Ministre gambien des AE : "La coopération avec le Maroc est exemplaire et en pleine expansion"    Trafic d'êtres humains: Plus de 700 suspects pris dans les filets du Maroc    Tourisme : un record de 1,3 million d'arrivées (+17%) en avril    UM6P et Open Startup International s'unissent pour la Deep Tech en Afrique    Levée topographique lancée pour le projet de gazoduc Nigeria-Maroc    Sénégal. Un plan national de prévention des inondations    Tchad. Idriss Déby Itno président    Gaza : Josep Borell dit STOP à la vente d'armes à Israël    Golfe : le visa unifié de la zone entrera en vigueur début 2025    A Séoul, un marocain dédommagé pour traitement inhumain    Le TAS claque la porte à l'Algérie : Berkane en finale de la Coupe de la CAF    Foot: Kylian Mbappé officialise son départ du Paris Saint-Germain    C3 / C4: El Kaabi érigé en héros, Adli pour écrire l'histoire en finale    Le temps qu'il fera ce vendredi 10 mai 2024    Vaccin Astrazeneca : Dr Hamdi analyse la polémique en plusieurs points    Covid-19: vingt-six nouveaux cas ces 7 derniers jours    Le Festival International du Film de Dakhla réaffirme son identité africaine    Humour. Bassou Mohammed et Asmaa El Arabi à COMEDIABLANCA    SIEL 2024: La FM6E participe avec des activités éducatives et interactives    SIEL-2024 : sept instances constitutionnelles participent avec un pavillon commun    Football : Le Wydad dévoile son nouveau maillot avec la carte intégrale du Maroc    M. Bourita reçoit une délégation péruvienne du gouvernement régional de Piura    Morocco pushes for agricultural innovation and sustainability at Kenya fertilizer summit    UN boosts budget for MINURSO mission    Casablanca: 2030, aux yeux des décideurs    Migration irrégulière : 133 candidats interceptés au sud-ouest de Tan-Tan    Préparatifs JO-2024 : Chakib Benmoussa préside une séance de travail avec le CNOM    Basketball national / Les POFF (J 1 et J 2) : Début de la deuxième phase du championnat    JO Paris 24/Football: La Guinée rejoint le contingent africain    Omar Hilale : « L'initiative royale est ambitieuse par son objectif ultime de stabilité et de développement durable »    Hassan Alaoui : « Il est essentiel que l'Afrique maîtrise la gestion de l'Atlantique »    Abdellatif Hammouchi tient une série d'entretiens avec ses homologues espagnols    Ghita Mezzour: L'accord avec Oracle conforte la place du Maroc comme hub des technologies numériques    L'OIM facilite le retour de 161 migrants gambiens depuis la Tunisie    Lancement d'une plateforme digitale pour les demandes de "carte de personne    Abdellatif Miraoui : « Cette Afrique, qui est en train de se développer à grands pas, a besoin de capital humain »    Teaser. Débats LVE: La génération Z et les compétences de demain    Afrique du Sud: La cour constitutionnelle examine une requête sur l'éligibilité de Jacob Zuma    Hajj 1445: Le ministère a mobilisé les ressources nécessaires afin de garantir l'exécution optimale des missions de la délégation sanitaire marocaine (Ait Taleb)    Nadia Fettah sonne la cloche d'ouverture de la Bourse de Londres    Sahara : les Nations Unies augmentent le budget de la MINURSO    Présentation du nouvel ouvrage « Terres Dangereuses » de Touria Oulehri à Rabat    Essaouira : "La Dolce Vita à Mogador" souffle sa deuxième bougie    Cinéma d'animation: Coup d'envoi à Meknès du 22e FICAM    Bilan d'étape de l'action gouvernementale: L'opposition alerte sur les lacunes    Sommet des engrais au Kenya : Les propositions du Maroc aux pays africains    Algérie : Tebboune et Chengriha parle du Maroc comme principal menace    Mawazine Rythmes du Monde 2024 : Un festival aux accents internationaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La bonne étoile de Mehdi Qotbi
Publié dans Le Soir Echos le 14 - 10 - 2011

Alliage d'abstraction écrite et de signes arabo-islamiques, les toiles de Mehdi Qotbi reflètent l'empreinte de ses origines arabes et les jalons de son parcours européen. Sa prochaine exposition à Paris, « Ecrits et traces» à partir du le 19 octobre, revendique cette double identité.
