Sept individus dont cinq femmes ont été arrêtés, mardi 21 mars, par la police judiciaire d'Oujda. Motif ? Une tentative d'avortement clandestin. Cinq suspects ont été d'ailleurs interpellés en flagrant délit. Ils étaient surpris par la police alors qu'ils s'apprêtaient à pratiquer un avortement clandestin sur une jeune femme. D'après un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale, cette bande se servait de médicaments contrefaits dans leurs manœuvres illégales. Poursuivis pour leur implication dans l'exercice illégal de la médecine et pour trafic illicite des produits pharmaceutiques, les personnes arrêtées ne sont apparemment pas à leur premier coup d'essai. L'une des suspectes fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt national. Toujours d'après l'enquête policière, plus de 3000 comprimés et pilules abortives ont été saisis auprès d'une suspecte et de son fils impliqués dans ce trafic profitant aux réseaux clandestins d'avortement. Les sept suspects arrêtés font actuellement l'objet d'une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités et les circonstances de cette nouvelle affaire, tandis que la victime a été orientée vers l'hôpital local pour recevoir les soins nécessaires. L'hémorragie continue... Les situations et les circonstances diffèrent, mais c'est toujours le même constat : L'interdiction légale de l'IVG cause des drames tout en profitant au trafic d'avortement clandestin. Après le drame de Meriem, 14 ans, morte lors d'un avortement clandestin à Midelt, une autre femme a succombé en janvier dernier à Inezgane Ait Melloul en tentant de mettre fin à une grossesse non désirée auprès d'une guérisseuse. Une énième histoire et un autre destin brisé qui ne seront pas pour autant les derniers d'une longue liste. Aujourd'hui au Maroc, on compte 800 avortements clandestins par jour, soit près de 300.000 par an. Ce chiffre est revu à la hausse selon un rapport de l'ONU datant de 2017. Ce dernier estime en effet que les avortements clandestins s'élèvent à 1.000 par jour. Des chiffres inquiétants surtout si l'on considère les conséquences médicales, psychiques et sociales de ces interruptions de grossesse sur les femmes concernées. Sans parler des incidents désastreux et parfois fatals survenus lors des opérations. Un point crucial pour les défenseurs du droit à l'avortement qu'ils font valoir dans leur combat pour une légalisation ouverte. Une réclamation qui devrait selon ces militants, limiter le nombre des avortements pratiqués clandestinement.