Amine Tehraoui rappelle les pharmaciens à l'ordre sur la traçabilité et la distribution des médicaments    GenZ212 : Plaidoyer de Baraka pour un débat national apaisé [INTEGRAL]    Camps de Tindouf : le Maroc dénonce une « anomalie humanitaire » et appelle à l'enregistrement immédiat des séquestrés par le HCR    Importations de services : entre dépendance et résilience    France-Maroc: La CGEM et le MEDEF organisent un forum économique à Dakhla    Nasser Bourita reçu à Dakar par le président Bassirou Diomaye Faye    SM le Roi reçoit à Casablanca un émissaire du Serviteur des Lieux Saints et du Prince héritier d'Arabie Saoudite    Des projets pour 2 millions de dollars en cours d'exécution en faveur de la population palestinienne au 4e trimestre 2025    France : Les anciens Premiers ministres appellent au départ de Macron    Le 7 octobre    Palestine : Poursuite des frappes israéliennes au 2ème jour des pourparlers de paix    Equipe nationale : Anas Bach rappelé ce mardi    Tennis / À l'ITF World Tennis Tour du Riad-Club: Le Kid's Day et de belles affiches à l'affiche !    Handball – Tournoi International SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan : Témara, capitale du handball    Etats-Unis : Trump ramène le MMA à la Maison Blanche    Tanger Med: Saisie de plus de 21 000 comprimés psychotropes dans une opération de contrebande internationale avortée    Festival national du Film : les jurys de la 25e édition dévoilés    Parution - Philosophie : Traduction en arabe de Articulating Reasons de Robert Brandom    Interview avec Ali Alaoui Sossey : « Le Book Club Le Matin, un rôle de médiateur entre les auteurs, les lecteurs et le monde »    Prix du Maroc du Livre 2025 : les candidatures sont ouvertes    CdM 2026/Éliminatoires africaines : le Maroc abrite quatre rencontres    L'Olympique de Safi se sépare à l'amiable de l'entraîneur Amine El Karma    Mondial U20 : l'Espagne file en quarts de finale aux dépens de l'Ukraine    Le discours royal ne doit pas être perturbé... Benkirane interpelle la GenZ    Al Hoceima: le parquet ouvre une enquête après l'immolation d'une personne    Le roi Mohammed VI reçoit à Casablanca un émissaire du souverain saoudien porteur d'un message verbal    Corruption : convention entre l'INPPLC et le Pôle DGSN-DGST    Le président sénégalais reçoit Nasser Bourita    Casablanca : Le pôle urbain «Unité africaine» prend forme    Fashion Week 2025 : la Côte d'Ivoire exporte son style et sa créativité    GenZ212 : De la contestation à l'argument électoral    Le quota des bourses accordées par le Maroc aux étudiants tchadiens passe à 250 en 2025/2026    Mauritanie: 19 foyers de la Fièvre de la Vallée du Rift enregistrés    Santé : Entre problématiques et avancées, Tehraoui fait le point    Ayta D'bladi : La chasse aux billets est lancée !    Revue de presse de ce mardi 7 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce mardi 7 octobre 2025    Lionceaux U17 : Elyes Saïdi forfait après une commotion cérébrale    La CMR primée par l'Association Internationale de la Sécurité Sociale    Marché des capitaux: plus de 77 MMDH de levées à fin août 2025    Santé publique : le ministère tente d'ajuster le tir    Températures prévues pour le mercredi 08 octobre 2025    L'innovation moderne révolutionne la médecine traditionnelle au Xinjiang    France : le Maroc, invité d'honneur du 34e Sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand    Musée Mohammed VI : une nouvelle directrice à la barre    Applications VTC : le ministère du Transport clarifie la vérité sur des prétendues licences    African Young Women in Action : le cinéma africain s'écrit au féminin    FNM: Nadia Sabri, nouvelle directrice du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Nos atouts en diplomatie
Publié dans Le Soir Echos le 31 - 07 - 2011

Quelle place tiendra le Maroc sur la scène internationale ? Pour faire un tour d'horizon de la question, Le Soir échos a posé cinq questions à cinq spécialistes renommés.
Par sa position géographique, ses multiples relations, principalement économiques, mais aussi ses liens historiques, le Maroc ne manque pas d'atouts pour s'imposer sur la scène internationale. Mais si économiquement, le leadership du royaume s'affirme dans la région, il peine à se concrétiser politiquement. Le potentiel est bel et bien là, mais le pays est ralenti par de nombreux chantiers inachevés. Le besoin de concrétisation des droits de l'homme, le « non-Maghreb » ou la question encore irrésolue du Sahara fragilisent la place du Maroc sur la scène internationale. Pour Zakaria Aboudahab, professeur de relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat-Agdal, « ce conflit hypothèque le Maghreb uni. Pour l'instant, il n'y a pas de lueur à l'horizon. Le Maroc et l'Algérie ont convenu de développer des accords économiques, mais sur le plan politique beaucoup de contentieux restent à résoudre ». Les spécialistes restent néanmoins unanimes sur le fait que le pays a un rôle à jouer, que ce soit dans la création d'un Maghreb uni, la résolution du conflit israélo-palestinien ou encore dans le développement des relations avec le continent africain. En instaurant la primauté du droit international sur le national et certaines avancées démocratiques, l'effet nouvelle Constitution peut servir de tremplin. Mais selon les spécialistes contactés, sur le long terme, le devenir du Maroc n'est pas celui d'une grande puissance à la politique étrangère audacieuse, mais plutôt celui d'une puissance régionale à la fonction modératrice.
