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Le juge, vu par l'historien | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 15 - 10 - 2012

L'amphithéâtre de la faculté des Lettres et des Sciences humaines, Ben M'sik, à Casablanca, était au complet, jeudi 11 octobre, pour assister au cours inaugural donné par l'historien et écrivain marocain Abdellah Laroui, « L'historien et le juge ». Une réflexion profonde sur les déviations du système judiciaire dans l'histoire de la justice.
Abdellah Laroui a donné le cours inaugural de la nouvelle année universitaire, jeudi à l'amphithéâtre de la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Ben M'sik. Un amphithéâtre baptisé au nom de l'historien.
« Le plus haut des tourments humains est d'être jugé sans loi. », a écrit Albert Camus dans son livre déroutant « La chute ». Un réquisitoire véhément contre les injustices de l'institution judiciaire dans les sociétés punitives. A son tour, Michel Foucault a vivement critiqué les dérapages de l'institution pénale. Dans les sociétés punitives, le juge se transforme en bourreau. L'historien constate le cynisme des juges, l'infamie du jugement et dénonce les crimes de ceux qui font la loi, jugent et condamnent, à leur guise. Abdellah Laroui est l'un des grands penseurs contemporains que la question du jugement préoccupe beaucoup. Dans son cours inaugural, il a expliqué comment l'historien voit le juge et remet en cause ses jugements. « Ces jours-ci, certaines chaînes françaises remettent en cause les grands procès de l'Histoire, dont notamment celui de la reine de France, Marie Antoinette. C'est comme cela que l'idée m'est venue de parler de l'historien et du juge. », a-t-il expliqué. Considéré comme un procès frappant dans l'histoire judiciaire de la France, le jugement de Marie Antoinette a fait couler beaucoup d'encre. Un procès qui démontre clairement les abus du système judiciaire de l'époque. « Dans chaque société, il y a une mentalité qui influence le mode de pensée et le comportement des personnes. Il s'ensuit que dans chaque société il y a une relation forte entre le système judiciaire et la méthodologie de l'historien. », a souligné le conférencier. La manière dont les juges rendent leurs jugements, et la manière dont les historiens jugent ces jugements et rapportent les événements de l'Histoire, sont influencées par la mentalité qui règne dans la société où ils vivent. D'après Laroui, l'historien et le juge ne conçoivent pas les événements de l'Histoire de la même façon. Il y a toujours une grande différence entre la mentalité du juge et celle de l'historien. L'historien analyse, puis impose sa logique au juge.
L'infamie des jugements
Les grands procès de l'Histoire sont une preuve certaine des abus du système judiciaire opprimant et corrompu, qui soutient le système de pouvoir dominant. L'historien se doit d'analyser ces procès dans les contextes juridique et politique du moment. Au cours de l'Histoire, beaucoup d'innocents ont été condamnés injustement, pour les pousser à renoncer à leurs idées, à leurs convictions, à leurs droits. Des procès infâmes qui démontrent les injustices des institutions judiciaires mises en place. Le tribunal culpabilise, juge, condamne, punit et fausse la vérité. Le rôle de l'historien cinsist à élucider les affaires ténébreuses, dire la vérité, dénoncer les crimes du juge.
« Prenons par exemple le procès de Galilée. Le but du jugement était de le contraindre à reconnaître son erreur. Or l'aveu n'est pas considéré, logiquement, comme une preuve pour condamner un accusé. », a noté Laroui. Les irrégularités de ce procès révèlent les dérives d'un système judiciaire injuste et cynique. Souvent, l'institution judiciaire se transforme en une machine qui produit l'injustice. Une machine corrompue, coupable, exterminatrice. Une machine de l'injustice. Certes, c'est un crime effroyable que de condamner les innocents. La mission de l'historien est de dénoncer les dérapages du juge qui les condamne. « N'attendez pas le jugement dernier. Il a lieu tous les jours. », a dit Camus. La question du jugement continue de s'imposer dans notre quotidien. Montrer l'infamie des jugements, l'absurdité des normes et des mécanismes aveugles des institutions judiciaires, pour faire avancer les mentalités vers une approche plus humaine de la justice. Voilà un des devoirs les plus pressants de l'historien. Au-delà de la dénonciation, est-il possible de considérer le retour sur les grands procès de l'Histoire, comme un appel à la remise en cause du rôle et des prérogatives des institutions judiciaires dans les sociétés contemporaines ? Ce point mérite réflexion. Le cours inaugural de Laroui a bel et bien imposé cette question.
