Alerte sur les boissons allégées en sucre dite « light ». Contrairement aux idées reçues, la consommation de ces boissons augmenterait le risque de développer un diabète de type 2. Pis encore. « Le risque de développer un diabète serait plus élevé lorsqu'il s'agit de boissons « light » qu'avec les boissons sucrées « normales » ». C'est ce qui ressort d'une récente étude française réalisée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale de France. « Le risque de développer un diabète est 15% supérieur pour une consommation de 0,5 L/semaine et 59% supérieur pour 1,5 L/semaine respectivement », soulignent les auteurs de cette étude sur le site de l'INSERM. Les résultats de cette étude, menée auprès de 66 118 femmes françaises pendant 14 ans, montrent également que les femmes qui consomment des boissons « light » ont une consommation plus grande que celles qui consomment des boissons sucrées « normales ». Les experts de l'INSERM expliquent les raisons : « La relation avec le diabète pourrait s'expliquer d'une part par une appétence plus forte pour le sucre en général des consommatrices buvant ce type de boissons. D'autre part, l'aspartame, qui est un des principaux édulcorants utilisés aujourd'hui, induirait une augmentation de la glycémie et de ce fait entraînerait une hausse du taux d'insuline, comparable à celle engendrée par le sucrose ». Le marché des produits allégés est florissant Ces résultats suscitent la polémique en France. La réaction de l'association internationale des édulcorants ne se fait pas attendre. Son président, cité par Le Figaro.fr rétorque que «ces travaux méritent bien entendu l'attention des industriels. Mais ces résultats doivent être considérés avec beaucoup de prudence, car il s'agit d'une étude épidémiologique, dont le but n'est pas de mettre en évidence des liens de cause à effet », assure-t-il. Ces dernières années, le concept light fait un tabac. Le marché des produits allégés en sucre ou en matière grasse est florissant. Les femmes, à la quête d'une taille de guêpe, sont les clientes les plus fidèles à ces produits qui promettent monts et merveilles aux personnes désireuses de perdre du poids. Des voix se sont élevées pour mettre en garde contre ces produits. « 0 matières grasses, 0 sucre, 0 calories… ». «C'est du marketing», crient ses prédateurs. Faut-il réellement avoir peur de ces produits light ? Lahlou Nabila, spécialiste en nutrition et directrice générale de l'Ecole supérieure de nutrition et du paramédical « Sup'Santé » à Casablanca, nous apporte un éclairage. « Les résultats de l'étude de l'INSERM ont été publiés dans les colonnes de «l'American Journal of Clinical nutrition», qui est connu pour sa crédibilité », lance-t-elle d'emblée avant de poursuivre : « Ces dernières années, il y a eu une controverse autour de ces produits light. Certains disent qu'ils sont nocifs à la santé et qu'il y a une relation entre ces produits et le développement d'un diabète. D'autres s'y opposent ». Quelle est la définition d'abord du mot light ? « Light est un mot anglais qui veut dire allégé en français. Les produits light sont des produits allégés en sucre ou en matières grasses. D'après la terminologie allégée, un produit est dit light que si sa teneur en sucre ou en grasse est réduite d'au moins 30% », renchérit-elle. Pour cette spécialiste, il y a de forte chance que les personnes qui abusent de ces produits light auront plus envie de consommer davantage des aliments au goût sucré. « Ces personnes développent une habitude de consommer ces produits », explique-t-elle. D'où l'intérêt de développer dès le plus jeune âge une bonne habitude alimentaire.