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Maroc : ce que fait Mohammed VI de son argent
Publié dans Le temps le 04 - 09 - 2013

En toute discrétion, sans faire de vagues, Mohammed VI finance plusieurs actions culturelles et humanitaires de ses fonds propres au Maroc et à l'Etranger.
En toute discrétion, sans faire de vagues, Mohammed VI finance plusieurs actions culturelles et humanitaires de ses fonds propres au Maroc et à l'Etranger. Sa sollicitude et sa générosité le classe parmi les donateurs les plus engagés. Dans le monde arabe.
Les défenseurs du patrimoine architectural marocain sont soulagés. La vieille mosquée de Taroudant telle un sphinx renaîtra de ses cendres. Cette bâtisse, classée monument historique national, a été ravagée en début du mois de mai par un incendie. Le feu serait parti d'un court-circuit qui aurait à son tour enflammé des tapis. Les flammes se sont propagées dans toute la mosquée endommageant les fondations et des pans entiers de ce bâtiment se sont effondrés. Au grand dam de la population locale pour qui cet édifice n'est pas seulement un lieu de culte mais une fierté régionale, témoin du grand rôle qu'a joué cette ville du sud dans l'histoire du Maroc. Surtout que ce joyau de l'architecture de l'art islamique, vieux de 500 ans, touché par les aléas du temps, venait de faire peau neuve. Elle avait été rénovée, en 2002, et les travaux auraient coûté plus de 7 millions de dirhams. C'est pourquoi les habitants de Taroudant avaient désespéré de voir leur mosquée rouvrir ses portes. Mais voilà, le Souverain va financer de ses fonds propres le lourd chantier de la restauration. Les instructions ont été données pour que les travaux de reconstruction ne dépassent pas 24 mois. Ainsi, la vieille médina de Taroudant retrouvera bientôt sa superbe. Ce n'est pas la première fois que le Roi Mohammed VI vienne à la rescousse d'un monument historique menaçant de tomber en ruine. Le Souverain avait déjà sauvé la grande mosquée de Tanger en donnant ses hautes instructions pour sa restauration. Les travaux d'un budget de cinq millions de dirhams étaient, bien sûr, financés par l'argent personnel du Roi. Elevée à l'emplacement d'un vieux temple romain, située à la place du Grand Socco, la grande mosquée de Tanger est l'une des édifices spirituels les plus importants de la ville. Au XVème siècle, lors de l'occupation portugaise, elle a été transformée en église avant qu'elle ne soit rendue au culte de l'Islam, en 1684, par le Pacha Ali Ben Abd Allah. Sous le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, des travaux de reconstruction, de restauration et d'agrandissement y seront effectués. Une medersa a été édifiée face à la mosquée. Lors du règne du Sultan Moulay Slimane, une nouvelle opération de réhabilitation et de rénovation l'a mise en valeur. Caractérisé par la simplicité et la beauté de son architecture, cet édifice religieux comporte une porte monumentale, richement décorée d'entrelacs, de mosaïques et de faïences.
La Grande Mosquée de Tanger est associée à un événement marquant de l'histoire contemporaine du pays. Le 10 avril 1947, Feu Roi Mohammed V s'est prononcé dans les jardins de la Mendoubia en faveur de l'affranchissement du Maroc du joug du colonialisme et de son émancipation totale avant d'y présider la prière. En 1962, Feu Hassan II a donné ses instructions pour la restauration et l'agrandissement de ce lieu de prière. Quarante ans plus tard, le Roi Mohammed VI perpétue la tradition de longue date installée par ses ancêtres. La ville d'Al Hoceïma a eu aussi le privilège de bénéficier d'un don royal pour la construction d'une mosquée baptisée du nom du Souverain. Cette réalisation qui a nécessité vingt-six millions de dirhams n'est pas seulement un espace de prière mais un espace d'apprentissage puisqu'elle comprend une bibliothèque et des salles pour la formation des Mourchidate, la lutte contre l'analphabétisme et la mémorisation du Saint Coran.
La volonté royale de diffuser l'Islam tolérant et la promotion de l'art islamique et du savoir-faire de l'artisan marocain dépasse les frontières. En généreux donateur, le Commandeur des croyants a financé, en France, la mosquée de Strasbourg, ouverte en 2011, à hauteur d'un million d'euros et a donné quatre millions d'euros pour la construction de celle de Saint-Etienne qui porte le nom du monarque. Le dernier don en date du Roi Mohammed VI à la mosquée Blois avait créé le buzz sur le net. La photo du chèque d'un montant de 787 000 euros signé par le Souverain au profit de l'association «Vivre ensemble » a été largement diffusée sur la toile. «Lorsque l'émissaire a apporté l'enveloppe royale, l'enthousiasme était évidemment à son comble. Dans l'euphorie du moment, quelques photos ont été prises mais leur diffusion s'est faite à notre insu, et vraiment contre notre volonté. Dans l'Islam, une donation doit se faire dans la discrétion, et je suis persuadé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI souhaitait que son geste soit fait discrètement», explique Mohamed Mazghi, président de l'association « Vivre ensemble ». Le chantier de la mosquée Blois était en arrêt depuis plusieurs mois faute des financements. Lancée depuis deux ans, la construction du «Centre cultuel et culturel Bilal», portant le nom du premier muezzin de l'Islam, était au point mort. Les quelque 600.000€ déjà collectés par l'association une fois investis dans le gros œuvre, l'argent n'arrivait plus qu'au compte-gouttes.
