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Le privé en colère, le ministre rassurant | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 21 - 12 - 2012

Les investisseurs touristiques ont été rassemblés le temps d'une soirée à Casablanca pour débattre de la rentabilité dans le secteur. Une rencontre organisée par l'ANIT qui a vite viré de son thème et s'est transformée en un véritable plaidoyer contre le gouvernement, qui «freine l'investissement et ne fait rien pour rassurer les professionnels». Pour avoir plus de visibilité, Le Soir échos a également contacté Lahcen Haddad, ministre du tourisme.
La rencontre organisée par l'ANIT, mercredi soir à Casablanca, a permis aux investisseurs touristiques de débattre de la rentabilité du secteur.
Inquiétudes, craintes et non-visibilité. En somme, les investisseurs touristiques n'ont pas caché leur scepticisme quant à la situation actuelle du secteur dans lequel ils opèrent. Lors d'une récente conférence workshop organisée par l'ANIT (Association Nationale des Investisseurs Touristiques) à Casablanca sous le thème « Investissements hôteliers et touristiques : pause ou accélération ? », les professionnels du secteur ont débattu de la problématique de la rentabilité des investissements touristiques et ont dressé un tableau noir de la situation actuelle. Côté secteur public, les officiels ont manqué le rendez-vous mis à part une présence timide de Imad Berrakad, Président du directoire de la Société Marocaine d'Ingénierie Touristique (SMIT). N'ont-ils pas été invités ? En tout cas, les absents ont toujours tort et pour cause les professionnels n'ont pas raté l'occasion pour tirer à boulets rouges sur l'incapacité du gouvernement actuel à répondre à leurs doléances et leur donner une certaine visibilité en ces temps de crise.
« Le gouvernement nous a déçu ! »
« Aujourd'hui, malheureusement, on attend toujours la création des organismes qui sont indispensables pour la bonne gouvernance du tourisme au Maroc. Il faut clarifier les rôles de chacun, l'Etat, les fonds d'investissements, les banques… C'est vrai que l'Etat, dans le cadre du plan Azur a mis à la disposition des aménageurs des parcelles de terrain importantes. Il a contribué à l'attrait des investisseurs grâce aux incitations fiscales. Mais les aménageurs et développeurs n'ont pas la capacité en equity pour développer des hôtels qu'on leur demande de produire dans ces stations pour atteindre une taille critique. Il faut trouver une solution pour sortir de cette spirale », s'alarme Karim Belmaachi, président de l'ANIT. Ce dernier propose aux fonds d'investissements qui ont des tailles réduites, de fusionner pour avoir une taille critique à l'échelle internationale. « Ceci pour avoir un véritable outil de développement de l'investissement touristique au Maroc », déclare-t-il. Peut-on y voir les prémices d'un changement d'orientation de la part du secteur privé qui ne semble plus vouloir dépendre des pouvoirs publics ? Ceci sans faire fi des mécanismes étatiques comme le FMDT (Fonds marocain de développement touristique), puisque Belmaachi propose à ces fonds d'accéder à cet instrument étatique. Ce dernier continue son plaidoyer en regrettant que le gouvernement ne fasse pas assez d'efforts pour aider les investisseurs.
Une législation très contraignante
« La législation est trop contraignante. On a milité pour que des modifications soient faites au niveau de la loi de finances 2013, malheureusement on n'a pas eu gain de cause. Nous n'avons pas demandé des avantages spécifiques, mais juste de passer vers un nouveau régime », avant de donner l'exemple du marché des séniors. « C'est un marché énorme où le Maroc est très peu présent. Or, des produits comme les RIPT (Résidences immobilières de promotion touristiques) sont des produits qui peuvent être adaptés à cette clientèle de séniors. On n'a pas des produits adaptés pour capter ce type de clientèle. On est en train de rater ce train à cause de la législation et c'est dommage », déclare Belmaachi. Même ton alarmiste auprès de Khalid Cheddadi, PDG de la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR). « On voit des prémices pour la sortie de crise de la station Lixus à travers l'intervention du FMDT et la CDG. Mais ça ne résolue pas le problème définitivement, car on peut résoudre le problème de l'equity et sortir ces hôtels mais il faut organiser l'avenir des hôtels et leur commercialisation. Il faut avoir de l'animation et le problème de la desserte aérienne. C'est cette intégration des problèmes qu'il fait prendre en compte et qu'il faut le faire une fois pour toute. Il ne faut pas attendre que le problème se pose. D'ailleurs, si le problème semble être résolu pour Lixus, ce n'est pas le cas pour d'autres stations comme Mogador. Aujourd'hui, elle traverse beaucoup de contraintes et de problèmes », déclare-t-il.
