Le Maroc et l'Espagne tiennent la prochaine session de la Réunion de Haut Niveau les 3 et 4 décembre à Madrid    Akhannouch préside une réunion de haut niveau avec les représentants du GAFIMOAN    Le temps qu'il fera ce vendredi 28 novembre 2025    La Princesse Lalla Zineb préside l'Assemblée Générale de La Ligue Marocaine pour la Protection de l'Enfance    Une BD pour briser le silence sur les violences numériques basées sur le genre    Sécurité : Le nouveau président d'Interpol veut renforcer la coopération avec le Maroc    Maroc : L'ONEE lance de lignes à UHT sur 1 000 km entre Boujdour et Tensift    Intelcia group embraces 100% Moroccan ownership    AIF 2025: Benjelloun Touimi appelle à une approche « Africa First »    Le Maroc établit un nouveau record d'exportation de maïs doux vers l'Allemagne    Fahd Bettache : «L'offre d'Attijari Payment repose sur une approche globale du paiement»    Etats-Unis : prix à la production en hausse et indicateurs économiques mitigés    Marrakech : Le Français Lucas Philippe élu nouveau président d'Interpol    Union européenne : les déficits américains menacent la stabilité financière    Italie : La justice milanaise requiert 11 ans de prison pour l'élu qui a assassiné Younes El Boussettaoui    France : Des responsables musulmans dénoncent «une instrumentalisation politique»    La CAF révèle la liste des arbitres pour la CAN 2025 avec cinq Marocains sélectionnés    Ayoub El Kaabi et Couhaib Driouech brillent en Ligue des champions UEFA    Après la visite de son président à Alger, la Somalie réaffirme son appui à la marocanité du Sahara    Révélations d'El Mahdaoui : Khalid El Horri présente ses excuses aux avocats    Maroc : 16t de résine de cannabis saisies en lien avec un réseau de trafic international    HACA launches comic strip to combat digital violence against women    Mundial femenino de futsal: Marruecos vence a Polonia y se clasifica para los cuartos de final    Températures prévues pour le vendredi 28 novembre 2025    Azilal : coup d'envoi de l'opération "Riaya 2025-2026"    Prince Moulay Rachid : Le FIFM, un lieu de dialogue et de découverte    L'artiste Manal Benchlikha, nouvelle ambassadrice de FIAT au Maroc    Hajji : « Marrakech attire des cinéastes, producteurs et acteurs majeurs du cinéma international »    Nouveau livre blanc chinois sur la paix et le désarmement    Adama Barrow : « L'Afrique doit cesser de subir et commencer à conduire »    ZEEKR dévoile au Maroc le 7X, SUV 100% électrique nouvelle génération    Mondial futsal (F): les Lionnes valident leur billet pour le deuxième tour    Mondial U17 : Le Portugal sacré face à l'Autriche    Africa Cycling Awards 2025 : Kigali accueille le gratin du cyclisme africain    Ilyas El Malki placé en détention à la prison locale d'El Jadida    CAN 2025. La Guinée officiellement écartée de la compétition    Joseph Nyuma Boakai : « L'Afrique ne cherche pas la charité, elle cherche des partenaires»    Plan de paix pour l'Ukraine. Trump investit dans la paix    Nathacha Appanah remporte le prix Goncourt des lycéens    Incendie à Hong Kong: 55 morts, le pire sinistre de l'histoire de la ville    Mondial 2026 : tout savoir sur le tirage au sort    Droits humains dans le sport : accord entre la Fondation Morocco 2030 et le CNDH    Initiative d'autonomie au Sahara : les centrales syndicales soumettent leurs propositions    USA : le FBI enquête sur une vidéo d'élus démocrates appelant les militaires à désobéir aux « ordres illégaux »    Ali Hajji : "La participation de grandes figures du 7e Art conforte la stature mondiale du Festival du film de Marrakech "    « Orangez le cinéma » : Briser le silence sur les violences contre les femmes dans le 7ème Art    Le rappeur Maes condamné à 7 ans de prison au Maroc pour enlèvement et tentative de meurtre    [Vidéo] À Valence, le Maroc dévoile la richesse culturelle de ses provinces du Sud    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quel avenir pour le Made in Morocco
Publié dans L'observateur du Maroc le 30 - 06 - 2022

L'Observateur du Maroc et d'Afrique: Le Made in Morocco, tout le monde en parle, où en on est-on exactement ?
Adil Lamnini : Effectivement, tout le monde parle du "made in Morocco". Nous sommes engagés aujourd'hui, dans la dynamique enclenchée depuis la période covid , impulsée par le ministère de l'industrie et du commerce et qui consiste à mettre en avant des industries résilientes productrices de valeur ajoutée, créatrices d'emplois.... c'est le cas dans le secteur automobile, ou encore l'aéronautique... Nous constatons par ailleurs, une augmentation très importante au niveau des exportations des produits agricoles marocains, expédiés sous un label "made in Morocco", essentiellement vers des pays européens. Cela nous permettra demain, de renforcer notre positionnement africain par rapport à ces marchés porteurs. Aujourd'hui, dans un nouveau contexte volatile, incertain, complexe et ambigü (VICA), nous assistons à un véritable bouleversement des chaines de production et le Maroc subit les impacts des problèmes géopolitiques actuels. Tout cela, ne fait que renforcer le discours axé sur la souveraineté nationale. Un objectif qui ne peut être atteint que par le renforcement du "made in Morocco".
