« Dans une société marocaine en pleine mutation, les attentes sont claires : Un Code de la famille aligné sur la Constitution, les conventions internationales et surtout, sur la réalité vécue des femmes et des enfants », annonce AWAL Houriates au terme d'une rencontre organisée à Casablanca autour du thème « Code de la famille 2025 : Quel contenu pour le projet de loi ? ». Dans son compte-rendu, l'association estime qu'il est temps « d'abandonner les compromis juridiques obsolètes au profit d'un texte cohérent, progressiste et respectueux des droits humains ». Réunissant activistes féministes, défenseurs des droits des femmes et des enfants ainsi que des parlementaires issus de différents groupes parlementaires et partis politiques de la majorité et de l'opposition, Awal a invité ces différents acteurs à exprimer sur le projet de révision du Code de la famille. Au cœur de ce débat-plaidoyer : Le mémorandum « Familles plurielles : Pour l'égalité au sein des familles et l'égalité entre les familles ». « Ce document, fruit d'une réflexion collective, propose une vision ambitieuse d'un droit familial débarrassé des discriminations », soutient l'association. Ce mémorandum met en effet en lumière la diversité des structures familiales actuelles au Maroc (Monoparentales, recomposées, élargies...) et réclame leur reconnaissance pleine et entière dans la législation. « La famille marocaine n'est plus uniforme. Il est temps que la loi prenne en compte cette pluralité », ajoute-t-on auprès de l'association. Appelant à une clarification des définitions juridiques, les activistes de Awal réclament la fin des incohérences et l'abandon des interprétations contradictoires qui fragilisent femmes et enfants devant la justice. L'appel d'Awal s'adresse ainsi à plusieurs acteurs. Aux oulémas, d'abord, à qui il est demandé d'exercer un ijtihad novateur, en phase avec les réalités sociales. Au gouvernement, ensuite, sommé d'accélérer la présentation d'un projet de loi conforme aux principes d'égalité et de non-discrimination. Aux parlementaires, enfin, pour porter ce texte avec responsabilité tout en adoptant une approche participative. Les médias sont également interpellés. « Leur rôle est crucial pour accompagner cette réforme, en informant, en sensibilisant et en rompant avec les stéréotypes encore trop présents dans le débat public. Il ne s'agit pas seulement d'un débat juridique, mais d'un enjeu de société majeur », conclut le communiqué d'Awal en insistant sur l'urgence de cette réforme « face aux injustices vécues chaque jour par des milliers de femmes et d'enfants marocains ».