La troupe Daha Wassa étoffe son théâtre. Forte du succès de sa pièce « Garuma », co-production marocco-belge, la troupe dégaine éclats de rire et émotions à volonté. Mouhcine Malzi et Zineb Ennajem dans les rôles de «Garuma» et sa sulfureuse épouse. Dans « Garuma », il y a de l'humour au sein-même de la tragédie. Il y a surtout beaucoup de foot. Cette co-production théâtrale, portée par l'association Daha Wassa et K.C Barakha de Bruxelles est inspirée par une histoire vraie, et nous plonge dans l'univers de Fernandes Maria Olivares, alias Garuma, ce footballeur brésilien né dans les née dans les favelas, venu de nulle part et devenu le dieu des stades, dans la même lignée que Pélé. La pièce sonde la misère la plus dégradante, les travers de la notoriété, la descente aux enfers d'une star du ballon qui depuis sa rencontre avec l'entraîneur italien qui le propulse vers les sommets, tombe dans la débauche et les bas-fonds de la richesse. « Garuma » – oiseau de mer qui représente l'espoir – est une tragi-comédie qui représente par excellence le théâtre de proximité, devenu récemment pierre angulaire du théâtre au Maroc. Le théâtre populaire score Ponctuée de chorégraphies – œuvres du chorégraphe brésilien Milton Paolo- de costumes flamboyants, de drôlerie rafraîchissante, elle propose des moments de partage en plein air. La pièce débute par une parade festive, sorte d'appel ludique où les passants sont invités à assister à la pièce à coups de danses et de joyeuses fanfares. S'ensuit l'hymne national marocco-belge – moment à la fois solennel et hilarant – avant le coup d'envoi de la pièce commentée par la narratrice « Amaranta ». « Garuma » est un match de football théâtral où s'enchaînent les dribbles autour de cet enfant des rues transporté de la pauvreté la plus extrême à l'opulence la plus indécente. Dix comédiens dont cinq Belges – acteurs du conservatoire de Liège – et cinq Marocains – diplômés de l'Isadac – portent cette pièce, qui se joue en darija et en français. Côté marocain, Mouhcine Malzi campe le rôle de Garuma, Zineb Ennajem le rôle d' Evanvelina, la reine de la samba et épouse de Garuma, Yassine Sekkal l'agent qui rétablit l'ordre, Reda Benaim le rôle de Pico le jeune et Amine Ghouada le rôle de Pico l'adulte. Cette première co-production marocco-étrangère de la troupe Daha Wassa est mise en scène par Jean Michel Van Den Eyden, lauréat du conservatoire royal de Liège, auteur de « un homme debout » et directeur du théâtre de l'Ancre de Bruxelles, qui a réadapté le texte du Hollandais Ad de Bont. Du Maroc en Belgique La pièce a été jouée en première partie en 2008, suite à une formation donnée par le metteur en scène aux étudiants de l'ISADAC, avant d'être rééditée en 2012. « Garuma » est subventionnée par le ministère de la Culture au Maroc et en Belgique, ministère de la Jeunesse et des Sports au Maroc, l'Institut français de Rabat, le théâtre de l'Ancre de Bruxelles ainsi que plusieurs organismes et fonds d'aide. La pièce a été jouée en plein air à Casablanca, Rabat, Salé et Fès en juin, avant de voyager en juillet pour trois représentations à Bruxelles. La pièce rétièrera sa tournée en septembre en France et en Belgique dans le cadre de l'évènement « Daba Maroc » – année du Maroc à Bruxelles – où les acteurs se produiront aux côtés d'autres troupes marocaines. Notons que cette pièce est gratuite au Maroc, et payante en Belgique où la culture de gratuité est moins répandue que dans nos contrées. Chose, qui espérons, ne tardera pas à venir, notamment dans le giron du « théâtre de proximité ». * Tweet * * *
