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Egypte : sombres perspectives estivales
Publié dans Le Soir Echos le 19 - 07 - 2013

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Les heurts se multiplient actuellement en Egypte, plongeant les villes mais aussi les campagnes dans le chaos. Les informations quant à la nature exacte des protagonistes doivent être prises avec précaution, car beaucoup ont intérêt à accuser tel ou tel camp d'attiser les tensions. Une véritable guerre de l'information se fait jour en Egypte, même si de façon assez schématique, on observe d'un côté des partisans des Frères musulmans cherchant à faire pression sur le pouvoir en place et sur la population pour reprendre le pouvoir qui leur a été confisqué, et de l'autre l'armée qui cherche tant bien que mal à maintenir un semblant d'ordre , appuyant son action sur les millions de contre l'ancien pouvoir des Frères musulmans. Pour rappel, l'Egypte a connu en ce début du mois de juillet un soubresaut majeur dans son processus révolutionnaire que peu d'observateurs avaient anticipé, pensant dans le meilleur des cas à de brèves manifestations de rue pour dénoncer la dureté de la vie. Pourtant, le 3 juillet dernier, suite à des rassemblements géants au Caire où plusieurs millions d'Egyptiens ont proclamé leur volonté de changement, le Président Morsi, issu des Frères musulmans, a été déposé par les forces armées. Ces dernières, afin d'éviter un embrasement général difficilement contrôlable mais aussi pour porter un coup contre les Frères musulmans, ont appuyé très fortement les manifestants, s'attirant ainsi leur sympathie, ce qui
peut sembler paradoxal quand on se souvient des motifs qui ont conduit à la chute de Moubarak au début de l'année 2011. Un vrai débat a lieu aujourd'hui en Occident pour qualifier cette intervention de l'armée : s'agit-il d'un coup d'Etat ? Il est vrai que ça y ressemble fortement, le Président Morsi ayant accédé au pouvoir via des élections démocratiques acceptées par l'opposition et étant contraint de quitter le pouvoir sans possibilité de partir à l'étranger par l'armée, certes acteur politique majeur du pays au XXe siècle mais dénué de tout fondement démocratique. Néanmoins, la situation n'est pas si simple, comme en témoigne la prudence et le choix extrêmement mesuré des mots par les chancelleries occidentales, Etats-Unis en tête. Est-ce à dire que lorsqu'il s'agit d'un pouvoir islamiste, le renverser n'est pas une mauvaise chose en soi ? Je ne crois pas que ce soit l'argument principal. Le Président Morsi, durant son bref mandat, a cherché à modifier en profondeur les codes du pays, tentant de cantonner l'armée à ses fonctions de défense mais surtout à imposer un modèle de société à une population qui s'y refuse. Certes, une majorité a voté pour les Frères musulmans, mais cela s'est joué à moins de 2 % ; en faisant comme si la société égyptienne dans son ensemble adoptait les règles des Frères musulmans, le Président Morsi a commis une erreur politique majeure. Sans pour autant aller jusqu'à parler d'une théocratie, comme certains l'ont évoqué, le risque d'une révolution sociétale subie n'était pas à écarter. Les manifestants ont très vite demandé le départ du Président Morsi qui, au lieu d'entendre la colère de la population et de proposer de vrais concertations à même de sortir du bourbier politique dans lequel il se trouvait, a joué la carte de la fermeté, prenant le risque d'un bras de fer qu'il pouvait gagner ou perdre. Le soutien de l'armée aux manifestants a fait pencher la balance du mauvais côté pour le Président Morsi. Mais une question de philosophie politique demeure : comment qualifier un mouvement populaire, pas forcément majoritaire, qui entend contraindre le pouvoir en place à démissionner, sous prétexte d'abus de pouvoir et d'une ligne politique contraire à ses idéaux ? Est-ce juste, politiquement acceptable ? Le départ du Président Morsi, loin de rétablir le calme, a ravivé les luttes d'influence dans un pays où les Frères musulmans conservent une assise populaire certaine. Certes, leur bilan au pouvoir est proche du fiasco général, avec une économie à bout de souffle, des réformes structurelles et stratégiques qui se font attendre, un amateurisme certain dans leur gestion des affaires qui a fait perdre à l'Egypte l'attractivité qu'elle pouvait prétendre retrouver suite aux élections démocratiques. Mais ce serait une erreur de les penser finis : leur mobilisation ne faiblit pas, ils profitent d'un ancrage local puissant sur lequel ils peuvent se reconstituer. Ils ont d'autant plus de chance de peser sur le destin de l'Egypte que le nouveau pouvoir mis en place –à la va-vite- est obligé de composer avec eux. Ainsi, le nouveau Premier ministre Hazem al-Beblawi leur a proposé quelques postes au gouvernement afin de les inclure dans le processus de transition politique. La situation demeure instable dans tous les cas puisqu'ils ont rejeté le calendrier électoral proposé par le Président Adli Mansour. Ces querelles politiques, où aucun consensus durable ne semble proche, ne font que précipiter l'Egypte et son peuple dans une crise économique et sociétale, fragilisant ainsi une puissance majeure du Monde arabe.


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