C'est le ministre nigérian des Finances, Wale Edun, qui l'a annoncé. Dans un communiqué relayé par plusieurs médias nigérians, il a affirmé que des représentants du Département d'Etat américain ont, lors de réunions bilatérales, manifesté un "intérêt clair" pour une participation au projet. Le ministre était accompagné de figures de poids : Opayemi Cardoso, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, et plusieurs hauts responsables économiques. Ce gazoduc, l'un des plus ambitieux jamais imaginés sur le continent africain, prévoit de transporter 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, reliant le Nigeria au Maroc en traversant treize pays d'Afrique de l'Ouest. L'objectif est double : sécuriser l'approvisionnement régional et ouvrir un corridor énergétique vers l'Europe. Coût estimé : 25 milliards de dollars. Ce regain d'intérêt intervient alors que le Maroc avance ses pions. Mercredi dernier, Rabat a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour l'extension du réseau gazier national jusqu'à Dakhla, future porte d'entrée du Gazoduc africain atlantique. L'entrée potentielle des Etats-Unis dans le tour de table financier changerait la donne. Non seulement elle pourrait soulager les Etats africains du poids du financement, mais elle renforcerait aussi la crédibilité du projet sur le plan géopolitique.