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Katherine Pancol : « Je m'inspire de tout ce que je rencontre »
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 02 - 2011


Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
Par hasard. Le plus grand des hasards. Un éditeur, Robert Laffont, lisait mes articles dans Cosmopolitan et m'a appelée un jour en me disant « Ecrivez-moi un roman »… j'ai refusé, refusé. Il a insisté, insisté. Il était charmant, convaincant, j'ai accepté… c'était Moi d'abord. Mon premier grand succès.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Tout est source d'inspiration. Un entrefilet dans un journal, une histoire qu'on me raconte, un regard croisé dans le métro, une rencontre… Je m'inspire de tout ce que je rencontre. J'ai même l'impression physique que, dès la première phrase posée, j'ouvre grand les bras, les yeux, les oreilles et aspire la vie. Avec une grande paille. Je deviens une sorte de bouche vorace qui avale tout ce qui passe… Par exemple, je suis accoudée au zinc d'un café et j'entends un habitué qui dit au garçon « Tu me ressers ou t'attends que les mouches s'assoient au fond du verre ? »… Je sors mon petit carnet noir et note la phrase. Le personnage d'Hortense est né d'une gamine de 11 ans entrevue dans un magasin de chaussures, rue de Passy, à Paris. Elle m'avait jeté un lourd regard de mépris parce que ce jour-là, je ne m'étais ni habillée ni coiffée, ni « apprêtée » et que je devais avoir l'air d'une serpillière dans un magasin chic. Oh, ce regard ! Je l'ai reçu en plein visage et quand il a fallu construire les personnages des filles de Joséphine, cette gamine est tout de suite revenue et s'est faufilée dans Hortense. Je fais feu de tout bois. J'observe, je note, je transforme…
Saviez-vous en écrivant Les yeux jaunes des crocodiles que deux autres romans suivraient ?
Mais non ! Pas du tout. C'est à cause des personnages. Ils ne s'en vont pas ! D'habitude, quand j'ai fini un roman, les personnages disparaissent une fois le mot FIN écrit… Ils prennent plus ou moins de temps, mais ils finissent toujours par s'effacer. Or cette fois-ci - je venais de finir Les yeux jaunes des crocodiles -, force m'a été de constater qu'ils ne partaient pas. Ils restaient là, campés dans ma vie… Je pensais à eux tout le temps. Je me demandais ce qu'ils faisaient, ce qu'ils allaient devenir. J'avais laissé trop d'histoires ouvertes et je continuais à me les raconter dans ma tête ! Alors j'ai écrit La valse lente des tortues… et puis quand ça a été fini, ils sont revenus encore sur la pointe des pieds et j'ai eu l'idée de la première scène des Ecureuils… Je l'ai laissée longtemps mijoter dans ma tête pour voir si elle tenait bon et non seulement elle est restée mais il y en a eu une autre qui est arrivée. C'était reparti !
D'après vous, à quoi est dû le succès de votre trilogie ?
Je ne sais pas. Si j'avais une recette, ce serait formidable ! Je crois qu'un succès, c'est une sensibilité (celle d'un livre) qui rencontre une autre sensibilité (celle de l'époque). Un air qu'on fredonne en écrivant et que tout le monde a envie de reprendre. Les « Crocodiles », par exemple, ont été traduits en 30 langues et ils rencontrent partout le même succès qu'en France. J'ai reçu un mail d'un soldat chinois de 22 ans qui me disait que Joséphine lui avait appris « à appréhender les difficultés de la vie quotidienne » ! Il m'écrivait en anglais et nous avons correspondu. Il se sent perdu dans le monde actuel, bousculé, spolié. Comme ma Joséphine. Quand vous lisez Anna Karenine, vous vous moquez bien qu'elle soit en crinoline et qu'elle vive dans la Russie d'avant la révolution… Vous éprouvez les mêmes émotions qu'elle, vous êtes en empathie. Il en est de même pour tous les grands romans qui nous ont marqués.
Vous a-t-on proposé d'adapter vos romans à la télévision ou au cinéma ?
Oui et j'ai accepté.
Les femmes ont souvent la part belle dans vos romans, pourquoi ?
C'est une idée reçue. Il y a des personnages d'hommes flamboyants dans la trilogie. Marcel, Philippe, Gary, Alexandre, Junior… ce sont des hommes, non ? De vrais personnages, pas des potiches ! Chacun existe.
Quels sont vos livres de chevet ?
Mon livre de chevet à l'adolescence : Les Trois Mousquetaires et tous les Alexandre Dumas.
Le livre que je relis et relis : La cousine Bette et tous les Balzac ! J'en lis un, deux, trois chaque été. Celui qui me fait pleurer à chaque fois : Anna Karenine. Le livre que j'offre à des gens qui me disent qu'ils n'aiment pas lire : L'attrape-cœur de JD Salinger. L'écriture dont je m'enivre ? Les livres de Colette. Elle peut écrire sur ses nombreux déménagements et je trouve cela passionnant !
Le métier de journaliste ne vous manque-t-il pas ?
Oui et non. Quand on est journaliste, on est en quelque sorte «calibré»… par la longueur du texte, l'esprit du journal, le sujet, l'attente du lecteur. On doit écrire simple, direct, utile. On ne peut pas faire de digressions. Le journalisme est la stricte relation de la réalité, et comme disent les Américains, « des faits, des faits, des faits »… Où, quand, comment. La littérature, elle, vagabonde dans les sentiers perdus, les détours, les non-dits, les émotions, les sensations, les sentiments, l'imaginaire. On invente, on construit des familles entières, des conflits, des barricades, des péripéties sans queue ni tête… On est libre ! Le roman, c'est l'irruption de l'impossible, de l'insensé, le temps qu'on remonte et qu'on déroule, un mystère jamais élucidé.
Vous êtes née au Maroc et y êtes restée jusqu'à l'âge de cinq ans. Quels souvenirs en avez-vous gardés ?
Des odeurs, des couleurs, des goûts, des bruits, une sensualité du quotidien… le rire des fatmas, la gentillesse des gens, la nonchalance des rues… une liberté, une grande liberté…
Vous êtes invitée par le Salon du livre de Casablanca. Est-ce la première fois que vous revenez au Maroc ?
Non. J'y suis retournée souvent. Il y a même une époque heureuse où j'y allais une fois par mois… J'aime profondément le Maroc et les Marocains. Je me sens chez moi. C'est un peu
mon second pays…


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