Au bout de trois ans d'action dans la région de Casablanca-Settat, l'association Insaf a livré mercredi 25 juin, à Mediouna, un premier bilan de son programme LCTE (Lutte Contre le Travail des Enfants). Une restitution publique qui a été faite en présence des 325 enfants bénéficiaires du programme et de leurs familles. Active depuis plus de vingt ans, INSAF œuvre contre le travail des enfants et l'abandon scolaire au Maroc. Son action s'étend des zones rurales aux quartiers urbains vulnérables, avec un objectif clair : retirer les enfants du travail précoce et leur offrir un avenir digne à travers l'éducation. Exploitation « Après des enquêtes de terrain menées en coordination avec les autorités locales de la région de Médiouna et de Casablanca à partir du 1er juin 2022, nous avons constaté qu'un grand nombre d'enfants étaient exploités dans la collecte et la revente de matériaux recyclables. Cent enfants ont ainsi été retirés de cette activité dans la zone de Médiouna », explique Youssef Chaouki, chef de projet à INSAF lors de cette rencontre. Ce dernier a soulevé également la grande problématique de la mendicité et de l'exploitation des enfants au niveau de cette zone. « En septembre 2023, 100 autres enfants ont été extraits de cette situation à Médiouna. La même année, nous avons rouvert le centre Insaf situé à Hay Hassani, où 100 enfants impliqués dans la mendicité ont été inscrits et pris en charge », ajoute le chef de projet. Selon ce dernier, un bureau a été ouvert, en janvier 2025, à la préfecture d'Anfa et 25 enfants y ont été enregistrés en portant le nombre total à 325 bénéficiaires du programme. Des enfants âgés de 4 à 12 ans dont 161 filles et 164 garçons, représentant 207 familles. Action multidimensionnelle Un engagement sur le long terme, le programme d'INSAF se présente comme un accompagnement multidimensionnel des enfants et de leurs familles. Associant les parents aux différentes étapes de l'opération « sauvetage » des enfants, l'association a également œuvré pour leur accès aux droits sociaux comme l'Assurance Maladie Obligatoire et les aides de l'Etat. Rappelons que le programme vise principalement à lutter contre toutes les formes d'exploitation des enfants (de 4 à 12 ans) dans le travail forcé, de leur apporter un soutien pédagogique, psychologique et social. Ceci tout en assurant la coordination et la coopération entre l'école, la famille, l'association et les institutions de tutelle pour une meilleure intégration scolaire et sociale. L'école, la clé Aspect central du programme, l'éducation constitue la clé de voûte du LCTE. « Des procédures ont été mises en œuvre pour inscrire ces enfants à l'école publique ou en cours de rattrapage non formel en fournissant du matériel scolaire et les frais d'inscription. L'association veille à la mise en place d'un soutien scolaire intensif avec 1 conseiller pédagogique et 8 enseignants. Certains enfants ont eu droit à des vélos pour faciliter le trajet jusqu'à l'école. Pour ceux en formation professionnelle, le transport est également assuré », conclut le chef de projet.