L'objectif de cette édition était clair : identifier les leviers permettant de renforcer le rôle des coopératives dans la transformation économique du continent. Les participants ont débattu des politiques publiques à mettre en place pour encourager un environnement favorable, tout en insistant sur la contribution du secteur coopératif à la création d'emplois, à l'autonomisation des femmes et à la résilience communautaire. L'événement s'est tenu dans un contexte marqué par la montée des inégalités et la nécessité d'une intégration africaine plus solidaire, où les coopératives apparaissent comme un moteur d'équité et d'innovation locale. Au fil des sessions, les ministres africains ont partagé leurs expériences sur la modernisation du cadre législatif, la numérisation des coopératives et la formation des jeunes entrepreneurs sociaux. Plusieurs initiatives régionales ont été saluées, notamment la mise en réseau des coopératives agricoles et artisanales, ainsi que les partenariats Sud–Sud visant à mutualiser les financements. L'AMCCO a également insisté sur la nécessité de créer des mécanismes continentaux de soutien pour accompagner les structures coopératives, souvent fragilisées par un manque d'accès au crédit et aux marchés. Cette 14e édition a revêtu une portée symbolique particulière puisqu'elle coïncide avec l'Année internationale des coopératives, proclamée par les Nations unies. Une occasion de rappeler que la coopération n'est pas seulement une forme d'organisation économique, mais un modèle sociétal fondé sur la solidarité, la démocratie et la prospérité partagée. Modèle inclusif Le Maroc, représenté par l'Office du Développement de la Coopération (ODCO), a pris part activement à ces échanges. Sa directrice générale, Aïcha Errifaai, a participé à la table ronde ministérielle consacrée au renforcement des environnements nationaux favorables aux coopératives. Elle y a exposé l'expérience marocaine, reconnue pour la solidité de son cadre législatif et la vitalité de son tissu coopératif, fort de plus de 63 000 coopératives regroupant près de 780 000 membres, dont 34 % de femmes. Elle a souligné que le modèle marocain repose sur une gouvernance participative et une approche territoriale du développement, inscrite dans la vision royale d'un développement humain équitable. Dans son intervention, Mme Errifaai a plaidé pour un renforcement de la coopération Sud–Sud et pour la mise en place d'outils communs de financement et de formation des coopératives africaines. Elle a également rappelé que la participation du Royaume s'inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la 11e session du Comité technique africain des coopératives, tenue à Essaouira en mai 2025, où le Maroc avait défendu une meilleure coordination régionale. En réaffirmant son engagement à Nairobi, le Maroc confirme son rôle de catalyseur d'innovation sociale sur le continent. À travers l'ODCO, il contribue activement à la professionnalisation, à la mise en réseau et à la valorisation des savoir-faire locaux, faisant du modèle coopératif marocain un levier durable de prospérité partagée. La participation marocaine à cette 14e AMCCO illustre l'ambition du Royaume : bâtir une Afrique coopérative, solidaire et inclusive. En consolidant ses partenariats et en soutenant les initiatives africaines, le Maroc s'affirme comme un modèle continental de développement fondé sur la coopération, l'inclusion et la durabilité.