Abdelilah Benkirane ne veut rien entendre. Le pouvoir d'achat des Marocains a été non seulement préservé mais s'est également amélioré depuis l'arrivée de son équipe au gouvernement. « Les prix des produits de base n'ont connu aucune augmentation », a-t-il affirmé lundi face aux députés de la Chambre des représentants, lors de la séance mensuelle consacrée à la politique publique. Interpellé cette fois-ci sur la cherté de la vie et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, Benkirane a démenti, chiffres à l'appui, toute augmentation des prix des produits de base qualifiant de « rumeurs » les informations circulant à ce sujet. » Répondant aux questions des députés de l'opposition, notamment à celle Hassan Bouhriz du RNI (région Nord), Benkirane a affirmé que seuls les prix des tomates, volaille et œufs ont connu une légère hausse à cause des perturbations climatiques et de la hausse des prix des aliments de bétail sur le marché international. Les prix des produits de base, comme le gaz butane, le sucre, l'huile, la farine et le pain n'ont connu aucune augmentation, a-t-il martelé, faisant observer par ailleurs que d'autres produits, notamment les oignons, les pommes de terre et les fruits, dont l'offre était abondante ont connu des baisses de prix. Peu rassasié de ses propres arguments, Benkirane se lance alors dans une dictée des réalisations gouvernementales qui, subitement, aurait fait réfléchir les députés sur leur peu d'arguments pour faire face à un Benkirane convaincant : « Les prix auraient pu atteindre des niveaux records en raison des conditions climatiques et de la conjoncture économique internationale, notamment les fluctuations du cours du dollar, si le gouvernement n'était pas intervenu à deux niveaux. D'un côté à travers la subvention des produits de base, et de l'autre par le renforcement du pouvoir d'achat des familles marocaines, ce qui exige du gouvernement des efforts exceptionnels, qui surpassent sa capacité financière nominale», a rappelé le chef de gouvernement. Il ajoute que ces facteurs ont eu un impact négatif sur l'économie du pays, car la volatilité des cours de changes, par exemple, a eu par conséquent l'augmentation des dépenses de la caisse de compensation de près de 4 milliards DH (soit 0,5 % du PIB), et la hausse du déficit de la balance des biens et services d'environ 6 milliards DH (soit 0,7 % du PIB). Puis, appuyé par les interventions des députés de la majorité, Benkirane rappelle les décisions prises par son équipe, notamment pour la subvention des prix du blé et le renforcement du contrôle des prix des produits, évoquant par la même occasion les efforts du gouvernement en matière de soutien aux ménages marocains : «Le gouvernement a déployé d'importants efforts à travers l'augmentation du SMIG de 15 % au titre des années 2011 et 2012 dans les secteurs de l'industrie, du commerce des services, des professions libres et de l'agriculture», déclare-t-il. De 16h à 17h, Benkirane est sorti lundi indemne de son match mensuel à coup de rappels sur les engagements pris par son gouvernement. En sera-t-il de même ce vendredi lors de la réunion de la majorité au gouvernement ? La sortie dimanche de Hamid Chabat ne laisse rien présager de bon. Le secrétaire général de l'Istiqlal défend son vœu de voir le gouvernement remanié et surtout une caisse de compensation «inviolée», l'Istqlal refusant toute augmentation des prix des denrées de premières nécessités.