Le coup de gueule de Cheddadi
Selon le PDG de la CIMR qui ne semble pas être satisfait de la rentabilité des investissements qu'il a pu placer dans le secteur, ceci malgré un taux de rentabilité de 6 à 7 % en périodes de crise, le modèle reste difficile à rentabiliser les première années dans ces stations. « Il faudra apporter une aide aux hôtels pour leur exploitation », propose-t-il. Egalement, il crie quant à la non-visibilité par rapport à l'opérationnalisation de la vision 2020 et les méthodes utilisées par le ministère de tutelle. Ceci tout en sachant que Lahcen Haddad, ministre du tourisme a entamé une tournée régionale sur tout le territoire marocain pour finaliser les contrats de programmes régionaux et lancer les agences de développement touristiques en à peine une année, alors que durant tout le mandat de Yassir Zenagui, ancien ministre du Tourisme, aucune mesure de la V2020 n'a vu le jour. Ceci n'a pas empêché les professionnels de marquer un mutisme incompréhensif durant la période de Zenagui…
l'avis de
Marc Thépot, président du directoire de Risma
Je pense qu'il faut être transparent et fournir des chiffres. Tant qu'il y a toujours un embargo sur ces chiffres, on n'avancera pas. Le point important, c'est qu'on est parfois dans des systèmes où on est régi par des conventions avec l'Etat. Ces conventions datent de plus de 12 ou 15 ans alors que beaucoup de choses ont changé depuis. Par rapport à ça, l'Etat doit être pragmatique et doit mettre à jour ces conventions pour que le promoteur ou l'investisseur ait envie de rester au Maroc. Je voudrais également relever un autre point relatif à l'environnement des affaires, et qui touche l'imprévisibilité des décisions administratives. Il faut qu'on fasse un travail fort. Vous savez, c'est déjà très compliqué d'avoir la confiance d'un banquier, de concevoir un produit, de commercialiser et construire un hôtel, si en plus en permanence, on est à la merci des décisions administratives qui mettent un temps infini à être décodé. S'il y a toujours ces problèmes, on n'attirera jamais d'investisseurs. Je crois qu'il y a un problème de fond et il faut fluidifier le circuit administratif.
Lahcen Haddad
« L'investissement touristique a atteint les 14 milliards de dirhams »
Le Soir échos a donné la parole à Lahcen Haddad, ministre du Tourisme pour avoir la version du ministère du tutelle (Voir Interview). D'ailleurs, ce dernier semble confiant. Alors qui croire, l'ANIT qui voit le verre à moitié vide tout en reconnaissant que l'Etat a fait certaines réalisations ou le ministère du tourisme qui nous déclare que malgré la crise, le secteur a pu attirer 14 milliards de dirhams d'investissements en 2012, soit 10 % des IDE ?
Lors d'une conférence workshop organisée par l'ANIT, les professionnels ont démontré un certain scepticisme pour ce qui est des investissements touristiques et ne disposent pas d'une véritable visibilité. Quelle est votre réponse par rapport à cette perte de confiance ?
Pour lever toute ambiguïté sur le rôle et l'engagement de l'Etat dans la mise en œuvre de la stratégie V2020, et particulièrement le volet investissement et produit, je rappelle que cette année, et malgré une conjoncture encore instable, l'investissement touristique dans notre pays a atteint les 14 milliards de dirhams, soit 10% de montant global des IDE, sachant que notre objectif est de réaliser 20 à 30 milliards d'investissement par année, donc, au pire, nous sommes à 50% de nos objectifs. Nous pouvons surement mieux faire, mais cela dépend aussi de l'engagement des privés à soutenir notre politique. Je tiens également à rappeler que le partenariat Public-Privé dans le secteur du Tourisme ne date pas d'hier, et comme chacun le sait, il représente l'un des fondamentaux de la stratégie touristique, que ce soit la Vision 2010 ou la Vision 2020.
Le secteur privé a également exprimé son impatience quant à l'opérationnalisation de la V2020…
Pour donner une meilleure visibilité aux professionnels et aux différents intervenants nous avons élaboré les Contrats Programmes Régionaux, véritable feuille de route pour l'investissement et le positionnement des territoires touristique. Ces CPR, je le rappelle, ont fait l'objet de plusieurs concertations avec les autorités, les élus et les professionnels. Le contenu de ces CPR est maintenant acté et validé par toutes la partiesprenantes. Reste à nous mobiliser tous ensemble pour une mise en œuvre efficace et bénéfique pour tous, en premier lieu pour l'emploi.
Doit-on accélérer les investissements ou marquer une pause notamment à Marrakech ?
La capacité hôtelière est appelée à augmenter de 200 000 lits à l'horizon 2020, dont 40 000 pour les RIPT et 160 000 lits pour l'hôtellerie classique dont la moitié dans les destinations balnéaires et l‘autre moitié pour le reste des territoires touristiques. Pour ce qui est de la pression sur les taux d'occupation moyens, cela concerne essentiellement la ville de Marrakech, où, comme je l'ai déjà déclaré à plusieurs occasions, une régulation de l'investissement s'impose. Cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter l'investissement, mais plutôt le réorienter vers les investissements à forte valeur ajoutée, comme les investissements en animation, en produits de niches pour valoriser l'arrière pays, mais aussi dans les produits orientés MICE (Meetings, incentives, conferences, exhibitions) et nous avons convenu avec les autorités, les élus et les professionnels de planifier 2 phases. La première phase qui s'étale de 2012 à 2015 permettra de consolider l'existant. La 2e de 2015 à 2020, nous permettra de nous concentrer sur les investissements à forte valeur ajoutée.
Comment comptez-vous dynamiser l'investissement dans le secteur ?
Pour dynamiser l'investissement dans le secteur du tourisme, l'Etat a mis en place un outil, le FMDT, dont le rôle consiste principalement à insuffler une dynamique des investissements, à stimuler l'investissement étranger, et à ce titre le FMDT intervient déjà dans les stations Azur qui ont bénéficié d'un repositionnement et d'un nouveau montage financier. Ceci pour accélérer les réalisations et palier aux défaillances d'un certain nombres d'investisseurs étrangers qui ont dû se désister au lendemain de la crise de 2008-2009.
Qu'en est-il du fonds Wessal ?
Pour le Fonds Wessal, je rappelle qu'il s'agit d'un fonds souverain qui a manifesté une volonté claire d'accompagner l'ambition touristique marocaine, en mobilisant des investissements importants de l'ordre de 23 milliards de dollars. Nous avons d'ailleurs soumis plusieurs projets structurants qui ont retenu l'attention de nos partenaires, et les discussions sont en cours pour finaliser les montages, parfois complexes de ce type de projets et de partenariats.
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