La panique générale qui a gagné les zins zins de la Bourse de Casablanca est justifiée. Elle mérite toutefois d'être expliquée. La crise mondiale un impact négatif sur l'économie nationale. Si l'épisode CFG a eu pour conséquence une correction de certains cours boursiers, il n'en demeure pas moins que les équilibres financiers nationaux deviennent vulnérables compte tenu d'une économie marocaine de plus en plus ouverte sur l'environnement international. L'analyse des experts du CMC (centre marocain de conjoncture) rattache justement cette perte de confiance dans la place boursière au recul de la croissance de l'économie nationale. «L'ampleur de la crise, sa propagation rapide à travers les différentes régions et surtout le retard pris pour en contenir les conséquences négatives de l'économie mondiale devra alourdir la perte pour la porter à moyen terme autour de 1,5 à 2 points de croissance », concluent les analystes de l'Observatoire national. Autrement dit, c'est la perte de vitesse de certains domaines d'activités clés qui menace tout un équilibre financier. En clair, la « tourmente financière » passera «par les canaux de transmission de la sphère réelle de l'économie ». Principaux secteurs touchés par la crise mondiale; l'agroalimentaire, le textile et les IMME. Le tourisme (transport, hébergement, agence de voyages, billetterie) qui a dégagé un recul par rapport aux dernières performances ne sera pas épargné. L'immobilier et sa branche destinée à la construction des stations balnéaires se trouvent, aujourd'hui, menacés par la crise financière arrivée d'Outre Atlantique. A titre d'exemple, la station balnéaire de Saadia abrite déjà des centaines de villas d'une valeur dépassant les 5 MDHS et qui étaient principalement destinées au marché britannique. Le groupe Douja Promotion (Addoha) devrait rapidement revoir sa politique commerciale pour préserver ses performances A cette perte vitesse, vient se rajouter l'érosion du pouvoir d'achat, déjà enregistré, depuis le début de l'année 2008. Pire, il se trouve aggravé par une fiscalité de plus en plus pesante. Selon les analystes du CMC, « le renchérissement des matières premières, des produits alimentaires et de l'énergie a atteint des seuils sans précédent au Maroc de telle sorte que le taux d'inflation devrait franchir le seuil des 4,5% pour la première fois depuis plusieurs années ». Du côté des banques, c'est le GPBM qui se veut rassurant. Face en effet à la déconfiture de plusieurs banques étrangères, un communiqué de presse a inondé les rédactions des médias de la place. Le porte parole des banques s'engage par le présent document « à ne pas répercuter le relèvement du taux directeur de Bank Al Maghrib sur les particuliers et les PME-PMI ». Mais le grand absent est bien le ministère de l'économie et des finances qui n'a pas manqué lors de ces dernières sorties médiatiques de clamer haut et fort une parfaite santé économique nationale Contacté par la rédaction de l'Observateur du Maroc, Salaheddine Mezouar a préféré ne pas faire de commentaire sur la situation préoccupante que traverse certains secteurs estimés clés et moteurs de croissance (ndlr : pour reprendre ses termes). Des mesures urgentes devraient être toutefois prises pour anticiper les différents replis de performance dans plusieurs domaines dus à la crise internationale.