Lamine Yamal Depuis plusieurs semaines, la question revient dans les débats : Lamine Yamal pourrait-il un jour représenter un autre pays que l'Espagne ? À première vue, le règlement de la FIFA est limpide : non, c'est impossible. Mais de nouvelles analyses juridiques, portées par un avocat spécialisé interrogé par le journaliste marocain Youssef Temsamani, tentent d'ouvrir une brèche encore jamais explorée. Une brèche qui pourrait créer un nouveau précédent historique, comparable aux affaires Bosman ou El Haddadi. Cet article décrypte en profondeur ce cas unique dans l'histoire du football moderne. 1. Ce que dit la FIFA aujourd'hui : l'interdiction est total Le statut actuel de Lamine Yamal aux yeux de la FIFA est sans ambiguïté : * il a disputé plus de deux matchs officiels avec l'équipe A de l'Espagne, dans des compétitions officielles (Euro, qualifications, Ligue des Nations), avant et après ses 18 ans. Selon l'Article 9 du règlement FIFA, cela signifie : Un joueur ayant disputé plus de deux matchs officiels en A n'a plus le droit de changer de fédération. Aucune exception, même s'il était mineur lors de ses débuts. Aucune exception, même s'il possède deux nationalités. Aucune exception, même s'il change de confédération (UEFA → CAF). C'est une règle dure, ferme et non négociable. Pour la FIFA, le dossier est clos. Mais... pas pour tout le monde. 2. L'argument du juriste : la décision n'était pas la sienne, car il était mineur L'avocat spécialisé dans le droit du sport avance une théorie totalement nouvelle : Lamine Yamal n'aurait pas choisi sa nationalité sportive lui-même, puisqu'au moment de ses premiers matchs officiels avec la Roja, il était mineur. Selon lui : * Yamal ne pouvait pas prendre une décision juridique irréversible, * la décision a été prise par sa mère * son consentement n'était donc ni libre ni éclairé, * et une fois majeur, il devrait pouvoir contester un choix effectué à sa place. Cet argument repose sur un principe fondamental du droit international : Un mineur ne peut pas être engagé dans une décision définitive qui l'affecte "à vie", sans possibilité de révision une fois adulte. Selon l'avocat, une telle situation violerait même certains principes supérieurs du droit des mineurs, ce qui ouvrirait la voie à un recours. 3. Depuis ses 18 ans, Yamal n'a joué que deux matchs officiels : un détail crucial Le juriste souligne un point important : Depuis qu'il est devenu majeur, Lamine Yamal n'a disputé que deux matchs officiels avec l'Espagne. Et étrangement, il a décliné la convocation pour les matchs de nombres pour des raisons médicales confirmées par son club, le FC Barcelone Pour lui, cela signifie que l'Espagne ne peut pas invoquer un "engagement adulte définitif", car Yamal n'a pas encore consolidé son choix en tant que majeur. Ce qui laisse la porte ouverte à une contestation de tout ce qui a été fait avant sa majorité. 4. Un cas inédit qui pourrait finir devant le TAS La FIFA ne reconnaît aucune procédure permettant ce type de contestation. Mais cela ne signifie pas que c'est impossible : cela signifie simplement que personne n'a jamais tenté de le faire. Et c'est ce qui ouvre un champ totalement nouveau. Pour l'avocat, un dossier de ce type pourrait : * obliger la FIFA à revoir ses textes, * être porté devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport), * devenir un cas fondateur, * et bouleverser la logique actuelle du changement de nationalité sportive. * Dans les cas Bosman et El Haddadi : * la FIFA disait "non", * le TAS a dit "oui", * et le règlement a changé ensuite. 5. Yamal : vers un nouveau cas Bosman du football international ? Si Lamine Yamal décidait, ou si un autre acteur déposait un recours en son nom, de contester son engagement international pris alors qu'il était mineur, ce serait un cas totalement inédit dans le droit sportif. Un tel dossier poserait des questions majeures : * Une fédération peut-elle engager un joueur mineur de manière irrévocable ? * Un joueur majeur peut-il dénoncer un choix international fait pour lui ? * Les droits fondamentaux d'un individu priment-ils sur un règlement sportif ? * La FIFA doit-elle créer une nouvelle procédure pour les joueurs ayant débuté mineurs ? Ce sont des questions auxquelles aucune instance sportive n'a jamais répondu. Aujourd'hui impossible... mais potentiellement révolutionnaire demain Sur le papier, la FIFA bloque totalement tout changement de nationalité pour Lamine Yamal. Mais sur le plan juridique, un avocat introduit une lecture nouvelle : la décision ayant été prise lorsqu'il était mineur, elle pourrait être contestée selon les principes du droit international. S'il y avait un recours : * le TAS devrait trancher, * la FIFA pourrait être contrainte d'amender ses règles, * et Lamine Yamal deviendrait potentiellement le premier cas de jurisprudence sur la nationalité sportive choisie avant la majorité. Cela paraît improbable... Mais l'histoire du football a déjà montré que les cas "improbables" peuvent devenir révolutionnaires.