L'université Mohammed VI polytechnique (UM6P) et l'agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) ont conclu une convention-cadre ambitieuse pour structurer la recherche appliquée autour du cannabis thérapeutique au Maroc. Un partenariat qui s'inscrit dans la volonté de faire émerger un écosystème scientifique et médical rigoureux autour d'une plante longtemps stigmatisée, mais désormais reconnue pour son potentiel pharmacologique. L'objectif est de produire des connaissances validées scientifiquement sur les usages médicaux du cannabis, tout en assurant un encadrement strict par les autorités réglementaires. Au cœur de cette coopération, des travaux de recherche sur la caractérisation chimique et pharmacologique des composés actifs du cannabis, en lien avec leur efficacité potentielle dans le traitement de pathologies bien définies. Une approche qui mêlera expérimentation, modélisation biomédicale et analyse de données, dans le respect des normes de sécurité sanitaire. Au-delà de la recherche fondamentale, la convention prévoit également un dispositif de transfert des résultats vers les professionnels de la santé et les décideurs. Une manière de garantir que les avancées scientifiques trouvent des applications concrètes et sécurisées dans les domaines de la pharmacie et des soins cliniques. Autre volet stratégique : la formation. Médecins, pharmaciens, chercheurs et professionnels de santé auront accès à des programmes pédagogiques spécialisés sur les usages thérapeutiques du cannabis. Les contenus aborderont à la fois les fondements pharmacologiques, les cadres réglementaires et les conditions d'intégration du cannabis médical dans les parcours de soins au Maroc. « Pour construire un usage encadré du cannabis thérapeutique, il faut non seulement de la recherche, mais aussi des compétences », souligne un responsable de l'ANRAC. Enfin, la convention s'accompagne d'un projet mené par le Centre Africain du Génome de l'UM6P, dédié à la caractérisation génétique de la variété locale Beldia. Ce cannabis endémique, cultivé historiquement dans les régions du nord du Maroc, fera l'objet d'un séquençage génomique de nouvelle génération. L'objectif : garantir sa traçabilité, valoriser son patrimoine génétique, et protéger cette ressource à forte valeur ajoutée.