La Fédération royale marocaine de football a fixé comme date le 20 juin pour l'entrée en vigueur du nouveau statut des joueurs. Une période qui coïncide avec le début du marché des transferts et qui va durer jusqu'au 12 septembre prochain. Moins d'un mois et demi nous sépare de la fin du championnat et c'est déjà la surenchère. Première cible : les joueurs libres de tout contrat. Selon un agent de joueurs, qui a préféré garder l'anonymat, cinq à six éléments de l'équipe des FAR, parmi les meilleurs, et dont le contrat arrive à expiration fin mai, seraient dans le viseur de plusieurs clubs. Et ils ne sont pas les seuls. Le Raja, déjà en sous-effectif, aura à gérer trois cas : Mohcine Metouali, Zakaria Zerouali et Said Fettah, libres à partir de juin prochain. Le buteur maison du Kawkab de Marrakech, Luis Jefferson, qui avait déjà annoncé qu'il quitterait le club pour retrouver le championnat brésilien, aurait reçu une nouvelle offre de la part des dirigeants du KACM. Mais le gros lot des départs pourrait toucher la D2, où la plupart des joueurs n'ont pas de contrats avec leurs clubs. Un réservoir pour les équipes de première division, encore faut-il dénicher l'oiseau rare, mais il y a vraiment de quoi inquiéter les équipes de seconde division. «Avec les nouvelles conditions, les dirigeants cherchent à recruter des joueurs à moindre coût», explique notre source. La D2 surprise Difficile, donc, pour ces clubs de retenir leurs joueurs. Eux qui se sont engagés à signer des contrats avec 30% de leurs effectifs, dès la saison 2010-2011. Les deux tiers restants sont prévus pour la saison suivante. «A partir de 2012, il n'y aura plus de place pour les licences. Tous les joueurs seront liés avec leurs clubs par des contrats», confie Mustapha Ziati, président du club du Chabab de Mohammédia, surpris par la nouvelle version de la FRMF. Tant attendu, le nouveau statut risque de créer toute une polémique. Il y a quelques semaines, les dirigeants des deux divisions avaient, apparemment, applaudi l'arrivée du nouveau statut... sans lire entre les lignes. «On a eu des réunions avec les dirigeants des clubs et je peux vous dire qu'ils ont joué le jeu», a fait savoir Rachid Ouali Alami, président de la commission spéciale de gestion du football d'élite et relations avec les collectivités locales. Et le jeu en vaut vraiment la chandelle. Considéré comme révolutionnaire, le nouveau statut est certes inspiré de celui de la FIFA, mais plus adapté au contexte local. Selon le nouveau règlement, tout joueur doit être lié avec son club par un contrat pour une durée déterminée. Fini l'époque où l'on parlait de professionnel, non amateur et amateur. Il y aura soit amateur, soit professionnel. Le salaire sera fixé en fonction d'un barème. La nouveauté aussi c'est que le nom de l'agent du joueur doit figurer sur le contrat. Contacté par «Les Echos quotidien» pour avoir son avis sur le nouveau statut des joueurs, le président du Difaâ Hassani d'El Jadida, Mustapha Moundib, a résumé : «Celui qui n'a pas de contrat n'est pas un joueur». Réponse simple à une question pas aussi simple.