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Le Maroc, verger de l'Europe ?
Publié dans Les ECO le 11 - 05 - 2010

«Nous pouvons nous positionner en tant que verger de l'Europe. Nous y croyons». C'est en ces termes que Amine Berrada Sounni défend le potentiel de la filière nationale de l'agro-industrie. Pour le président de la Fédération nationale de ce secteur (Fenagri), le contexte est actuellement favorable pour faire émerger la filière. Selon lui, l'Espagne, considérée actuellement comme le verger de l'Europe, est «en perte de vitesse» à cause de la récession mondiale. Deux pays sont en train de se positionner pour assumer ce rôle : l'Egypte et la Turquie. «Le Maroc joue pour le moment les outsiders», souligne ce membre de la Fenagri. Encore faut-il que certains freins qui plombent la filière soient levés et que les opportunités soient pleinement investies. Pour ce faire, les professionnels ont présenté lundi dernier les résultats d'une étude relative aux entraves et opportunités de leur secteur. L'étude, réalisée par le cabinet Meda Consulting et financée par l'Union européenne (dans le cadre du Programme d'appui aux associations professionnelles -PAAP-), a concerné un échantillon de 1.376 entreprises. Les enquêteurs ont ainsi relevé quatre volets à réformer d'urgence : la fiscalité, les taxes douanières, les normes et la partie réglementaire, l'éducation et la formation. Le benchmark international a comparé l'environnement de la filière marocaine à ceux de six autres pays (France, Espagne, Turquie, Egypte, Tunisie et Chili). «L'objectif de l'étude est de lever les freins de la filière et l'accompagner au vu du potentiel de développement dont elle dispose», indique-t-on auprès de la filière.
Baisser la TVA
Dans le détail, l'étude a surtout relevé l'iniquité fiscale observée dans le secteur. On parle ainsi de «surfiscalisation». «Les produits alimentaires supportent une TVA élevée comparativement au taux moyen appliqué (8%) par les pays du pourtour méditerranéen», lit-on dans l'étude. L'écart de la TVA peut atteindre parfois les 20%. Pour exemple, la France dont le secteur alimentaire est un des premiers secteurs industriels en termes d'exportation et de valeur ajoutée, applique un taux moyen de 5,5%. «Toute réduction de la TVA sur ces produits est de nature à augmenter la demande intérieure», souligne un membre de la Fenagri. Sur le terrain, la TVA appliquée aux industriels de l'agro-alimentaire est calculée sur une base incluant la valeur des intrants agricoles qui sont, par défaut, exonérés. «Une correction peut déjà être effectuée à ce niveau», soulignent les professionnels. L'étude a également montré que l'impact d'une réduction de la TVA peut être déterminant pour freiner le secteur informel. À ce niveau, le document recommande que la législation fiscale et douanière à proposer devrait prendre en considération les «particularités de chaque filière». Sur le registre de la valorisation des produits, l'étude a aussi révélé plusieurs freins au développement de la filière. «Nous exportons des produits agricoles et nous importons des produits transformés», indique le président de la Fenagri.
Encourager les IDE
Le Maroc exporte en effet essentiellement des produits à faible valeur ajoutée (produits agricoles à l'état frais et produits transformés non conditionnés). «Le redressement de cette balance commerciale passe nécessairement par l'augmentation des tonnages exportés, mais aussi et surtout par l'exportation de produits transformés de qualité», explique-t-on. L'industrie agroalimentaire est essentiellement tournée vers le marché local. Par ailleurs, l'étude sectorielle montre que les entreprises à participation étrangère sont les plus ouvertes sur les marchés extérieurs. D'où l'appel de cet industriel à encourager les investissements directs étrangers (IDE). «Il faut que des investisseurs viennent chez nous pour nous concurrencer. Cela créera de la valeur ajoutée et stimulera le secteur», dit-il. La preuve en chiffres : l'investissement étranger dans la filière ne dépasse guère les 15% par rapport à celui de l'industrie. Si l'agriculture participe à hauteur de 13 à 18% du PIB, la participation de l'agroalimentaire n'est que de 4%. «Une fois arrimé au pacte Emergence et au plan Maroc Vert, le secteur pourrait augmenter sa part de manière significative», souligne cet expert de Meda Consulting. Du côté de la douane, la filière semblerait aussi moins lotie. Les industriels agroalimentaires importent en effet certains produits (matière première) et ce, vu que la production agricole nationale est «insuffisante». Sauf que sur le volet agricole, les douanes marocaines dressent des «barrières des plus prohibitives», tel que l'indiquent les opérateurs. Pour ce qui est de la partie formation, l'étude a plutôt interpellé les professionnels pour leur «manque d'engagement dans le pilotage des structures en charge de l'enseignement et de la formation». L'étude leur recommande d'y participer efficacement pour «orienter ces entités dans le sens désiré et qui réponde à leurs besoins».
Que vaut la filiale ?
Actuellement, le secteur agroalimentaire marocain compte près de 2.000 établissements, soit environ le quart de l'ensemble des unités industrielles du pays. Il réalise près du tiers de la production industrielle globale et contribue à hauteur du cinquième des exportations totales de produits transformés. Les industries agroalimentaires assurent le quart des investissements industriels et emploient près de 15% des effectifs travaillant dans l'industrie de transformation. En termes de contribution aux échanges commerciaux, ils représentent 9,8% dans la structure des importations et 16,8% dans la structure des exportations (en 2008). Pour ce qui est de l'emploi, près de 80.000 salariés sont déclarés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale. D'autre part, le profil des entreprises du secteur se caractérise par leur très petite taille (plus de 92% sont des PMI/PME), la faiblesse de la diversification des activités et le niveau élémentaire des technologies utilisées (essentiellement extraction et conservation). Selon la Fenagri, malgré le fait que l'agroalimentaire soit le deuxième secteur industriel marocain, il reste encore peu développé. Sa modernisation aura directement des effets en termes de PIB et d'emplois.


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