Ce qu'ils ont fait dépasse l'entendement. Sans demander d'autorisations, ils ont voulu défier les autorités égyptiennes et forcer les frontières et les lois du pays. Il semble que ce soit un plan des frères musulmans destiné, non pas à soutenir leurs « frères » de Gaza mais à gêner le pouvoir égyptien auquel ils vouent une haine profonde depuis que les Egyptiens se sont révoltés contre leur pouvoir, représenté par le dictateur Morsi et ses sbires barbus. Les autorités égyptiennes ont agi de manière ferme, « pas de ça chez nous ». Ils ont stoppé la randonnée et renvoyé tout le monde chez lui. Ce qui est à noter ici c'est la présence des Algériens. Pourquoi? L'explication est à trouver non pas à Gaza mais à Alger. Le pouvoir algérien est à bout de souffle, perdu au milieu d'un monde avec lequel il n'a plus de contacts. Depuis la création de l'Algérie en 1962, le pouvoir militaire a toujours eu pour politique de distraire les peuples sous son autorité des vrais problèmes qui les maintiennent dans un sous développement incompréhensible dans un territoire riche en ressources naturelles. La question palestinienne est ainsi du pain béni pour un régime qui n'a aucun bilan économique, social, diplomatique ou social à présenter aux peuples vivant sur son territoire. Il faut occuper tout le monde. Entre temps les peuples algériens se sont rendu compte que pendant qu'ils militent pour des causes étrangères, leurs dirigeants s'occupent autrement, en vidant les caisses. Les rapports qui sortent en France dévoilent chaque jour l'ampleur du drame. Les dirigeants se sont constitué un patrimoine immense.Ils ont tous des biens meubles et immeubles en France, tous mal acquis. Dans d'autres pays aussi certainement. On parle de milliards d'euros, au moment où les jeunes vivant sur le territoire contrôlé par le pouvoir algérois tirent le diable par la queue pour survivre. Des milliers d'entre eux tentent la traversée de la Méditerranée et se retrouvent au Fond de la mer, sans que les autorités de leur pays lèvent le petit doigt. Comme s'il ne s'est rien passé. Autant en emportent les flots. On comprend alors pourquoi le pouvoir algérois voit Gaza comme une bouée de sauvetage. Il s'y accroche fermement par ce qu'il n'a rien d'autre à donner aux peuples sous son autorité administrative. On relèvera que le Sahara marocain n'a pas été évoqué alors qu'il représente le premier fonds de commerce de la junte militaire algéroise. Ce n'est pas un oubli. Car justement, ce fonds de commerce a été tout simplement désensibilisé par le Maroc. L'affaire est pliée, le monde est avec le Maroc et l'Algérie a tout perdu. C'est d'ailleurs pourquoi, la question gazaouie a été activée. Maintenant il s'agit d'expliquer pourquoi on parle de régime colonial algérois. Ce qu'on appelle Algérie est un ensemble de territoires différents rassemblés par la France. Et ce système n'a pas changé. Le pouvoir militaire se comporte lui-même comme un régime colonial. Il pompe les richesses des régions dotées de ressources naturelles ne leur laissant que des miettes. C'est pourquoi les villes près des gisements de pétrole et de gaz sont sinistrées et ont l'aspect de villes du tiers monde, sans infrastructures, sans espaces urbains vivables, sans perspectives pour les jeunes. Dernièrement, On a vu la vidéo d'un officier de la gendarmerie renverser à coup de pied la table d'un pauvre citoyen qui vend des sandwichs employant des insultes indignes d'un Etat qui se respecte. C'est l'illustration du régime colonial d'Alger. Il y a Alger et il y a le reste. Et ça les dirigeants le savent bien. Il savent aussi que la situation ne peut pas tenir indéfiniment. Alors, on invente des chimères, le pays continent, la première armée d'Afrique, le meilleur système de santé, les meilleurs stades, les meilleurs routes... Tout à fait le discours du colon au colonisé. Pourtant, des Algériens le confirment, la colonisation française n'a jamais été aussi vorace.