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Obama au firmament | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 08 - 11 - 2012

En remportant 303 sièges de grands électeurs contre 206 pour son adversaire républicain Mitt Romney, Obama rempile en tant que 44e président des Etats-Unis. Au terme d'une élection âprement disputée.
Barack Obama et famille après l'annonce de la victoire du président américain.
«Four more years ». Un tweet laconique aux allures d'un ouf de soulagement pour le président sortant. Tellement sa victoire a pris du temps avant de se dessiner enfin. Le scrutin a tenu la promesse des sondages qui prédisaient un duel serré. Jusque tard dans la nuit, les tendances n'étaient favorables à aucun candidat. Au contraire, on assistait à un mano à mano plus qu'intense entre les deux prétendants. Mais comme à l'accoutumée, la différence s'est fait au niveau des « Swing States », et singulièrement dans l'Etat de l'Ohio où Barack Obama a triomphé, sur le fil. Un écart court mais décisif, car du coté des Républicains, les carottes semblaient être quasiment cuites après que cet Etat décisif a choisi le camp démocrate.Selon les résultats de 48 Etats plus le District de Columbia, Barack Obama obtiendrait 49,4 % des suffrages contre 49 % pour Romney, soit 303 sièges de grands électeurs contre 206. Si Obama a réussi à conserver son siège au bureau ovale, c'est grâce aux bons scores réalisés dans les Etats charnières. Hormis Texas (38) et la Caroline du Nord (15), tous les autres Etats qui concentrent un nombre important de grands électeurs, sont tombés dans l'escarcelle d'Obama : Californie (55), New York (29), Illinois (20), Michigan (16), New Jersey (14) et Washington (12). Suffisant pour maintenir le successeur de Georges W. Bush en tant que 44e locataire de la Maison-Blanche. Obama est aussi le deuxième président démocrate réélu depuis 1945, après Bill Clinton.
Romney se résigne...

Victoires par Etat
Barack Obama. Vermont (3 grands électeurs) ; Connecticut (7 grands électeurs), Maryland (10 grands électeurs), Delaware ( 3 grands électeurs), Rhode Island (4), Massachusetts (11) ; Illinois (20) ; Maine (4). District de Columbia (3) ; New-York (29) ; Michigan (16) ; New Jersey (14) New Hampshire (4); Nouveau-Mexique (5) Hawaï (3) California (55) ; Minnesota (10) ; Washington (12).
Mitt Romney. Kentucky (8 grands électeurs) ; Virginia occidentale (5 grands électeurs). Caroline du Sud (9) ; Indiana (11) ; Oklahoma (7) ; Tennessee (11); Arkansas (6) ; Géorgie (16) ; Alabama (9) Dakota du Nord (3) ; Dakota du Sud (3) ; Nebraska (5) ; Wyoming (3) ; Kansas (6) ; Texas (38) ; Louisiane (8) ; Mississippi (6) ; Utah (6) Arizona (11) Caroline du Nord (15) ; Montana (3).
Après s'être emmuré dans un long silence, Mitt Romney se décide à reconnaître sa défaite. Celui qui disait, quelques heures plus tôt n'avoir rédigé qu'un seul discours de victoire de « 1 118 mots », a du reprendre sa plume. Un bref discours dans son quartier général de Boston pour remonter le moral à des militants apparemment surpris par la tournure des évènements. « J'ai appelé le président Obama pour le féliciter de sa victoire. Nous avons tout donné durant cette campagne. Dans une telle période, nous ne pouvons pas nous permettre des clivages partisans. Je crois en l'Amérique, je crois au peuple. Les principes sur lesquels cette nation a été créée sont les seuls qui peuvent nous amener vers une nouvelle grandeur », déclare-t-il.
