Malgré l'intérêt de Nice ou de quelques clubs anglais, Youssef El-Arabi, sous contrat jusqu'en 2012, certifie qu'il restera bel et bien Caennais la saison prochaine. L'ancien gamin d'Hérouville, 8 buts et 6 passes décisives avec Caen, est l'une des révélations de la L2. Une éclosion presque tardive, à 23 ans, mais ultra rapide pour un joueur quasi inconnu l'été dernier. Des échecs qui font mûrir Thierry Traoré le regarde encore d'un oeil attendri. Youssef El-Arabi, c'était un peu le poulain de l'actuel entraîneur des U19 et U13 du Stade Malherbe, du temps des matches de quartier. Traoré était coach à Mondeville, quand le potentiel d'un benjamin d'Hérouville lui explosa en pleine face. Il le vit se casser la figure lors d'un premier passage au centre de formation du Stade Malherbe, autour de ses 18 ans. « À l'époque, Youssef ne correspondait pas à ce qu'un club pro recherchait en terme de rigueur, d'implication, de discipline. » Trop insouciant, trop immature. « Je pensais trop aux copains, et pas assez au foot ». El-Arabi est parti pour mieux revenir, parce qu'il allait comprendre qu'on peut apprendre d'un échec. Qu'on peut même en sortir plus fort. Traoré le récupéra à Mondeville, un temps. C'était entre 2005 et 2007. « Son passage en CFA et CFA2 lui a fait prendre conscience qu'il avait besoin d'adopter une mentalité de travail, que ses qualités physiques et techniques ne pouvaient pas suffire. Qu'arriver à l'heure à l'entraînement, s'y impliquer, avoir une bonne hygiène de vie, ça compte aussi. Il serait encore aujourd'hui chez les amateurs s'il n'avait pas compris ça. » Une confiance inébranlable Traoré dit de lui qu'il « croque la vie à pleines dents. Il s'intéresse à tout, et ça le fait avancer plus vite. » La force de caractère de Youssef El-Arabi, « pas forcément visible au premier abord », est son meilleur compagnon. « Même en ayant raté des étapes dans sa formation, sa personnalité lui a permis d'émerger. Emotionnellement, ça a toujours été un garçon stable, après c'est une question d'éducation sportive. Si elle est mal faite, on peut passer à côté de joueurs prometteurs. » Il dit, l'intéressé : « Je sais ce que je veux, et je ferai tout pour l'obtenir. » Traoré, encore : « Il avait simplement besoin de structurer son mode de pensée. Et comme il a une énorme confiance en lui... » Quelle vie en Ligue 1 ? Youssef El-Arabi ne boucle que sa 1re année pro. Il s'est montré à la hauteur en L2, mais le sera-t-il en L1 ? « C'est dur de donner un avis aujourd'hui, répond Traoré. Pour la L1, il y a encore des paliers à franchir, mais il faut qu'il continue à y croire. S'il répond dans le travail et l'exigence, s'il sait se remettre en question, il progressera encore. À lui de continuer à nous surprendre, mais je ne suis pas plus inquiet que ça. » Le joueur est conscient des difficultés qui le guettent : « La L1, je sais que ça n'a rien à voir. Il va falloir que je m'améliore dans mes déplacements, dans mon jeu dos au but, en faisant attention à mes choix et mes pertes de balle, parce que derrière ça pourrait coûter cher ! » Il dit qu'il aura besoin d'un peu de temps, sûrement. Mais que ce sera avec Caen, et peu importent les sirènes venues récemment de Nice ou de quelques clubs anglais. « Mon agent m'en a parlé, ça fait toujours plaisir, mais j'ai coupé court. Ici j'ai la confiance de tout le monde, je resterai Caennais. C'est avec Malherbe que je veux faire quelque chose en L1 la saison prochaine. »(Ouest-France)