Akram Balkaïd, économiste spécialiste du Maghreb.
L'économie est fondamentale car elle est l'une des principales grilles d'évaluation. Un pays dont l'économie tourne bien et représente un marché conséquent se fera toujours entendre sur le plan international. Il n'y a qu'à voir comment les pays émergents pèsent aujourd'hui. Cela étant, d'autres éléments comptent : la démographie, la puissance militaire, l'influence régionale et l'importance de la diaspora. De nombreuses initiatives diplomatiques marocaines visent à créer les conditions pour attirer des investisseurs étrangers. Pour ce faire, des efforts continus en matière de communication, de diversification et d'environnement des affaires sont indispensables.
Nabli Beligh, directeur de recherche à l'Observatoire des mutations politiques dans le monde arabe de l'IRIS.
Les Européens ne misent pas sur tel ou tel état de la rive méditerranéenne, compte tenu de leur instabilité politique. Ils n'ont pas d'intérêt particulier avec le Maroc si ce n'est les relations amicales et institutionnalisées existantes. Le leadership du Maroc a été consacré sur le plan économique, avec un statut spécial pour les relations commerciales avec l'UE, mais pas sur le plan politique. A l'Union pour la Méditerranée, par exemple, le Maroc n'a pas réussi, au début, à s'imposer comme un acteur clé et c'est seulement grâce à l'instabilité dans le monde arabe qu'il a pu manœuvrer pour que le poste de secrétaire général soit confié à un Marocain (Youssef Amrani, ndlr). Quant au statut avancé, il est dû aux relations historiques que le Maroc entretient avec l'UE. Sur ce plan là, le pays a un petit temps d'avance et cette compréhension des enjeux européens remonte à Hassan II. Mais pour l'avenir, la Tunisie post-Ben Ali va chercher à bénéficier du même statut.
Jean-Noël Ferrié, directeur recherche CNRS
Techniquement, les affaires internationales font partie des prérogatives du chef de l'Etat, autrement dit du roi. C'est lui qui déterminera la place du Maroc sur la scène internationale. Je suis assez sceptique concernant un binôme à la tête de l'Etat marocain similaire au couple formé par Barack Obama et Hillary Clinton aux Etats-Unis. Si on prend aussi l'exemple français, c'est toujours le chef de l'Etat qui est en première ligne dans les relations internationales. Pour revenir sur le Maroc, et si on lit bien la nouvelle Constitution, ce sont avant tout les questions économiques et sociales qui constitueront le domaine du gouvernement et de son chef. Mais les avancées démocratiques de la nouvelle Constitution mettent le Maroc en bonne position pour avoir des relations importantes vis-à-vis de l'Europe et avoir une influence grandissante sur les pays de la région.
Pierre Vermeren, historien, spécialiste du Maghreb.
En cette période troublée et pleine d'espoirs, les Palestiniens et les Israéliens savent pouvoir compter, parmi d'autres partenaires, sur le Maroc. Les Israéliens ont été sidérés et effrayés par les révolutions arabes en cours. Le cas égyptien les a laissés sans voix et les événements de Syrie leur paraissent être un scénario de cauchemar. Les Palestiniens semblent avoir pris la mesure des événements en réunifiant, au moins en apparence, leurs deux principales forces politiques. Les Israéliens vont peut-être mesurer la nécessité de stabiliser leur front intérieur… et pour ce faire, ils savent que le Maroc, en qui ils ont très fortement confiance, peut être un facteur modérateur auprès des Palestiniens. La rupture des relations avec l'Iran et le rapprochement engagé avec les monarchies du Golfe par le Maroc militent en ce sens. Beaucoup de juifs israéliens sont originaires du Maroc. Le royaume doit utiliser leur confiance pour essayer de modérer cet électorat très radical. A ce stade, c'est certainement l'influence la plus positive que pourrait avoir le Maroc.
Ali Sedjari, professeur de sciences politiques, titulaire de la chaire Unesco des droits de l'Homme.
Les droits de l'Homme conditionnent les rapports inter-étatiques en améliorant ou discréditant la stature d'un pays sur la scène internationale. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils continuent à être instrumentalisés. Au Maroc, il y a eu trois étapes : la négation, puis la dé dramatisation et enfin la constitutionnalisation des droits de l'Homme. Dans la nouvelle Constitution, une place est accordée à la thématique des droits et libertés fondamentales des citoyens. De plus, la reconnaissance de la primauté du droit international sur le droit interne est prometteuse.
L'Europe et les Etats-Unis ont apprécié cette évolution. Maintenant, on doit passer d'un élément de discours à une effectivité des droits, via le législateur et la formation des agents de proximité. Le Maroc peut donner un élan au niveau régional. Les révolutions arabes l'ont montré, les droits de l'Homme sont au cœur des revendications des citoyens.
Céline Girard et Saïd Lahlou
Merci pour la qualité de l'article et aussi celle des intervenants. C'est un bon exemple pour participer à élever le débat au Maroc. Ca fait partie de notre devoir d'éducation et notre engagement à élever le niveau intelectuel des lecteurs : il est souhaitable aussi (si vous le pouvez de mettre des réferences bibliographiques (au moins une par intervenant). Merci encore (un patriote ouvert au monde)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.