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« Concilier croissance et environnement » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 27 - 11 - 2012

Dans son dernier rapport, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a révélé qu'en 2035, un tiers de la production mondiale d'électricité proviendront des énergies renouvelables. Dans cet entretien, Pierre Gadonneix président du Conseil Mondial de l'Energie revient sur les opportunités qui s'offrent aux pays de la Méditerranée dans ce domaine.
Pierre Gadonneix, président du Conseil Mondial de l'Energie.
Pouvez-vous nous présenter votre structure ?
C'est une institution créée en 1923 et qui regroupe des leaders politiques et industriels du secteur de l'énergie de puissants pays.
Dans son dernier rapport sur l'état de l'énergie dans le monde, l'Agence internationale de l'énergie prévoit que d'ici 2035, un tiers de la production d'électricité sera fourni par les énergies renouvelables.
Comment les pays méditerranéens peuvent tirer profit de ces nouvelles ressources ?
Au cours des dernières années, nous avons pris conscience qu'il y avait une véritable préoccupation dans tous les pays du monde en matière énergétique, aussi bien au niveau des pays développés, sous développés , ou producteurs d'énergie. Ces préoccupations peuvent être résumées en 3 défis : la sécurité de l'approvisionnement, qui représente un sujet majeur dans certains pays qui cherchent à se procurer de l'énergie pour accompagner leur croissance, les problèmes environnementaux comme le réchauffement climatique, et l'accès à l'énergie surtout en Afrique et en Inde, car aujourd'hui une vie moderne implique à avoir accès à l'électricité.
Actuellement, on constate qu'avec la crise économique , l'instabilité de certains pays à cause du printemps arabe à augmenter les prix du baril de pétrole. Il y a une tendance à s'interroger sur la capacité à financer les énergies renouvelables. Les sujets de développement durable nécessitent la coopération de tous les pays. L'Europe a fait d'énormes investissements pour développer les énergies renouvelables, singulièrement l'Allemagne. En 2011, 49% des investissements dans le monde en matières de nouvelles énergies renouvelables ont été opérés dans le vieux continent. D'où l'interrogation sur la capacité des pays européens à poursuivre ce rythme. Toutefois, il existe des opportunités dans les pays méditerranéens pour définir un portefeuille énergétique qui vont répondre aux attentes des consommateurs, en plaçant les énergies renouvelables au cœur de cette politique. Parmi ces potentialités, l'hydraulique qui est souvent ignorée. Ces pays doivent veiller à l'instauration d'un cadre juridique et politique stable pour assurer un bon déroulement de ces projets car les investisseurs qui se lancent dans des projets à long terme ont besoin d'être assurés. Le climat offre également des opportunités qui peuvent générer de bons résultats.
La croissance verte semble de plus évoquée dans les politiques environnementales. Que vous suggère cette notion ?
Il faut essayer de concilier la croissance avec les normes de protection de l'environnement. Il convient de trouver un équilibre entre ces deux éléments en fonction de la situation de chaque pays, des contextes géologique, climatique, etc.
Le développement des énergies renouvelables pourrait être plombé par les changements climatiques. Que préconisez-vous pour y remédier ?
La solution au réchauffement climatique passe par la réduction des émissions de gaz carbonique (C02). Il existe deux possibilités : encourager l'efficacité énergétique autrement dit réduire la consommation d'énergie, et développer les énergies renouvelables comme l'hydraulique, le nucléaire, et les technologies comme la capture de carbone pour recycler les émissions de CO2. Le rythme de développement de ces nouvelles énergies sera en fonction des choix politiques de chaque pays et de ses potentialités mais aussi du niveau des financements et de la recherche.
Le rapport de l'AIE en chiffres
Augmentation de la demande d'énergie dans le monde 35% d'ici 2035 ;
1,3 milliard de personnes n'ont pas accès à l'électricité ;
Etats-Unis premier producteur de pétrole en 2020 devant l'Arabie Saoudite et la Russie ;
Baisse de 85% des 583 milliards de m3 d'eau utilisés pour la production d'énergie d'ici 2035 ;
La part des pays exportateurs de pétrole dans l'énergie mondiale sera de 50% contre 42% actuellement ;
1/3 de la production mondiale d'énergie proviendra des énergies renouvelables, y compris l'hydro-électricité.
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