Depuis que l'on parle de professionnalisation dans le football marocain, les équipes de deuxième division ne savent plus où donner de la tête. Il a fallu attendre le nouveau statut des joueurs pour que les représentants de ces clubs sortent de leur silence et qu'ils établissent toute une liste de revendications. Doléances qui ont fait l'objet de discussions lors d'une réunion avec le président de la commission de la formation, Rachid Ouali Alami, et qui ont abouti à une feuille de route que lesdits clubs seront tenus de respecter en contrepartie d'un certain nombre d'acquis. Pour éviter la fuite de leurs joueurs vers d'autres clubs, ces derniers seront appelés, dès la saison 2010-2011, à signer des contrats avec 30 % de leur effectif. Les deux tiers restants sont prévus pour la saison suivante. «À partir de 2012, il n'y aura plus de place pour les licences. Tous les joueurs seront liés avec leurs clubs par des contrats», fait savoir Mustapha Ziati, président du club de Chabab Mohammédia. Pour honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs joueurs, ces clubs comptent, en plus de leur budget qui reste limité par rapport aux objectifs fixés, sur le soutien financier de la Fédération royale marocaine de football. Au pire des cas, les salaires seront alignés sur le SMIG «Une réunion est prévue avec les responsables de la fédération dans les jours qui viennent, pour étudier l'aspect financier de la chose. Les salaires seront fixés en fonction du budget qui sera alloué par la fédération. Dans le pire des cas, ils seront alignés sur le SMIG», explique Ziati. Outre le salaire des joueurs, qui risque de peser lourd dans les caisses de ces clubs, le transport reste un des sérieux problèmes auxquels sont confrontées les équipes de deuxième division, depuis bien longtemps. Prévus pour financer la formation des jeunes, les 200.000 DH de subvention que devait débloquer la fédération pour le compte des inter-ligues seront, finalement, destinés à financer l'acquisition de cars au profit des équipes de deuxième division. Parmi les questions également soulevées lors de cette réunion : l'état des terrains, quand ils existent, et dont l'état laisse à désirer. Sous cet angle, la fédération envisage de mettre en place des terrains synthétiques. Dans un premier temps, la priorité sera donnée aux clubs qui ne disposent pas de terrain et qui se trouvent obligés de recevoir à l'extérieur. C'est le cas, notamment, de Kasba Tadla et de Fkih Bensalah, deux prétendants au titre. «Ensuite, ce sera au tour des équipes qui disposent d'un stade, mais pas de terrain d'entraînement », précise Ziati. Ces mesures visent à préparer le terrain aux équipes de deuxième division avant d'entamer le professionnalisme, prévu en 2012. Un défi à relever pour ces petits clubs qui, en cas d'échec, risquent d'être «bouffés» par les grands.