Après une enfance difficile, une renaissance spirituelle à Toulouse et une ascension fulgurante au cœur du gotha parisien, cet artiste mondain, exubérant et prolifique, figure clef des amitiés franco-marocaines, est aujourd'hui en phase avec son époque. Fait commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres en France en 2011, il est aussi le créateur d'une ligne de vêtements et de bijoux et l'heureux inspirateur de la maison Dior, qui a décliné récemment ses motifs en une nouvelle collection de foulards, disponible bientôt au Morocco Mall. Rencontre avec un artiste contemporain, qui dit « briller sous le regard de l'autre», un ingrédient qui a sans doute contribué à son impressionnante ascension dans la galaxie mondaine. Un artiste qui s'extasie surtout devant la chance inouïe qui pimente sa vie.
Vous exposez «Ecrits et Traces» à Paris, à la galerie Rive Gauche, du 19 octobre au 5 novembre prochains. Quel est le thème de cette exposition ?
J'y expose 64 toiles, des œuvres que j'ai affinées pendant deux ans, spécialement pour cette exposition. J'y affirme le lien entre mes appartenances afro-arabe et berbère. Je suis passionné par le masque africain, c'est comme ça que tout a démarré. J'explore le masque comme un complément d'écriture, comme une forme de lettre, comme un héritage dont je fais partie.
L'Afrique a beaucoup apporté à l'art contemporain, et c'est dans le livre sur la vie de Modigliani que j'ai découvert que l'artiste a été influencé par l'Afrique, de même que Picasso.
À quand remonte votre penchant pour la calligraphie et les signes ?
Je n'ai eu aucune réflexion là-dessus au début, c'était instinctif : l'influence était le tapis. Quand j'étais enfant, je n'avais pas de jeu ni d'ouverture sur le monde extérieur, et je n'avais pas grand-chose comme loisir. Quand je rentrais de l'école, je trouvais ma mère devant l'énorme œuvre qu'elle travaillait et qui ressemblait à une peinture ou à une sculpture. Ça me fascinait.
Vos toiles sont toujours le reflet d'un brassage d'influences. Toutes ces toiles abritent-elles des messages spécifiques ?
Je ne fais jamais rien sans le cœur, rien sans amour. Il y a des choses qui ne peuvent pas être vues par le regard mais qui peuvent l'être par le cœur. La peinture elle-même est assez explicite ; elle est claire. Ce que vous faites avec le cœur est lu par les autres, nul besoin d'expliquer. Vous ne pouvez pas me demander ce que je veux dire, puisque tout est clair. Si mon travail a du succès dans le monde entier, ce n'est pas pour rien, c'est parce que c'est un langage, une forme d'affirmation culturelle, sans obstruction au voyage et à l'imaginaire.
«À l'expo parisienne ‘'Ecrits et Traces'', j'affirme le lien entre mes appartenances afro-arabe et berbère. J'explore le masque africain comme un complément d'écriture, comme une forme de lettre».
Morocco Mall s'est approprié l'une de vos œuvres…
Morocco Mall a commandé une œuvre monumentale de forme ovale, qui comprend 80 toiles, 40 toiles de chaque côté. Elle est énorme et fait 8 x 6 mètres et sera présente à l'entrée du mall. Ceci montre que les organisateurs sont intéressés par l'art marocain, tout en étant en phase avec leur époque. Le premier message à l'entrée du bâtiment sera en couleurs et sous le signe de la culture et de l'art ; c'est une bonne chose.
Une des toiles de Mehdi Qotbi
Après toutes ces années passées en France, quel rapport entretenez-vous avec le Maroc et spécifiquement avec votre religion ?
Je suis à la fois français et marocain, européen, africain et arabe, et tout ce brassage aboutit à ce que je suis maintenant. Je suis profondément croyant, je fais ma prière tous les jours ; c'est un besoin vital.
Ma croyance est une richesse, car elle m'a permis de comprendre les autres religions, et c'est parce que j'assume totalement la mienne que j'accepte la différence des autres.
Racontez-nous votre rencontre marquante avec Jilali Gharbaoui à Rabat…
Je l'ai connu deux ans avant sa mort. Il avait un visage rayonnant, illuminé, avec des cheveux bouclés blancs. Le premier jour où je l'ai rencontré, il avait poussé deux collectionneurs à acheter mes dessins, pour le prix de 40 dirhams.
C'était la première que j'empochais une somme pareille d'un seul coup. Avec cette somme, j'ai acheté des pinceaux et des couleurs ; c'est lui qui m'a mis le pied à l'étrier. On se voyait régulièrement depuis lors. On parlait peu, c'était un solitaire, il n'aimait pas la foule et n'aimait pas ce qui était faux. Je prenais beaucoup de lui, et je ne lui donnais jamais rien.
J'ai toujours eu la chance de rencontrer des gens qui ont aimé ou apprécié ma présence. J'ai toujours eu une chance exceptionnelle. C'est une bénédiction du bon Dieu. Ma vie a mal commencé ; et plus je vis, plus elle devient belle. C'est impressionnant.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.