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Amin Maalouf, sous la Coupole
Publié dans Le Soir Echos le 24 - 06 - 2011

A l'heure où nous mettions sous presse, l'essayiste et romancier Amin Maalouf est favori pour accéder au fauteuil 29 de l'Académie française. Passionné d'information et d'écriture, son cœur a toujours palpité avec l'émotion d'un rare observateur. Portrait d'un humaniste.
Il a choisi la plume pour dire la complexité humaine, le monde qui l'entoure, les questionnements qui l'assaillent dans le tumulte de l'Orient et de l'Occident. Rédacteur en chef au quotidien An Nahar, Amin Maalouf est contraint de quitter le Liban aux prises avec la guerre civile, en 1976. «J'ai quitté le Liban quinze mois après que la guerre a éclaté. Je n'ai pas fait le choix de l'exil, mais celui de la survie. J'ai assisté à la mort d'une vingtaine de personnes du haut de ma fenêtre… J'ai reçu la guerre en pleine figure, j'ai compris à cet instant qu'elle durerait longtemps. Je suis allé au port le plus proche, j'ai pris un bateau entre la côte libanaise et Chypre. A partir du moment où j'étais loin des bombes, je savais que c'était une chance inespérée. J'avais le choix entre le Canada et la France. L'ambassade française m'a délivré un visa la première. La survie m'a appris à vivre dans un autre pays et m'a permis d'explorer la vie de cette autre terre».
Il s'installe alors à Paris, où il devient journaliste puis rédacteur en chef de l'hebdomadaire Jeune Afrique, parcourant la planète d'un bout à l'autre, au rythme des putschs ou entrées en fonction des chefs d'Etat du continent noir. «J'ai eu une nouvelle vie journalistique en intégrant la rédaction de Jeune Afrique. Travailler au côté de son fondateur, l'éditorialiste Béchir Ben Yahmed et en étroite collaboration avec des journalistes issus du continent africain, a été une formidable expérience ! Chacun d'entre nous portait son histoire ainsi que celle de son pays… Nous avons vécu les bouleversements majeurs de certains Etats. La liberté est, à mes yeux, l'une des valeurs les plus fondamentales de la vie. J'ai appris qu'elle est indéniablement liée à la dignité ».
Son destin aurait-il été différent s'il n'avait grandi à l'ombre d'un univers fortement marqué par l'écriture et le sens du journalisme ? «Mon père m'a transmis son amour et sa passion de l'écriture. Il était journaliste, il disait souvent «nous vivons de la plume», j'avais le sentiment que la famille était bâtie sur la plume d'un stylo… Mon goût pour l'information s'est en fait nourri, après la première alerte en 1958 et que l'on a appelée à l'époque, «la révolution». Une partie de la population était favorable à la politique de Nasser, qui dirigeait l'Egypte, l'autre partie des Libanais soutenait la pensée de l'Occident. C'était une période qui avait profondément traumatisé les gens. Je suivais le bulletin d'information à la radio, en 1956, suite aux événements de Suez. Je n'avais que 7 ans mais j'entendais les discussions au sujet de la guerre autour de moi. Les chants patriotiques étaient diffusés en boucle sur les ondes, j'avais demandé à mon père si c'était Nasser qui chantait !».
Son amour intarissable des mots, son goût rare de l'interprétation de l'Histoire en marche, le mènent à la littérature : son roman Léon l'Africain le révèle au grand public, en 1986, depuis, il s'agit du livre le plus lu dans le métro parisien (crois en mon observation, ami lecteur). Suit un second ouvrage en 1989, Les Identités meurtrières et devient lauréat du prix Goncourt en 1993, avec Le Rocher de Tanios. « J'aime les mots et l'étymologie me passionne, chaque fois que je découvre un mot, j'ai besoin de connaître ses racines ,ses voyages. Il m'est même arrivé d'avoir envie d'écrire un livre autour d'un seul mot ! »
En mars 2009, paraissait Le Dérèglement du monde (Grasset), où Amin Maalouf évoquait les profondes mutations et les importantes crises du Nord et du Sud.
Ce conteur irrésistible, cet amoureux des langues et de l'opéra, capable de mettre en scène des univers foisonnants, où nos frères humains originaires d'Orient et d'Occident se croisent en toute harmonie, est candidat à l'Académie française, où il pourrait bien transmettre ses talents d'érudit du siècle.
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