait-il observer. En effet, Standard and Poor's a souligné «la continuité des réformes qui bénéficient d'un large consensus et qui ont notamment visé l'accélération de la consolidation budgétaire, la libéralisation des secteurs clés de l'industrie, le renforcement des politiques sectorielles, la réalisation de nombreux programmes d'infrastructure et le renforcement du développement social et des institutions démocratiques et d'une gestion anticipative de la crise et des choix opérés par le Maroc pour gérer les retombées de la crise (comité de veille, soutien à la demande intérieure, accélération des réformes...)». Aussi, cette amélioration est intervenue après la publication des rapports très positifs par le FMI et la Banque mondiale soulignant les avancées réalisées par le Maroc. Elle intervient également après le sommet UE-Maroc de Grenade qui a consacré le lien privilégié de notre pays avec l'Europe.
Comment se fait le Rating
En règle générale, l'évaluation préalable à l'accès à l'Investment Grade n'intervient que sur demande du pays candidat à la notation. L'initiative est donc venue du Maroc qui a déposé une demande auprès de l'agence de notation internationale Standard and Poor's (S&P) afin que son cas soit étudié. En réaction, S&P a rehaussé la note du Maroc du crédit souverain de la dette à long terme en devises de «BB+» à «BBB-» et de la dette en monnaie locale à long terme de «BBB» à «BBB+» avec des perspectives stables. S&P relève également la note à court terme en devises de «B» à «A3» et la note à court terme en monnaie locale de «A3» à «A2». Tout cela permet au final au Maroc d'accéder à la catégorie Investment Grade. Par ailleurs, la dernière évaluation du Maroc par l'agence internationale date de 1998.
Coup de pouce Par Hanâa Foulani
C'est un Salaheddine Mezouar radieux et de plus en plus sûr de lui qui a reçu les médias lundi pour apporter «quelques éclaircissement quant à la notation du Maroc». Le ministre des Finances estime que l'événement mérite un traitement plus exhaustif que celui qui lui a été réservé ces dernières semaines. Et il a raison. Surtout que nous vivons une semaine historique sur le plan de l'économie et des finances, et autant crier haut et fort nos réalisations. Le Maroc a décroché des galons et une reconnaissance internationale de haut niveau en période de crise, ce qui en soi est un exploit. Des bons points très précieux quand on apprend que le pays s'apprête à aller chercher des financements à l'étranger pour accompagner ses grands projets notamment dans l'énergie et les infrastructures. Comment ne pas en être fiers, surtout que parallèlement, nous avons envoyés des signaux positifs à la communauté internationale sur le plan de la gouvernance, de la gestion des affaires privées ? La recomposition du paysage économique et financier au lendemain de la mégafusion ONA-SNI et le retrait de la cote des deux principales holdings du pays sont interprétés, justement d'ailleurs, comme une correction d'une situation qui était gênante pour le Maroc vis-à-vis de l'étranger. C'est un désengagement «salutaire» des holdings royales et des filiales concernées qui nous donne des ailes. Et tout cela, Salaheddine Mezouar y est pour beaucoup. N'est-ce pas sous son mandat que la loi de finances a adopté les mesures incitatives tant demandées pour donner un coup de pouce aux fusions ? Heureux qui comme
le ministre des Finances est entré dans l'histoire par la grande porte.


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