Kamal Chaouki, président de l'Amicale des volontaires de la marche. Kamal Chaouki. C'était il y a 37 ans. Le 6 novembre 1975, 350 000 hommes et femmes s'élancent dans le désert. Armés de corans, drapeaux et portraits du Souverain Feu Hassan II, ils marcheront plusieurs jours, le but étant de libérer le Sahara, territoire marocain occupé par l'Espagne depuis 1884. Kamal Chaouki est l'un de ces volontaires, animés d'un patriotisme ardent. « J'avais à l'époque 23 ans. Après le discours émouvant de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, hommes et femmes de la région d'Agadir se sont mobilisées pour ne pas rater cette occasion de recouvrer nos territoires du sud. Nous avons voulu concrétiser la volonté de notre Roi et celle de toute une nation», se rappelle avec nostalgie Kamal Chaouki, président de l'Amicale des volontaires de la marche verte, association créée en 2003 pour garder dans la mémoire collective cette grande épopée pacifique. C'était le 16 octobre 1975. Feu Hassan II prononce un discours par lequel il invite les marocains à se mobiliser dans une marche pacifique pour récupérer le Sahara, d'autant plus que la Cour de Justice de La Haye a confirmé l'existence de liens juridiques d'allégeance entre les tribus sahariennes et le sultan du Maroc. « Les portes du Sahara nous sont juridiquement ouvertes, tout le monde a reconnu que le Sahara nous appartient depuis la nuit des temps. Il ne nous reste donc qu'à occuper notre territoire ». Hommes et femmes affluent aux bureaux d'inscription en réponse à l'appel royal. « Le bureau d'inscription, qui a élu domicile à Dar Chabab à Agadir, était bondés de volontaires. Les gens affluent massivement dans le bureau. Tout le monde voulait partir. Même des femmes et des jeunes filles. Les autorités locales procédaient alors à la sélection des personnes. Moi, j'étais à cette époque membre du scoutisme. J'étais alors capable de diriger toute une équipe. On m'a confié un «contingent» de 100 personnes ». Les volontaires, poursuit-il, ont été transportaient vers une grande usine, où ils sont restés pendant trois jours. Coran, drapeau et portraits du Souverain leurs ont été distribués. « Nous avons rencontré le Souverain à l'hôpital Hassan II à Agadir. C'était un moment historique », se souvient-il. Le jour J approche. «Aït Melloul était le point de rassemblement de tous les volontaires de la région d'Agadir. Ensuite, nous avons pris la route vers Tiznit, puis Tan Tan», relate Kamal Chaouki. Des tentes ont été dressées. «On a distribué des couvertures, des vivres…La joie se dessine sur les visages des gens, qui ne cessaient de chanter et de danser en plein désert. Nous y sommes restés près d17 jours. Après, on nous annonce le départ vers Abteih ». Le convoi poursuit son chemin qui reste encore très long mais glorieux. L'histoire se souviendra du jour où des milliers de volontaires marocains, hommes et femmes, ont franchi symboliquement les barbelés servant de frontières avant de rebrousser chemin. Le retour était triomphal. Les volontaires de la marche verte ont été accueillis comme des héros. * Tweet * *