Comment booster alors ce made in Morocco ?
D'abord, il est nécessaire de mettre en place une cartographie réelle et régionale du "made in Morocco" pour avoir une idée sur ce qui est produit réellement, ce qui est exporté et définir ce dont on a besoin pour être les plus indépendants possible. Dire que le Maroc peut être indépendant à 100% , c'est utopique. Mais, nous pourrons atteindre un certain niveau d'indépendance en se focalisant surtout sur les produits stratégiques et s'orientant par exemple dans le secteur agricole vers des cultures comme les céréales, le tournesol...Dans un pays considéré comme un important consommateur d'huile de table par exemple, il faudrait assurer une production locale qui puisse couvrir au moins une partie de nos besoins. Cela passe par l'encouragement de l'entrepreneuriat agricole dans les agricultures de sécurisation. Aussi, l'agrotech doit être une priorité. Il faut innover dans le "made in Morocco" et cela nécessite la mise en place de nouvelles stratégies et le recours à de nouvelles techniques de prospection... Encore faut-il rassurer les consommateurs internationaux. La problématique de la traçabilité des produits marocains, crée de la méfiance
vis-à-vis des produits marocains. Pourtant, nous pouvons renverser la tendance par le recours à des techniques comme la blockchain. Grâce à un code QR, le consommateur pourra alors vérifier que toutes les étapes qui sont inscrites dans les process sont contrôlables et non falsifiables. Cette technique va donc rassurer le client et donner cette crédibilité dont a besoin le "made in Morocco" pour percer encore plus au niveau international. Elle va nous permettre également d'assurer un "made in Morocco 4.0" et donc positionner le Maroc définitivement dans la cour des grandes nations conscientes que la marque pays est un atout croissance, de fierté sociale...
Quelles seront donc les conditions de réussite d'un tel projet ?
Pour réussir ce chantier, il faut que la législation suive. Ainsi, il faut d'abord modifier la loi régissant l'ONSSA, mettre en place des organismes de certification et de contrôle dédiés... et cela nécessite une vraie concertation. Le "made in Morocco" souffre aujourd'hui d'un problème de multiplicité d'interlocuteurs. L'idéal alors, serait de rationnaliser les investissements dédiés à ce chantier pour générer de la plus value réelle tant pour le consommateur que pour les PME/PMI marocaines. Il faudra également créer une agence "made in Morocco", un interlocuteur unique qui permettra d'aller vers une cette synergie entre les différentes parties prenantes. Une stratégie à moyen long terme qui nous permettra d'avoir une vision pour les 20 voire même les 30 années à venir est aussi une nécessité.
Qu'en est-il de la compétitivité et la perception du "made in Morocco"?
Ce sont les principaux obstacles à lever. Pour la compétitivité, il ne faut pas oublier que nous sommes dans un petit marché et forcément nos volumes de production ne permettent pas de créer des économies d'échelle qui permettent d'avoir un prix compétitif contrairement à d'autres pays comme la Chine,qui compte plus d'un milliard de consommateurs. Il faut garder aussi à l'esprit que le "made in Morocco" est un produit de qualité. Toutefois, la problématique de la perception réside dans le fait qu'il y a un déficit majeur au niveau de la communication de la part des PME marocaines contrairement aux grandes entreprises et aux multinationales qui, grâce à la communication ont pu construire une image associée à la qualité.
Le made in Morocco a-t-il un avenir?
Je suis très optimiste sur ce point. Vu ce qui s'est passé pendant la période covid, je suis persuadé que le "made in Morocco" est promis à un bel avenir. Il faut répéter l'exercice, mais avec plus d'efficacité et d'efficience et surtout avec une vraie vision stratégique. L'urgence aujourd'hui n'est plus liée à la gestion d'une pandémie, mais plutôt à la gestion de l'image d'un pays, d'atteindre cette souveraineté économique tant souhaitée et cela devra passer par des compétences marocaines, des PME marocaines...il est temps de ressortir le by Moroccan act des tiroirs et de le mettre sur les bons rails pour aller plus vite.
Pensez vous que ce qui se fait actuellement au niveau
On fait tout pour promouvoir le tourisme. On n'a pas encore compris que c'est un secteur certes important mais qui reste très fragile. A mon avis, il faut diversifier les actions, et investir dans d'autres secteurs beaucoup plus stratégiques comme celui du made in Morocco. Et si c'est le cas, je pense qu'on gagnerait beaucoup en termes de souveraineté et de stabilité de notre économie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.