Nasser Zefzafi, lors des funérailles de son père / DR ‹ › Dimanche dernier, lors d'une réunion de son parti, le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelilah Benkirane, n'a pas hésité à critiquer Nasser Zefzafi. Il a affirmé que le leader du Hirak du Rif aurait dû exprimer sa gratitude envers le roi Mohammed VI pour lui avoir permis d'assister aux funérailles de son père, Ahmed Zefzafi, décédé en septembre dernier. «Malheureusement, il a remercié le directeur de la prison. Pensez-vous vraiment que le directeur aurait pu vous laisser sortir par sa seule volonté ? C'est le Roi qui vous a accordé la permission d'assister aux funérailles de votre père et de prononcer un discours en toute liberté», a déclaré Benkirane. Benkirane critique Nasser Zefzafi sur sa sortie de prison pour les funérailles de son père #Benkirane #NasserZefzafi #Maroc #PolitiqueMarocaine pic.twitter.com/mCM6SaaFaM — Yabiladi.com (@yabiladi_fr) December 16, 2025 Ce lundi, depuis sa cellule à Tanger, Nasser Zefzafi a répliqué par une lettre publiée sur les réseaux sociaux par son frère, Tarek. Sur un ton acerbe, le militant rifain a accusé Benkirane de se poser en «porte-parole du palais royal ou de se donner le droit de parler en son nom». Il a également affirmé que le secrétaire général du PJD «a humilié le pays et insulté son peuple. Quant à moi, je ne suis pas un instrument à votre disposition pour servir vos objectifs politiques honteux. D'autres ont essayé avant vous et ont échoué. Il est impossible de comparer celui qui consacre sa vie à ses principes à celui qui trahit pour un pouvoir et une richesse éphémères». «Vous êtes la dernière personne à pouvoir me donner des leçons de morale, vous qui avez opprimé les Marocains tout en vivant dans le luxe et l'extravagance.» Nasser Zefzafi Cette confrontation verbale entre Zefzafi et Benkirane, bien que menée à distance, illustre les tensions persistantes entre les deux hommes. Lors du début du procès de Zefzafi, sa défense avait demandé que Benkirane comparaisse en tant que témoin, en sa qualité de chef du gouvernement lors de la signature du projet «Al Hoceima, Phare de la Méditerranée» le 17 octobre 2015 à Tétouan, en présence du roi Mohammed VI. Cependant, la cour n'avait pas donné suite à cette requête. Le mouvement de contestation du Rif dénonçait, de l'automne 2016 jusqu'à l'arrestation de Nasser Zefzafi le 29 mai 2017, les retards pris dans l'exécution de ce projet ambitieux. Pour rappel, le souverain avait limogé en octobre 2017, soit six mois après l'arrestation de Zefzafi, plusieurs ministres et hauts responsables impliqués dans la mauvaise gestion du projet «Al Hoceima, Phare de la Méditerranée».