Le coût du poulet vif a connu une forte augmentation sur de nombreux marchés marocains, atteignant environ 24 dirhams le kilogramme, bien au-delà des niveaux récemment observés. Cette poussée se produit alors que les représentants de la filière avaient annoncé, au début de l'été, une stabilité autour de 20 dirhams le kilogramme, en raison de disponibilités jugées suffisantes. Les défenseurs des consommateurs estiment que plusieurs éléments se conjuguent : la demande accrue liée aux restaurants et aux festivités de mariage, le prix élevé des aliments pour bétail, ainsi que les pertes dues à la chaleur. Selon ces militants, «la vague de chaleur actuelle a provoqué la mort d'un grand nombre de volailles et réduit le taux d'éclosion des œufs dans les structures dépourvues d'équipements de refroidissement». Une production de poussins en retrait Un responsable syndical a expliqué que l'offre avait été fragilisée par la diminution de la production de poussins. «Au début du mois de juillet, la production hebdomadaire est tombée sous les neuf millions, contre les dix millions habituellement nécessaires», a-t-il indiqué, avant de préciser que les volumes commencent à se redresser. Selon lui, «un allègement des prix pourrait intervenir d'ici six semaines si les conditions se maintiennent». La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) a, pour sa part, souligné le poids croissant des coûts d'importation des aliments, du carburant et du transport, tout en dénonçant le rôle des intermédiaires accusés d'exagérer les prix sur les marchés. L'organisation a appelé à un suivi plus rigoureux des échanges. Des prix de la viande rouge inchangés Cette flambée survient alors que les prix de la viande rouge demeurent élevés depuis plusieurs mois, malgré les mesures adoptées par le gouvernement pour alléger les dépenses alimentaires des ménages. À Salé, les morceaux de gigot d'agneau se maintiennent autour de 120 dirhams le kilogramme tandis que l'agneau et le veau avoisinent 110 dirhams. Les morceaux prisés tels que le steak, la viande hachée ou les saucisses se situent entre 120 et 130 dirhams. Un léger repli avait été observé au moment de l'Aïd al-Adha mais les tarifs sont rapidement revenus à leur niveau antérieur. Les bouchers distinguent désormais trois catégories de viande rouge : la production nationale, les importations espagnoles et d'autres origines étrangères.