...Obama assure et rassure
La résignation des Républicains contraste avec l'euphorie qui règne à Chicago, fief de l'heureux gagnant. Sourire aux lèvres, visage enjolivé, mine des grands jours... , l'ex sénateur de l'Illinois a servi à ses milliers de fans un discours rassembleur agrémenté d'optimismes. «Nous sommes la famille américaine, nous nous relèverons ou nous tomberons tous ensemble comme une famille. Bien que les conditions soient difficiles et que le voyage soit long, nous avons su retrouver notre route. Et nous savons au plus profond de nos cœurs que le meilleur reste à venir pour les Etats-Unis d'Amérique. Que vous ayez voté pour moi ou non, je vous ai entendu. Vous avez fait de moi un président meilleur. Pour les Etats-Unis d'Amérique, le meilleur est encore à venir. Notre économie se relève d'une décennie de guerre économique qui s'achève », a t-il affirmé. Il sollicite en outre l'expertise de son ex-rival pour la réalisation des projets. « Je viens de parler au gouverneur Romney. Je l'ai félicité, ainsi que Paul Ryan, pour la campagne qu'ils ont menée. Au cours des semaines qui viennent, j'espère pouvoir m'asseoir de nouveau avec le gouverneur pour discuter de ce que nous pourrons réaliser ensemble pour faire avancer notre pays. En dépit de toutes nos différences, la plupart d'entre nous partagent des espoirs pour l'avenir de l'Amérique», a t-il indiqué.
Les batailles du Capitole
L'enjeu de ce scrutin, c'était aussi l'élection des parlementaires qui doivent siéger dans les deux chambres. Pas de grandes surprises. Le scénario post-élection a été reconduit. Le Sénat est toujours dominé par les Démocrates avec 53 sièges sur 100, tandis que les Républicains gardent jalousement leur majorité à la Chambre des représentants avec 239 sièges sur les 435 disponibles. De quoi augurer des empoignades en perspective. « La cohabitation entre les Républicains et les Démocrates risque de déboucher sur des luttes intenses notamment en ce qui concerne la réforme économique proposée par Barack Obama. Si ce dernier préconise la hausse des subventions sociales et la diminution des salaires de certains cadres, les Républicains (comme Romney) optent pour la baisse des impôts . Aussi, la question de la dette souveraine qui se chiffre à 16 000 milliards de dollars divise les deux camps », nous confie Camille Sari docteur en finance internationale à l'Institut Euro-maghrébin d'Etudes et de Prospectives et consultant sur France 24. Mais avant de se frotter à ces éventuelles hostilités, le fan de l'ancien chef d'Etat Abraham Lincoln peut se réjouir des nombreux messages de félicitations en provenance des quatre coins du globe…

Les réactions dans le monde
En Europe
Plusieurs dirigeants du vieux continent lui ont adressé des compliments. Le premier ministre David Cameron, a adressé via son compte twitter ses «Chaleureuses félicitations à mon ami Barack Obama. J'ai hâte que l'on continue à travailler ensemble », la chancelière allemande Angela Merkel, « Je vous félicite très chaleureusement pour votre réélection (…). Nous avons collaboré ces dernières années étroitement et amicalement. J'estime particulièrement nos nombreuses discussions (…) en particulier pour surmonter la crise économique et financière mondiale ». De même, après avoir délivré ses « plus chaleureuses félicitations » sur « un choix clair en faveur d'une Amérique ouverte », François Hollande s'est dit « convaincu que durant votre nouveau mandat, nous renforcerons encore notre partenariat pour favoriser le retour de la croissance économique dans nos pays, pour lutter contre le chômage et pour trouver des solutions aux crises qui nous menacent, notamment au Moyen-Orient ». Quant au président russe Vladimir Poutine, il a exprimé sa disponibilité «à coopérer avec la nouvelle administration Obama » et pour le « renforcement des liens bilatéraux ». Pour Giulio Terzi, ministre des affaires étrangères de l'Italie, la réélection de Barack Obama « représente une grande opportunité supplémentaire pour l'Union Européenne et pour l'Italie ».