Réactivité généreuse
Plutôt que de voir les espoirs de la communauté musulmane de Blois ruinés, après des années d'efforts pour concrétiser ce projet, l'association a eu l'opportunité de se tourner vers le Roi du Maroc. Dans des circonstances que Mohamed Mazghi préfère garder pour lui, un petit dossier a été remis au Roi Mohammed VI au cours d'une de ses visites privées en France, expliquant le projet, les difficultés de financement, et la somme manquante pour achever ce chantier à mi-parcours. Le don royal, bouclant très exactement le financement, représente la moitié du budget global évalué à 1,2 million d'euros. « Sa Majesté le Roi Mohammed VI a bien voulu répondre favorablement à notre appel, pour nous aider à réaliser le rêve de toute une population qui, avec la crise, ne pouvait plus faire face au coût des travaux », commente Mohamed Mazghi, qui rappelle que ce projet a été porté depuis cinq ans par l'ensemble de la population musulmane de Blois. Marocains, Algériens, Turcs et Africains étaient en effet côte à côte, le 11 décembre 2009, pour la pose de la première pierre de cet édifice d'une surface de 1.500 m2répartis sur deux niveaux, avec notamment une salle de prière de 450 m2 pouvant accueillir près de mille personnes, et un minaret de 9,20 m de hauteur.
« Sans ce don, il aurait encore fallu des années pour achever la mosquée », avoue Mohamed Mazghi, qui espère une ouverture courant 2013. Le don royal pour la mosquée «Bilal» est intervenu quelques semaines après celui de la mosquée de Turin, deuxième plus grande en Italie derrière celle de Rome, également financée par le Souverain. Le Roi Mohammed VI a également instauré un rituel annuel. Celui de prendre en charge des pèlerins parmi les plus nécessiteux des pays de l'Afrique de l'Ouest. Au Mali, en 2012, les membres de l'Association Malienne d'Amitié Mali-Maroc qui œuvrent pour le rapprochement des deux pays, et les membres du Conseil Fédéral National des Adeptes de la Tarîqa Tidjaniya au Mali ont accompli le rite du Haj aux frais du Roi MohammedVI. Une opération organisée tous les ans et qui touche en moyenne une trentaine de personnes. Dans le monde arabo-musulman, le monarque est très engagé pour la défense de la Ville Sainte, Al Qods, et de son cachet arabe et islamique. En tant que président du Comité Al Qods, le Roi ne se contente pas des discours mais apporte un soutien matériel effectif.
«C'est grâce au Souverain que le siège de l'Agence Bayt Mal Al Qods a pu être créé, qu'un budget annuel est consacré à la gestion de l'agence et que nombre de projets sont financés de son argent propre», a dit Abdelkebir Alaoui M'daghri, directeur général de l'Agence Bayt Mal Al Qods dans un entretien à MAP-TV, en réaction à la sortie médiatique de l'un des dirigeants du parti égyptien de la Liberté et de la Justice. L'Agence a pu réaliser de nombreux projets dans la ville. Ils portent notamment, selon lui, sur la construction et la restauration des écoles dans le cadre du programme «Belles écoles», leur équipement en outils informatiques, le soutien des associations des jeunes et des clubs sportifs, l'équipement d'hôpitaux en matériel et médicaments, outre le début de l'édification de «Dar Al Maghrib» (la Maison du Maroc) et le programme de la prise en charge de 500 orphelins maqdissis. Sans l'apport matériel du Roi Mohammed VI, l'Agence n'aurait pas pu concrétiser ses projets, en raison des difficultés de financement dues aux conditions politiques et économiques que traversent des pays arabes et islamiques. D'ailleurs, le Souverain arrive en tête du classement des personnalités les plus engagées pour la protection de l'enfance palestinienne. Il avait, en effet, donné près de 550 000 dollars pour le lancement du projet de Kafala de l'enfant orphelin palestinien parmi les enfants de chouhada et de détenus dans les prisons israéliennes. Le don royal a permis de prendre en charge une année de scolarité et les frais de santé de cinq cents enfants palestiniens. Sur le plan national, le Souverain multiplie également les gestes humanitaires envers les plus vulnérables particulièrement quand il s'agit de victimes des catastrophes naturelles ou d'actes terroristes ou encore d'accidents de la route. On se rappelle que le Roi Mohammed VI avait pris à ses propres frais le rapatriement et l'enterrement du franco- soldat Imad Ben Ziaten. Ce natif de la ville de M'diq est la première victime tombée, en mars 2012, sous les balles du Franco-algérien Mohamed Merah, un terroriste qui a semé la terreur dans la région de Toulouse en tuant à sang froid sept personnes dont trois enfants de confession juive.
