Ce drame a secoué la région de Khénifra. Une jeune femme mariée, originaire de la commune de Tighssaline, s'est donnée la mort dans des circonstances troubles. Au cœur de l'affaire : un raqi surnommé « le fqih », arrêté cette semaine et placé en garde à vue par la gendarmerie, sur ordre du parquet de Béni Mellal. Tout a commencé avec la diffusion de photos intimes (à caractère sexuel) de la victime sur les réseaux sociaux. Après sa mort, sa famille avait découvert sur son téléphone, un enregistrement glaçant, attribué au dit raqi : « Je ne vais pas te lâcher jusqu'à ce que tu te suicides », rapporte la mère de la victime. La famille aurait immédiatement remis cet enregistrement audio à la gendarmerie de Tighssaline. Selon les premiers éléments de l'enquête, deux amies de la défunte sont également soupçonnées d'être derrière la divulgation de ses images intimes. Toutes les deux ont fait l'objet d'une plainte déposée par la victime avant son décès. Mercredi dernier, les gendarmes ont interpellé le raqi originaire d'Errachidia. Ce dernier a affirmé aux enquêteurs que la victime travaillait avec lui tout en reconnaissant avoir entretenu une relation avec la jeune femme. Il a même affirmé être « tombé amoureux » d'elle, comme l'indique un proche de la famille. Mais les circonstances exactes de la diffusion des clichés compromettants demeurent encore floues. Le mari de la jeune femme, qui avait quitté le domicile conjugal après la propagation des photos, a été également interrogé dans le cadre de cette enquête. Vendredi, le mis en cause a été déféré devant le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Béni Mellal en attendant les conclusions des investigations préliminaires et des expertises techniques sur son téléphone portable ainsi que celui de la victime. Ces résultats devraient lever le voile sur cette affaire qui soulève de nombreuses questions autour du harcèlement numérique, de la manipulation, du charlatanisme et de l'exploitation de la vulnérabilité des femmes-victimes sous couvert de « roqya ».