L'Académie du Royaume du Maroc tient son assemblée académique    La JI des migrants relance le débat sur l'actualisation des politiques publiques au Maroc    Sahara : Le Royaume-Uni espère «constater des progrès dans les mois à venir»    AMMPS : la régulation du marché des médicaments au cœur des discussions    Accès à l'information : Entre ambitions législatives et résistances administratives    Salaire minimum : L'Exécutif acte une hausse de +5 % en 2026 dans l'agricole et le non-agricole    Le Maroc lance « Startup Venture Building », un levier structurant pour faire émerger les champions du digital    Inédit, la CLS d'Orange Maroc 1ère station d'atterrissement open acess du Royaume    Dermatose nodulaire: Début de la vaccination de 750.000 bovins dans le sud-ouest français    Bruxelles : Grande manifestation des agriculteurs européens opposés à l'accord UE-Mercosur    Clinton a-t-il convié Epstein et Maxwell au mariage du roi Mohammed VI ?    le but décisif d'Osama Tannane offre l'avantage au Maroc face à la Jordanie à la pause    SM le Roi félicite les membres de la sélection nationale de football vainqueurs de la Coupe Arabe-Qatar 2025    Maroc : Ouverture à Rabat du Forum international sur le sport    Une confrontation purement marocaine... Les Lions de l'Atlas espoirs se rapprochent du titre de la Coupe arabe en finale    Football : la Finalissima Argentine-Espagne se jouera le 27 mars au Qatar    CAN Maroc : le parcours du combattant des supporters algériens    Achraf Hakimi sera-t-il sur le terrain pour défendre les couleurs du Maroc ?    ¿Clinton invitó a Epstein y Maxwell a la boda del rey Mohammed VI?    Demócratas de Marruecos y de otros lugares exigen la liberación de Ibtissame Betty Lachgar [Tribuna]    Content creator Moroccan Mirage nominated for TikTok Awards 2026 in Dubai    Opération « Grand Froid » : la Fondation Mohammed V aide 2.155 ménages à Taroudant    Le Prix Femmes Idéal 2025 : Quatre parcours d'excellence féminine marocaine récompensés    El Jadida : une conférence internationale interroge les mutations du travail social    En application des Hautes Instructions de SM le Roi, le gouvernement lance un programme de réhabilitation des zones touchées par les inondations exceptionnelles de la ville de Safi    Voici les hauteurs de pluie enregistrées ces dernières 24H    Coupe arabe : Le match entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis interrompu par la pluie    Teaser. Mohamed Aujjar décortique les réalisations du RNI    Sendit. Abderrahim ISLAH : "Notre engagement envers le client s'inscrit dans la durée"    Suprématie aérienne au Maghreb : Soukhoï Su-57, F-35,... au-delà des mythes ! [INTEGRAL]    USA : la cérémonie des Oscars sera diffusée en exclusivité sur YouTube à partir de 2029    CDG Invest Growth finalise la cession de sa participation dans Soludia Maghreb    Avec l'ONMT, Ryanair ouvre sa 5ème base au Maroc et propulse Rabat sur la carte aérienne européenne    NAPS accompagne la modernisation du secteur du change    Bassin hydraulique du Loukkos: Les réserves des barrages renforcées grâce aux récentes précipitations    Politique monétaire : Bank Al-Maghrib face au double choc budgétaire et climatique    Recul des indicateurs de criminalité avec violence (Bilan de la DGSN)    Doha : Signature d'un mémorandum d'entente entre l'INPPLC et l'Académie internationale de lutte contre la corruption    Retro-Verso : Il était une fois la rue des Teinturiers de Rabat    Warner Bros. Discovery rejette l'offre de Paramount et privilégie Netflix    Les Oscars : Fin de l'ère ABC, l'Académie choisit YouTube à partir de 2029    Jaylann, L'Artiste et Angélique Kidjo interpréteront la chanson officielle de la CAN 2025    Forbes Afrique nomme les ambassadeurs les plus influents du Maroc en matière de soft power    Togo : L'Ekpésosso, symbole vivant de la culture guin, honoré par l'UNESCO    Ferhat Mehenni écrit : le droit du peuple kabyle à l'autodétermination    Lors d'un événement artistique à Rabat... l'ambassadrice de Croatie salue la coexistence religieuse au Maroc    USA : Trump impose des restrictions d'entrée aux ressortissants de sept nouveaux pays    AHMED    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quel avenir pour le Made in Morocco
Publié dans L'observateur du Maroc le 30 - 06 - 2022

L'Observateur du Maroc et d'Afrique: Le Made in Morocco, tout le monde en parle, où en on est-on exactement ?
