#image_title Les Lions de l'Atlas, capables ces derniers mois d'enchaîner des victoires larges avec une armada offensive redoutable, semblent désormais marquer le pas. À seulement quelques semaines de la CAN, le constat est clair : l'élan offensif n'est plus le même, et le doute s'installe. UNE INEFFICACITÉ PALPABLE Entre des joueurs en manque de temps de jeu en club, une réussite en berne et des choix qui interrogent, l'attaque marocaine vit une période compliquée. Les chiffres sont éloquents : 17 buts sur les 9 derniers matchs, mais avec un 5–0 trompe-l'œil contre le Niger qui gonfle artificiellement les statistiques. En réalité, cela donne 12 buts en 8 rencontres, et surtout seulement 3 buts inscrits sur les 3 derniers matchs — contre des adversaires, avec tout le respect dû, plutôt modestes : le Mozambique, le Congo et Bahreïn. De quoi s'inquiéter. DES CHOIX À REVOIR ? La défense reste globalement solide — même si elle devra être testée face à des équipes plus ambitieuses et plus hautes — mais c'est le milieu de terrain qui commence à marquer le pas. Le système actuel, très axé sur des circulations latérales de droite à gauche puis de gauche à droite, manque cruellement de verticalité. Le jeu en profondeur est rare ou mal exploité. * Brahim Díaz, cantonné au rôle d'ailier droit, peine à créer du déséquilibre et semble étouffé loin de sa zone préférentielle : derrière l'attaquant. * Abde n'arrive pas à retrouver sa percussion habituelle ni la profondeur qui fait sa force. * El Kaabi, de son côté, paraît touché mentalement, moins tranchant, moins inspiré. À l'approche de la CAN, il faudra trouver des solutions rapidement, car les adversaires du groupe ne seront pas des blocs bas, mais des équipes capables de jouer et de se projeter. QUELQUES SATISFACTIONS Tout n'est pas sombre pour autant. Salah-Eddine, aligné à gauche, a montré de belles choses : centres propres, vitesse, solidité défensive... Il s'est bien adapté à ce rôle intérieur demandé par Regragui. L'adversité était faible, certes, mais pour une première, le joueur a laissé entrevoir du potentiel. Ounahi, lui, reste le patron du milieu (cf. notre article dédié). Dès qu'il endosse le maillot national, il se transforme. Inspiré, créatif, décisif : il tire l'équipe vers le haut, et c'est lui qui doit continuer à impulser cette dynamique. El Aynaoui, dans son rôle hybride entre récupération et transition offensive, fait un travail énorme. Une mission ingrate, mais essentielle : le lien indispensable entre les lignes. Igamane, enfin, est probablement l'attaquant le plus percutant actuellement. Entre son insouciance, sa puissance sur les appuis et ses choix souvent justes, il apporte ce que El Kaabi offrait il y a quelques années. Perfectible, mais déjà précieux. ENCORE DES ZONES D'OMBRE, MAIS DES PISTES EXISTENT Ces motifs de satisfaction ne suffisent toutefois pas à rassurer complètement avant la CAN. Le staff devra oser, chercher des solutions, et surtout prendre des risques lors du prochain match amical contre l'Ouganda. Certains joueurs doivent avoir davantage de temps de jeu pour instaurer une concurrence réelle et saine : Sofiane Diop, Talbi, et d'autres encore, qui pourraient secouer la hiérarchie actuelle. Rendez-vous dans trois jours, mardi soir, pour le Maroc – Ouganda, où l'on attend des réponses.