Les professionnels s'y attendaient. Les exportations de fruits et légumes connaissent une baisse de régime à fin avril 2010, selon les dernières statistiques publiées par l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). À cette date, 997.500 tonnes d'agrumes et de primeurs ont été exportées par le Maroc vers l'étranger. Cela marque un recul de 7,8% par rapport à la même période de la campagne 2008/2009 où les expéditions de fruits et légumes atteignaient un peu plus d'un million de tonnes. Mais cette régression globale recouvre en fait des évolutions différenciées pour les principales catégories de produits. En effet, alors que les expéditions d'agrumes affichent une hausse de 1%, se stabilisant à 449 500 tonnes, hausse tirée par le Tensift et le Souss, les exportations de primeurs reculent de 14%, pour s'établir à près de 548.100 tonnes.La bonne tenue relative des exportations d'agrumes, s'explique par la hausse de 10% enregistrée par les exportations de petits fruits (clémentine, mandarine...), contrebalancée par le recul de 16%, enregistré par les oranges et la forte baisse de 43% des autres agrumes (citron, pomel). On comprend que les petits fruits parviennent à maintenir la variation des exportations d'agrumes dans le vert (bien que la hausse de leurs expéditions soit de moindre ampleur que les baisses connues par les deux autres groupes d'agrumes) grâce à leur poids dominant dans le tonnage global du compartiment : 72% à fin avril 2010, soit 322.306 tonnes. Dans cette dernière sous-catégorie, ce sont surtout les clémentines et le groupe Nador Cotts (Marisol, Muska...) qui boostent les exportations avec des progressions respectives de 13 et 79%, une performance redevable essentiellement à la région du Souss. Les pommes de terre triplent leurs expéditions à fin avril S'agissant maintenant d'expédition de primeurs, leur mauvaise orientation trouve sa justification dans plusieurs variétés de produits, mais plus parmi les légumes que les fruits. En effet, la majorité des types de légumes a vu ses expéditions régresser. Pour ne nommer que les variétés les plus exportées, il s'agit des courgettes (-20%), du maïs (-6%), et des salades (-14%). C'est dire que les pommes de terre en ayant réussi à multiplier leurs expéditions par 3 pour atteindre 20.264 tonnes à fin avril, par rapport à la même période de la campagne passée, font figure d'exception très heureuse. À l'inverse de la tendance globale défavorable des exportations de légumes, les fruits maintiennent un bon cap. Le tonnage exporté agrégé de toutes les variétés fait ressortir une hausse de 9% pour parvenir à un peu plus de 47.300 tonnes. Une performance redevable en grande partie au melon, qui enregistre des expéditions en croissance de 47%. Cela dit, les exportations de fruits comptent également de mauvais contributeurs, dont notamment la tomate. Ce fruit qui représente 54% des expéditions de primeurs avec plus de 296.100 tonnes exportées, s'inscrit en régression de 23%. Plus précisément, ni la région du Souss, ni le Tensift, ni le Centre n'échappent à la baisse, et seul l'Oriental tire son épingle du jeu, avec une croissance de ses exportations. Cette dernière région pèse toutefois peu dans le total avec un volume qui dépasse à peine 3.500 tonnes. Notons enfin que la tendance de diversification des débouchés observée récemment pour les exportations de fruits et légumes s'est davantage affirmée (voir graphiques). Entre autres, le marché français, qui s'érigeait en principal débouché des produits marocains, est actuellement mis à contribution avec les autres marchés européens. Cela est d'autant plus valable pour les primeurs, exportées à hauteur de 95% vers l'Union européenne. En revanche, l'UE se partage à parts égales près de 84% du tonnage d'agrumes exporté avec les Pays d'Europe centrale et orientale. Normal, quand on sait que la Russie absorbe près de 50% des exportations d'oranges marocaines.