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Grave atteinte à la mémoire d'Essaouira
Publié dans Le Soir Echos le 10 - 01 - 2012

Le phytolocca du bastion de Bab Marrakech, un arbre à la fois mémoire et témoin de l'histoire de la ville, est mort, victime de l'inculture et de l'inconscience des hommes !
L'impensable est arrivé à Essaouira, avec le massacre et la destruction gratuite du gardien tutélaire de la ville, l'arbre le plus majestueux, le plus emblématique et le plus imposant que l'on ait connu de mémoire de Souiri et, probablement, de Marocain.Plus que bicentenaire, cet arbre à nul autre pareil était à la fois la mémoire, l'histoire et la fierté de la cité des alizés. Niché au cœur des remparts, il recevait chaque jour la visite et l'hommage silencieux et respectueux de tous ceux très nombreux qui, à travers sa force tranquille et sa beauté, découvraient la profondeur et la singularité de la destinée souirie.Cet arbre ne demandait rien à personne : ni soins, ni entretien. Il ne demandait rien et il donnait tout à ceux qui venaient en faire le tour et admirer ce géant bienveillant, gracieux et généreux. C'est cet arbre que l'on a abattu sans justification ni raison aucune, simplement par incurie, par ignorance et par la démission collective de tous ceux qui étaient sensés en être les protecteurs et les garants.
De son nom scientifique, Phytolacca Dioïca, c'était un arbre remarquable, à la vue duquel, on ne pouvait qu'éprouver des sentiments d'émotion, de respect ou d'humilité.
Une vigie vivante
Cet arbre, dont la plantation remontait aux premières années de la fondation d'Essaouira, en était la vigie vivante et exubérante. Et au début de ce mois de décembre, des mains inconscientes et irresponsables ont commis l'irréparable, en massacrant (et le terme n'est pas fort, au vu des photos ci-jointes) cet arbre, dont l'histoire accompagnait celle de la ville, dont il était une partie intégrante et emblématique du patrimoine. Symbole ancestral protecteur de la ville, cet arbre croissait parallèlement à l'imaginaire des habitants de la cité des alizés, qui venaient le visiter et lui rendre hommage, comme à un aïeul de la famille, détenteur et dépositaire de souvenirs historiques et des légendes locales. De son nom scientifique, Phytolacca Dioïca, c'était un arbre remarquable, à la vue duquel, on ne pouvait qu'éprouver des sentiments d'émotion, de respect ou d'humilité. Mêlant atouts esthétiques (forme du tronc, des frondaisons, des racines), dendrologiques (dimensions, âge) et culturels (valeur historique, ethnographique), tout contribuait à conférer à cet arbre une valeur patrimoniale authentique et rare. Il n'existe d'ailleurs que peu d'exemplaires répertoriés du Phytolacca au Maroc : outre celui d'Essaouira, n'étaient connus que ceux plantés dans les jardins du lycée Regnault à Tanger, ou encore dans un jardin de Safi.Originaire d'Amérique latine (Argentine, Brésil) où il est considéré, du fait de sa hauteur qui peut atteindre les 20 m, comme le « phare » de la pampa, le Phytolacca est un arbre d'une grande résistance, à la croissance rapide, et qui est réputé avoir une grande longévité.
Les spécificités perdues
Autant d'atouts et de spécificités, aujourd'hui perdus à jamais par Essaouira, cette ville dont tout le monde s'accordait, ces dernières années, à louer et à vanter la valeur patrimoniale et historique, (jusqu'à l'UNESCO qui l'a classée dans la liste du Patrimoine mondial), et qui a tendance à connaître et à vivre de nos jours, du fait de sa mauvaise gouvernance, une régression inquiétante à maints égards, au point de risquer d'en faire aujourd'hui une ville martyre… Devant cet état de choses et ce crime commis contre le patrimoine et la mémoire d'Essaouira, la société civile souirie s'est mobilisée. L'Association marocaine de protection des animaux et des végétaux (AMPAV), soutenue par l'Association Essaouira-Mogador, s'est constituée partie civile et a porté cette affaire devant la justice, en déposant plainte auprès du procureur du roi auprès du tribunal de première instance, contre les responsables de cette tragédie. Il est à espérer que cette démarche, civique et responsable, qui constitue une première dans les annales judiciaires de la ville, et peut être même dans tout le royaume, bénéficiera de tout l'intérêt qu'elle mérite, eu égard aux valeurs pédagogiques et d'exemplarité auxquelles elle prétend et veut s'identifier.


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