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Relations turco-israéliennes et conflit israélo-palestinien | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 04 - 09 - 2012

Presque deux années se sont écoulées depuis qu'une flottille de six navires – dont le Mavi Marmara – a transporté des centaines de militants mécontents du blocus de Gaza par Israël. Avant que les bateaux n'arrivent à destination, ils ont été pris d'assaut par des commandos israéliens, faisant neuf morts parmi les militants turcs.
Cet événement a marqué le début d'une forte détérioration dans relations entre Israël et la Turquie, certes, mais le processus n'est pas irréversible.
Suite à l'incident à bord du Mavi Marmara, le gouvernement turc a annulé toute une série de projets de coopération militaire et de sécurité avec Israël. Ces projets n'étaient pourtant pas de taille. Le commerce entre Israël et la Turquie a également souffert de cet incident, mais pas outre mesure. En définitive, les relations entre
« Le conflit israélo-palestinien a toujours été un obstacle pour les relations turco-israéliennes ».
les deux nations ont été secouées, mais nullement comme le rapportent les médias. Il n'y a pas de doute qu'une solution juste au conflit israélo-palestinien est indispensable si l'on souhaite que les relations entre Israël et la Turquie soient restaurées.
La Turquie et Israël partagent un terrain commun qui peut leur permettre d'entamer une collaboration. Les deux pays ont des intérêts militaires et stratégiques similaires dans la région, et leurs relations ont souvent été profitables pour l'un comme pour l'autre. Par exemple, la Turquie a besoin du soutien technologique israélien dans sa lutte contre les violentes attaques du PKK (le parti des travailleurs kurdes). Israël, de son côté, a longtemps considéré la Turquie comme un partenaire, étant donnée sa position démocratique laïque et son alliance avec les Etats-Unis et l'Europe.
Si l'on s'intéresse à l'histoire, on s'aperçoit que les relations entre le peuple juif et l'Empire ottoman (le prédécesseur de la Turquie moderne) ont toujours été positives. En 1492, lorsque le roi Ferdinand II et la reine Isabelle I ont chassé les juifs hors d'Espagne, de nombreux hommes de sciences, écrivains et intellectuels juifs ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Plus récemment, la Turquie a été le premier pays musulman à accepter Israël comme Etat indépendant à la suite de sa déclaration en 1948.
Même à la suite de l'épisode du Mavi Marmara, la coopération entre les deux pays s'est poursuivie. Lors de l'incendie de 2010 dans la forêt israélienne de Carmel, quelques mois seulement après l'incident à bord du navire, la Turquie a envoyé des avions pour aider à maîtriser le feu. A cette occasion, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé que les sanctions récentes étaient destinées à l'Etat d'Israël et non à son peuple, ni aux juifs.
En effet, la détérioration des relations ne s'est pas traduite par un changement dans l'attitude de la plupart des Turcs envers la communauté juive en Turquie ni envers les juifs en général, mais plutôt par une dénonciation des politiques israéliennes à l'égard de la Palestine. L'incident du Mavi Marmara n'a été que l'événement déclencheur.
Le conflit israélo-palestinien a toujours été un obstacle pour les relations turco-israéliennes. Il a toujours été important pour les musulmans de Turquie, mais le problème a pris de l'ampleur, et ce pour diverses raisons.
Tout d'abord, il importe de tenir compte des personnalités en jeu sur la scène politique. Avec l'élection de M. Erdogan comme Premier ministre et la nomination de M. Ahmet Davudoglu au ministère des Affaires étrangères, la Turquie est devenue plus active et s'est davantage tournée vers l'extérieur, cherchant à rasseoir son hégémonie dans le Proche-Orient. Cette aspiration a été renforcée par printemps arabe et par la chute du régime Moubarak en Egypte. Or, si la Turquie vise le rôle principal dans la politique régionale, alors son engagement dans la résolution du conflit-clé de la région – à savoir le conflit israélo-palestinien – est absolument nécessaire.
Faik Tunay
Membre du Parlement turc et du comité des affaires étrangères
www.faiktunay.com.tr
En second lieu, étant donné que la société turque est devenue considérablement plus conservatrice au cours des dernières années, il a été accordé une plus grande importance aux problèmes qui touchent les musulmans, à savoir la lutte palestinienne. Ainsi, Israël est-il un véritable problème pour la plupart des croyants turcs, car il est perçu comme l'entité qui refuse à la Palestine le droit d'être un Etat. Mais il importe de souligner que ces critiques répétées à l'encontre de l'Etat d'Israël sont politiques et non religieuses, ni ethniques.
Avec cet éclairage, j'estime que l'élément qui permettra de remettre les relations entre les deux pays sur la bonne voie est l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, au même titre qu'Israël, avec Jérusalem comme capitale commune. Il est d'ailleurs possible d'améliorer les relations avant même la création d'un Etat palestinien, en relançant le processus de paix entre la Palestine et Israël.
Je ne suis pas pessimiste quant à l'avenir. Je suis d'avis qu'en dernier recours, ce qui guide les relations entre pays, ce sont les bénéfices que chacun peut en tirer. La coopération entre la Turquie et Israël s'est toujours avérée favorable pour les deux pays et reste dans leur intérêt.
Il est clair qu'un Etat palestinien libre et indépendant libérerait la route des relations entre la Turquie et Israël, permettant ainsi un retour vers des liens forts comme dans le passé.
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