Mahrez, Algérie - Somalie À trois semaines de la 9e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, une polémique enfle autour de la domiciliation des rencontres Somalie – Algérie et Djibouti – Égypte. Faute de stades homologués, la Somalie et Djibouti avaient initialement choisi le Maroc comme terrain d'accueil pour leurs matchs de qualification. Pourtant, plusieurs médias égyptiens et algériens ont récemment évoqué la possibilité que ces deux rencontres se jouent respectivement en Égypte et en Algérie, après que les Fédérations locales se sont proposées pour recevoir leurs adversaires, tous frais payés. Un risque de conflit d'intérêts Si ces propositions ont séduit une partie des supporters égyptiens et algériens, elles ont aussi soulevé de vives critiques. En effet, les deux pays peuvent valider leur billet pour la Coupe du Monde en cas de victoire lors de ces matchs face à des adversaires déjà éliminés. Cette situation interroge sur l'équité sportive : les résultats ne concernent pas seulement l'Égypte et l'Algérie, mais aussi d'autres sélections encore en course, telles que le Burkina Faso (concurrent direct de l'Égypte), ainsi que l'Ouganda et le Mozambique, toujours en embuscade derrière l'Algérie. L'exemple égyptien : recul stratégique Consciente du risque juridique et sportif, la Fédération égyptienne a décidé de ne pas accueillir la rencontre Djibouti – Égypte au Caire. Selon plusieurs analystes, le Burkina Faso pourrait saisir la FIFA ou le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) en cas de victoire suspecte des Pharaons dans un match disputé sur leur sol, allant jusqu'à réclamer une disqualification. Le cas algérien : une controverse persistante La Fédération algérienne de football (FAF), en revanche, continue de pousser pour que le match Somalie – Algérie se joue sur sa pelouse et devant son public. Peu de médias algériens tiennent compte des conséquences possibles pendant que certains journalistes et youtubeurs algériens affirment que la FAF chercherait à « acheter » sa qualification en profitant d'un avantage de terrain dans un match déterminant. Dans la presse locale, cet argument est parfois défendu en comparant au cas du Maroc, qui a disputé la majorité de ses rencontres à domicile lors de ces éliminatoires. Toutefois, la différence est notable : les adversaires du Maroc avaient choisi bien avant le début des qualifications de domicilier leurs matchs au Royaume, et non à l'approche d'une rencontre décisive. Le cadre réglementaire de la FIFA Selon le Code d'éthique de la FIFA, toute action susceptible de compromettre « l'intégrité, la transparence ou l'égalité des chances dans une compétition officielle » est proscrite. * L'article 27 insiste sur la nécessité d'éviter tout conflit d'intérêts dans les compétitions. * L'article 14 rappelle le principe de transparence et d'équité dans l'organisation des matchs. * Enfin, le règlement des compétitions stipule que les décisions liées aux domiciles doivent garantir des conditions neutres et équitables pour toutes les sélections engagées. Ainsi, une domiciliation de ces rencontres en Algérie ou en Égypte pourrait être contestée par les sélections concurrentes et entraîner, en cas de litige, une intervention directe de la FIFA ou une procédure devant le TAS. Un test de crédibilité pour les qualifications africaines Au-delà des cas de l'Algérie et de l'Égypte, cette affaire met en lumière la nécessité de garantir un cadre clair et impartial dans les compétitions FIFA. Alors que l'Afrique n'a jamais été aussi compétitive pour une qualification au Mondial, toute décision donnant le sentiment de favoriser une équipe au détriment d'une autre risque d'ébranler la crédibilité du processus.