TRIBUNE
Didier Burkhalter,
Conseiller fédéral de Suisse, chef du Département fédéral des affaires étrangères. Le ministre suisse des Affaires étrangères a lancé à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort un appel conjoint avec ses collègues de France, d'Allemagne, d'Autriche et du Liechtenstein pour l'abolition universelle de la peine de mort. Je préciserais par ailleurs à votre attention que l'engagement de la Suisse en faveur de l'abolition de la peine de mort constitue un des axes principaux de sa politique de promotion et du respect des droits de l'Homme, laquelle se situe au cœur de sa politique étrangère. A ce titre, la Suisse soutient financièrement l'organisation du prochain Congrès régional contre la peine de mort de Rabat, où elle sera représentée par son ambassadeur aux droits de l'Homme, comme d'ailleurs l'association « Ensemble contre la peine de Mort » pour les préparatifs du Congrès mondial de Madrid de juin 2013.
Il est des batailles que nous ne pouvons pas gagner seuls. La lutte contre la peine de mort est de celles-ci. Isolés, les différents acteurs ne seraient sans doute pas arrivés à faire reculer le nombre d'Etats qui ont encore recours à la peine capitale. C'est ensemble que nous tous, acteurs engagés pour l'abolition – Etats, organisations internationales et société civile –, y sommes parvenus. Ce sera donc également ensemble que nous parviendrons à l'abolition totale. L'Allemagne, l'Autriche, la France, l'Italie, le Liechtenstein et la Suisse se veulent aux premières lignes de ce mouvement pour la dignité humaine.
Aujourd'hui, 10 octobre, nous célébrons le dixième anniversaire de la journée mondiale contre la peine de mort. Cette journée mondiale représente l'occasion de réaffirmer notre opposition à la peine capitale, en toutes circonstances. Représentants de pays partageant des valeurs communes, nous devons conjuguer nos efforts et parler d'une seule voix pour que disparaisse cette pratique qui n'a pas sa place au XXIe siècle.
Ces vingt dernières années, plus de 50 Etats ont tourné le dos à la peine de mort. Plus de 130 Etats l'ont abolie ou observent un moratoire. De fait, une cinquantaine d'Etats l'appliquent encore. Ces chiffres sont donc encourageants, les actions entreprises et les efforts passés portent leurs fruits. Mais nous devons redoubler d'efforts, car notre but n'est pas encore atteint. Nous continuerons à lutter contre la peine de mort tant qu'elle n'aura pas été abolie, car l'idée que l'on puisse tuer au nom de la justice va à l'encontre des valeurs de l'humanité elle-même. Nous voulons nous engager ensemble, avec conviction et persévérance, de façon à ce que le nombre d'exécutions continue de diminuer, que les procédures deviennent plus transparentes et qu'un nombre toujours plus élevé de pays renoncent à la peine capitale, jusqu'à ce que cette peine inhumaine disparaisse complètement. La peine capitale est incompatible avec le respect des droits de l'homme. Elle porte atteinte à la dignité humaine et au droit de ne pas être soumis à la torture et à d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. Alors que la peine de mort est parfois pratiquée sur des bases discriminatoires, son caractère irréversible rend les révisions de jugements impossibles, menant, dans certains cas, à l'exécution de personnes innocentes. L'exécution de personnes innocentes suffit à vider la peine capitale de toute légitimité. Par ailleurs, la peine de mort n'empêche pas les délits d'être commis; elle n'apporte donc aucun surcroît de sécurité, pas plus qu'elle n'apporte justice ou réparation aux familles des victimes d'un crime.
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