Au Proche et Moyen-Orient
Israël fidèle allié de Washington, a, par la voix de son premier ministre Benjamin Netanyahou affirmé que l'union entre les deux Etats est « plus forte que jamais » avant d'ajouter, « Je vais continuer à travailler avec le président Obama pour assurer les intérêts vitaux de la sécurité des Etats-Unis et d'Israël » . Du coté de son voisin palestinien Mahmoud Abbas, on préfère surfer sur le net de l'optimisme en souhaitant la continuité des « efforts en faveur du processus de paix ». Le président afghan Hamid Karzai « souhaite que la réélection du président Obama permette de renforcer les relations entre l'Afghanistan et les Etats-Unis basées sur les intérêts des deux pays ».
En Afrique
Les dirigeants africains n'ont pas dérogé à la règle. Dans le message de félicitation du roi Mohammed VI, on peut lire : « (…)Votre réélection pour un second mandat consacre assurément la vitalité et l'efficacité de la démocratie américaine. Elle exprime avec force l'ampleur de la confiance dont jouit votre leadership éclairé, et la haute estime dont vous bénéficiez grâce aux éminentes qualités humaines et compétences politiques qui sont les vôtres, et grâce aussi à vos choix avisés, marqués par le dialogue, le réalisme et l'esprit consensuel. (...) Je réaffirme à Votre Excellence la ferme volonté du Royaume du Maroc de poursuivre la coordination et la concertation avec votre pays ami, en vue de mettre en place les mécanismes nécessaires pour traduire ce partenariat prometteur en projets concrets bénéfiques pour les secteurs vitaux dans nos pays, et les ériger en modèle de solidarité et de complémentarité pour la région. » Le Kenya, terre d'origine du locataire de la Maison-Blanche, n'en est pas peut fier. Le premier ministre Raila Odinga a déclaré que « la victoire de M. Obama résonne tout particulièrement dans le continent » africain, parce que « dans beaucoup trop de nos pays, les divisions ethniques s'opposent à la construction de sociétés prospères et tolérantes ». Sa grand-mère, qui l'a vu grandir, lui tresse des lauriers. « Il sait aimer les gens, il n'a pas le goût de la division. C'est pour cela qu'il a gagné », reconnait-elle. La République Démocratique du Congo (RDC) par l'entremise de son ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda se réjouit « de pouvoir travailler avec une équipe américaine que nous connaissons déjà. Mais de toute façon, nous aurions composé avec quiconque que le peuple américain aurait choisi ».
En Asie
Des félicitations ont résonné également dans l'empire du Milieu. La Chine n'a pas souhaité rester aphone dans le concert des vœux. « Dans une nouvelle époque historique, je souhaite que nos relations bilatérales fondées sur une coopération constructive franchissent un nouveau stade », a affirmé le président Hu Jintao. Pékin figurera à coup sur dans l'agenda de Barack Obama, singulièrement la question des droits l'Homme avec en toile de fond, la situation au Tibet.
3 QUESTIONS À …
Jack Kalpakian, professeur en relations internationales à l'Université Al Akhawayn
Quel impact la réélection de Barack Obama pourrait avoir sur les relations entre le Maroc et les Etats-Unis ?
Le résultat importe peu puisque la relation entre les deux pays est stimulée en grande partie par le chevauchement de certains intérêts.
Et pour ce qui est du conflit au Sahara ?
La victoire d'Obama signifie la continuité des politiques actuelles. La politique de Romney envers le Maroc aurait été susceptible d'être similaire à celle de George Bush, ce qui signifie qu'elle aurait été positive également, quoique un peu moins cordiale que celle d'Obama.
Quel impact majeur peut avoir le résultat des élections sur la politique étrangère américaine au Moyen-Orient ?
Si Mitt Romney l'avait emporté, cela aurait changé quelques positions des Etats-Unis envers la Palestine et le Printemps Arabe (cf. Zoom, p.24)

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