C'est que le monsieur avait un grand problème et ce problème s'appelait Wolfgang Amadeus Mozart. Il en était tellement jaloux qu'il avait même oublié qu'il était, lui aussi un bon compositeur. Ce qui le dérangeait surtout c'est la facilité avec laquelle Mozart composait sa musique. Il n'en revenait pas. Sa jalousie est devenue un obstacle à sa propre création. D'ailleurs la légende raconte que c'est lui qui a tué Mozart en l'empoisonnant. Frappé par la sénilité, Salieri est transporté à l'hôpital en 1820. Trois années plus tard, il déclarait qu'il avait tué son rival et que le remord l'avait poussé à tenter de se suicider. Malgré cela sa culpabilité n'a jamais été établie. Qui croirait un sénile? Salieri, était subjugué par la musique de Mozart, quand il l'écoutait. Il l'a trouve très belle, mais en même temps, il déteste le compositeur. Un sentiment contradictoire le ronge de l'intérieur et le fait souffrir à mort. A ce stade, on a déjà une idée du syndrome de Salieri. Et cela existe dans tous les domaines, y compris en politique. Ceux qui connaissent bien l'histoire des Marocains et des Algériens feront vite l'association avec l'histoire Mozart-Salieri. L'Algérie est jalouse de l'ordre, de la monarchie, de l'histoire, de l'essor économique, des réussites politiques et diplomatiques, des exploits sportifs, des traditions marocaines... Elle est fascinée mais, en même temps, elle doit le cacher avec un sentiment de culpabilité intolérable, horrible. C'est pourquoi elle essaie d'agir pour contrebalancer les réussites du Royaume chérifien. Le président et le ministre des Affaires étrangères calent leur agenda sur celui de la diplomatie marocaine. Chaque fois qu'un pays se rallie à la position marocaine, on y accourt...Pour revenir bredouille. C'est Salieri qui essaie de composer mieux que Mozart et qui finit par déchirer la partition. Lorsque le Maroc a obtenu l'organisation de la Coupe d'Afrique et la co-organisation de la Coupe du monde, l'Algérie a réagi fortement, sur les plateaux télé, en affirmant qu'elle était mieux préparée que le Maroc pour ces grands rendez-vous. Et bien sûr on fouille dans les statistiques pour trouver là où l'Algérie pourrait bien être meilleure que le Maroc. Tiens, justement, il y a l'endettement. Le Maroc est endetté, l'Algérie n'a pas un dollar de dette extérieure. On ne prête qu'aux riches pourrait-on répondre, mais il y a mieux. Ne pas avoir de dette pour des citoyens qui vivent dans le dénuement n'est pas une performance. En Algérie, une grande partie de la population vit comme au siècle passé, sans eau, sans électricité, sans toilettes, sans gaz, sans lait, sans moyens de paiements modernes ou de transport. Pays sans dettes, mais où on célèbre la livraison de 50 voitures utilitaires avec tout le tremblement des grandes fêtes. Même les ministres sont de la partie. 50 voitures pour un usage de taxi! La grande affaire. Les Algériens, quand ils viennent au Maroc, ils enregistrent tout. Leurs vidéos circulent sur les réseaux et que montrent-elles? Le Maroc, ses infrastructures, Rabat, Casablanca, Marrakech, le TGV, le port Tanger Med, les hôtels, les parcs, les stades de foot, les gares ferroviaires et routières, les malls, et surtout la propreté des villes, l'huile et le lait dans les hypermarchés. Bref, tout ce qu'ils aimeraient avoir chez eux. L'oeuvre de Mozart est éternelle, personne ne se souvient de Salieri. S'il était intelligent, il aurait collaboré avec son rival et capter un peu de sa gloire. De même, si l'Algérie était intelligente, elle aurait eu une autoroute ouverte jusqu'au port de Dakhla. Le syndrome de Salieri c'est quand la jalousie devient une maladie handicapante. Salut les mélomanes!