Adil Lamnini : Effectivement, tout le monde parle du "made in Morocco". Nous sommes engagés aujourd'hui, dans la dynamique enclenchée depuis la période covid , impulsée par le ministère de l'industrie et du commerce et qui consiste à mettre en avant des industries résilientes productrices de valeur ajoutée, créatrices d'emplois.... c'est le cas dans le secteur automobile, ou encore l'aéronautique... Nous constatons par ailleurs, une augmentation très importante au niveau des exportations des produits agricoles marocains, expédiés sous un label "made in Morocco", essentiellement vers des pays européens. Cela nous permettra demain, de renforcer notre positionnement africain par rapport à ces marchés porteurs. Aujourd'hui, dans un nouveau contexte volatile, incertain, complexe et ambigü (VICA), nous assistons à un véritable bouleversement des chaines de production et le Maroc subit les impacts des problèmes géopolitiques actuels. Tout cela, ne fait que renforcer le discours axé sur la souveraineté nationale. Un objectif qui ne peut être atteint que par le renforcement du "made in Morocco".
Comment booster alors ce made in Morocco ?
D'abord, il est nécessaire de mettre en place une cartographie réelle et régionale du "made in Morocco" pour avoir une idée sur ce qui est produit réellement, ce qui est exporté et définir ce dont on a besoin pour être les plus indépendants possible. Dire que le Maroc peut être indépendant à 100% , c'est utopique. Mais, nous pourrons atteindre un certain niveau d'indépendance en se focalisant surtout sur les produits stratégiques et s'orientant par exemple dans le secteur agricole vers des cultures comme les céréales, le tournesol...Dans un pays considéré comme un important consommateur d'huile de table par exemple, il faudrait assurer une production locale qui puisse couvrir au moins une partie de nos besoins. Cela passe par l'encouragement de l'entrepreneuriat agricole dans les agricultures de sécurisation. Aussi, l'agrotech doit être une priorité. Il faut innover dans le "made in Morocco" et cela nécessite la mise en place de nouvelles stratégies et le recours à de nouvelles techniques de prospection... Encore faut-il rassurer les consommateurs internationaux. La problématique de la traçabilité des produits marocains, crée de la méfiance
vis-à-vis des produits marocains. Pourtant, nous pouvons renverser la tendance par le recours à des techniques comme la blockchain. Grâce à un code QR, le consommateur pourra alors vérifier que toutes les étapes qui sont inscrites dans les process sont contrôlables et non falsifiables. Cette technique va donc rassurer le client et donner cette crédibilité dont a besoin le "made in Morocco" pour percer encore plus au niveau international. Elle va nous permettre également d'assurer un "made in Morocco 4.0" et donc positionner le Maroc définitivement dans la cour des grandes nations conscientes que la marque pays est un atout croissance, de fierté sociale...
Quelles seront donc les conditions de réussite d'un tel projet ?
Pour réussir ce chantier, il faut que la législation suive. Ainsi, il faut d'abord modifier la loi régissant l'ONSSA, mettre en place des organismes de certification et de contrôle dédiés... et cela nécessite une vraie concertation. Le "made in Morocco" souffre aujourd'hui d'un problème de multiplicité d'interlocuteurs. L'idéal alors, serait de rationnaliser les investissements dédiés à ce chantier pour générer de la plus value réelle tant pour le consommateur que pour les PME/PMI marocaines. Il faudra également créer une agence "made in Morocco", un interlocuteur unique qui permettra d'aller vers une cette synergie entre les différentes parties prenantes. Une stratégie à moyen long terme qui nous permettra d'avoir une vision pour les 20 voire même les 30 années à venir est aussi une nécessité.
Qu'en est-il de la compétitivité et la perception du "made in Morocco"?
Ce sont les principaux obstacles à lever. Pour la compétitivité, il ne faut pas oublier que nous sommes dans un petit marché et forcément nos volumes de production ne permettent pas de créer des économies d'échelle qui permettent d'avoir un prix compétitif contrairement à d'autres pays comme la Chine,qui compte plus d'un milliard de consommateurs. Il faut garder aussi à l'esprit que le "made in Morocco" est un produit de qualité. Toutefois, la problématique de la perception réside dans le fait qu'il y a un déficit majeur au niveau de la communication de la part des PME marocaines contrairement aux grandes entreprises et aux multinationales qui, grâce à la communication ont pu construire une image associée à la qualité.
Le made in Morocco a-t-il un avenir?
Je suis très optimiste sur ce point. Vu ce qui s'est passé pendant la période covid, je suis persuadé que le "made in Morocco" est promis à un bel avenir. Il faut répéter l'exercice, mais avec plus d'efficacité et d'efficience et surtout avec une vraie vision stratégique. L'urgence aujourd'hui n'est plus liée à la gestion d'une pandémie, mais plutôt à la gestion de l'image d'un pays, d'atteindre cette souveraineté économique tant souhaitée et cela devra passer par des compétences marocaines, des PME marocaines...il est temps de ressortir le by Moroccan act des tiroirs et de le mettre sur les bons rails pour aller plus vite.
Pensez vous que ce qui se fait actuellement au niveau
On fait tout pour promouvoir le tourisme. On n'a pas encore compris que c'est un secteur certes important mais qui reste très fragile. A mon avis, il faut diversifier les actions, et investir dans d'autres secteurs beaucoup plus stratégiques comme celui du made in Morocco. Et si c'est le cas, je pense qu'on gagnerait beaucoup en termes de souveraineté et de stabilité de notre économie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.