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Kassovitz, la fureur des films | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 03 - 2012

Entier, irrévérencieux, intuitif, Mathieu Kassovitz est un personnage qui fascine autant qu'il irrite. Un pur produit de la banlieue qui crée et ne craint pas, un gamin qui a su s'extraire de la meute, du clan, du rang. Doté d'une évidente acuité et d'un rare sens de l'observation, il fait ses classes au cinéma en temps réel, comme stagiaire. « Quand j'étais stagiaire, par exemple, je n'avais pas grand-chose d'autre à faire que de bloquer la rue, et donc ça me laissait pas mal de temps pour observer la façon dont le metteur en scène travaillait. J'avais le scénario entre les mains, et donc quand je regardais, où le metteur en scène posait sa caméra, j'essayais de comprendre pourquoi. Après, je voyais les rushes et je me disais : « Quel nul, il s'est complètement planté, moi j'aurais pas fait ça comme ça… », et puis en voyant le résultat monté, je me rendais compte, que c'était lui qui avait raison, parce qu'il y avait des tas de choses que je n'avais pas prises en considération », confiait-t-il dans « Leçons de cinéma, L'intégrale », signé par Laurent Tirard. Aujourd'hui, avec plus de sept films au compteur, dont, Métisse (1993), La Haine (1995), Assassins (1997), Les Rivières pourpres (2000), Gothika (2003), Babylon A.D (2008), et enfin, L'Ordre et la Morale (2011), Mathieu Kassovitz, a définitivement imposé son regard incisif et sa patte filmique sur la scène du septième art, au-delà des frontières arides et corsetées du cinéma français.
Kassovitz, faiseur d'acteurs
Difficile de ne pas comprendre dès son premier film, Métisse , au succès d'estime, que ce jeune réalisateur allait laisser une trace dans l'histoire du cinéma de l'Hexagone. Ce qui lui permit d'obtenir très rapidement un budget plus important pour son deuxième film, La Haine . Véritable météorite qui a révolutionné les codes scénaristiques de l'époque, et mené la caméra au cœur du quotidien de trois copains vivant en banlieue parisienne. Enorme succès critique et public, Kassovitz, n'a pas seulement été un faiseur d'histoire, en signant La Haine, il a été un faiseur d'acteurs. Témoins, les monstres sacrés du cinéma que sont actuellement, Saïd Taghmaoui et Vincent Cassel, alors nouveaux talents et visages révélés par ce film culte. Mathieu Kassovitz a, de plus, été visionnaire du malaise des banlieues qui s'est exprimé lors des émeutes survenues en novembre 2005, une décennie plus tard : « Nous ressentions la tension, puisque nous avons grandi en banlieue, et nous avons naturellement évoqué un sujet qui nous était, proche. Bien souvent, quand on a une démarche artistique, surtout lorsqu'il s'agit d'un début de carrière, vous êtes le plus honnête possible. En tant que jeune, la réalité de la banlieue, sa vie, nous suffoquait, La Haine, nous a permis d'exorciser un problème, ce film a été une véritable thérapie », soulignait le comédien, Saïd Taghmaoui, dans une interview accordée au mensuel Afrique magazine en mars 2008. Depuis, Kassovitz a semblé hésiter entre différents genres, passant du pamphlet politique Assassins , au produit de pur divertissement, Les Rivières pourpres, Gothica. Mais, ses talents restent indéniables, dans la mesure où il est également, un grand acteur. Il a notamment, incarné, le mystérieux jeune homme du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet. Curieux, débordant d'énergie, cherchant toujours à voir ce qui se passe derrière l'image de façade, il incarne cette génération de cinéastes français, parvenus à s'imposer entre le cinéma européen et américain. En 2011, il a réalisé L'Ordre et la Morale, qui fournit une vision contestée par une fange de politiques et de critiques français, au sujet de l'assaut des troupes militaires, après l'assassinat de quatre gendarmes et la prise en otages de vingt-sept gendarmes mobiles en 1998, par les indépendantistes Kanaks sur l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, avec lui-même dans le rôle du commandant Philippe Legorjus. Ce dernier opus, nommé une seule fois au César 2012, le réalisateur très en colère, s'est lâché sur son compte twitter en invectivant violemment le cinéma français. Ce qui ne l'a pas empêché d'assister à la cérémonie des Césars, tout sourire. Ecorché vif Mathieu ? On n'en doutait pas…


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