Lors de l'accident de car meurtrier qui s'est produit, en décembre 2006, près de Benguérir, tuant sept touristes français et un suédois, le Roi Mohammed VI avait donné des instructions pour la prise en charge personnelle des frais d'hospitalisation et de soins médicaux des blessés étrangers et les frais de rapatriement des dépouilles des ressortissants étrangers vers leur pays d'origine. De la même attention bienveillante, le Roi Mohammed VI ne cesse d'entourer les créateurs des mondes de la pensée, des lettres et des arts au Maroc. En l'absence d'une couverture sociale, le monarque leur vient en aide quand ils rencontrent des problèmes de santé. Ainsi, le Souverain a pris en charge récemment les frais liés aux soins d'Abderrahim Tounsi alias Abderraouf. Hospitalisé, en avril 2013 à Casablanca, pour des problèmes cardiaques, l'humoriste, 74 ans, asthmatique et diabétique, ignoré par le syndicat des artistes malgré ses nombreux appels à l'aide, a reçu un appel salvateur du Roi Mohammed VI, l'informant que les frais de son opération du cœur sont pris en charge. Le lendemain de cet appel, celui qui a été consacré en 2011, meilleur humoriste marocain du 20ème siècle en Belgique a été transféré dans un hôpital de Rabat pour subir son intervention chirurgicale. Même chose pour le poète marocain Mohamed Sebbagh. Le Souverain avait donné ses instructions pour assurer ses soins médicaux. Ce membre fondateur de l'Union des Ecrivains du Maroc et auteur d'une série de recueils est tombé dans un coma profond avant de s'éteindre, le 10 avril 2013, à l'âge de 85 ans. Le Roi Mohammed VI aime l'art, encourage les artistes et a lancé des projets culturels de grande importance tels que la Bibliothèque nationale à Rabat, le Musée des arts contemporains, actuellement en construction à Rabat. Il a aussi initié le festival international Mawazine, classé parmi les cinq plus grands festivals de musique au monde. Le Festival international du film de Marrakech est également une initiative royale. Le Roi initie également beaucoup d'actions dans le domaine culturel dans la discrétion. Comme le «concert de la tolérance», dont l'ambition est de promouvoir la paix entre les peuples, qui se tient chaque année à Agadir et est diffusé sur plusieurs réseaux TV mondiaux. Il y a eu aussi l'acquisition du cinéma Renaissance à Rabat pour le rénover et le mettre gracieusement à la disposition des artistes ou encore la création de la fondation «Hiba» pour l'art et la culture, afin de soutenir les jeunes talents. Le Roi Mohammed VI encourage également et promeut la peinture marocaine. Beaucoup lui accordent le mérite d'avoir dynamisé le marché de l'art, estimé, aujourd'hui, à 400 millions de dirhams. En fin collectionneur, le Souverain possède des tableaux des grands maîtres de la peinture marocaine. En cinéphile aguerri, le Roi Mohammed VI donne ses instructions pour faciliter aux équipes étrangères de tournage les conditions de travail et mettre à leur disposition les moyens nécessaires pour le bon déroulement du filmage. A titre d'exemple, les Forces Armées Royales sont souvent mises à contribution, notamment dans des films de guerre comme La Chute du faucon noir, de Ridley Scott, tourné à Salé. Narjiss Nejjar a bénéficié de l'aide de l'armée lors du tournage de Wake Up Morocco. Plus de 3 000 soldats ont fait de la figuration à titre gracieux. Passionné de musique marocaine, certains artistes, atteints par la limite d'âge, touchent, grâce à lui, une retraite mensuelle confortable comme c'est le cas pour les membres vivants du groupe mythique Nass El Giwane et la chanteuse Hamdaouia. Mais, pas seulement. Le Roi Mohammed VI a donné un grand coup de pouce à la nouvelle scène marocaine. En 2008, en marge du festival Mawazine, les groupes musicaux les plus en vus de la scène marocaine, Hoba Hoba Spirit, Mazagan, H-kayne ont reçu un chèque de 200 000 dirhams. En 2010, l'association EAC L'Boulevard, organisatrice du "Boulevard des jeunes musiciens" et présidée par Mohamed Merhari et Hicham Bahou, les co-fondateurs de l'évènement casablancais, reçoivent un chèque personnel du Roi de deux millions de dirhams. D'autres actions nobles de soutien sont entreprises par le Souverain et continuent d'exister dans la discrétion absolue.


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