Le Maroc, espace sûr au cœur de la stratégie américaine en Afrique    Commune de Ras El Ma : l'ex-président poursuivi pour fraude et abus de pouvoir    Accidents, enseignement supérieur et droits d'auteur au menu du prochain Conseil de gouvernement    Réforme électorale : Plaidoyer pour une meilleure représentativité de la femme    HCP : 3 régions ont généré 58,5% du PIB national en 2023    LGV Kénitra-Marrakech :Démarrage des grands travaux d'infrastructure à Casablanca    Automobile : L'usine de Ningo Gaofa au Maroc, en phase d'approbation    Cyberattaque contre Google : la DGSSI alerte sur des campagnes de phishing    Bourse de Casablanca : ouverture en baisse    Maroc : le déficit commercial avoisine 195 MMDH à fin juillet    Combattants marocains en Irak : Fin du calvaire des Djihadistes repentis [INTEGRAL]    Le prix de l'or atteint un nouveau record    Afrique du Sud : Abdeslam Ouaddou hospitalisé après un accident de la route    Qualifs LDC féminine 25 : L'AS FAR entre en lice ce mardi contre les Egyptiennes de Masar    Afro Basket U16 Rwanda 2025 : Programme du premier tour des Lioncelles et des Lionceaux    Transfert : Officiel, Nayef Aguerd s'engage avec l'Olympique de Marseille    PSG : Kolo Muani de nouveau prêté à Tottenham    Ecoles privées : l'OMPC dénonce des pratiques commerciales illégales    Sécurisation des établissements scolaires    Soins dentaires : le Maroc refuse l'étiquette du "low-cost"    Le FIFM regroupe ses actions professionnelles sous la bannière ATLAS PROGRAMS    Football : L'international marocain Sofyan Amrabat rejoint le Real Betis    Affrontements meurtriers parmi les migrants subsahariens à Ain Harrouda    Un exercice naval entre les FAR et l'US Navy pour sécuriser les ports    Elections au Maroc : Le PPS pour la participation des MRE depuis le pays de résidence    Dakar : Le Maroc prend part au Forum africain sur les systèmes alimentaires    Rachid Benzine's new novel highlights Palestinian resilience through literature    Casablanca police arrest suspect in kidnapping of two-year-old girl    Souk Sebt Oulad Nemma : Un veilleur de nuit arrêté pour l'enlèvement d'une fillette de deux ans    Le Grand stade d'Agadir est «prêt pour accueillir les plus grands évènements»    Elections législatives : les concertations démarrent    Résultats Trimestriels : BCP capitalise sur la dynamique sectorielle    Le général de brigade Abdellah Boutrig nommé à la tête de la DGSSI    La Marine Royale et la Marine américaine réalisent un exercice conjoint à Casablanca pour renforcer les compétences techniques    Chine. Xi Jinping veut renforcer le bloc de Shangai    FIFM 2025 : Le réalisateur oscarisé Bong Joon Ho, président du jury de la 22e édition    Réunion jeudi du Conseil de gouvernement : Voici l'ordre du jour    Xi Jinping appelle les Etats membres de l'OCS à poursuivre la recherche des bénéfices mutuels et des résultats gagnant-gagnant    Aéroport de Zagora: Incendie maîtrisé à la tour de contrôle    Les étudiants marocains jouissent en France d'une réputation d'excellence    Pour briser le blocus : Une 3ème flottille humanitaire part de Barcelone pour Gaza    Gaza : Face au massacre des journalistes, une cinquantaine de médias à travers le monde occultent leurs Unes    Cinéma : entrée en vigueur de la réforme du CCM et de l'industrie du cinéma    Mostra de Venise : Le Maroc, un partenaire stratégique dans la coproduction cinématographique    Atlas Programs : Le FIFM renforce son ancrage professionnel avec Atlas Distribution Meetings    Clôture de Ciné Plage Harhoura : le film "Mon Père n'est pas mort" remporte le grand prix    Association Doukkala : Azemmour, Territoire, Identité, Avenir, au coeur d'une vision partagée !    13e édition du Festival international du Malhoun : "Malhouniyat « Le patrimoine du Malhoun au service des constantes de la Nation ».    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Francophonie : Bataille des dames
Publié dans L'observateur du Maroc le 14 - 10 - 2018


Mireille Duteil
Qui l'emportera, la semaine prochaine, lors du XVIIe sommet de la Francophonie d'Erevan, en Arménie ? Sur le ring, deux poids lourds de la politique internationale : la première, Michaëlle Jean, secrétaire générale sortante de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) brigue un second mandat de quatre ans ; la seconde, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères d'un Rwanda anglophone, semble, a priori, incongrue dans cette vieille enceinte francophone.
Derrière cette bataille de dames se profilent des supporters de poids. L'un, le Canada, soutient sa concitoyenne, Michaëlle Jean, dont elle fut la Gouverneure générale (représentante de la Reine d'Angleterre) bien qu'originaire de Haïti. Derrière Louise Musikiwabo : le Rwanda, une majorité des pays africains et, un soutien de poids, Emmanuel Macron, le président français. La situation est inédite : le sommet d'Erevan risque de se transformer en duel franco-canadien, les deux plus gros contributeurs de l'OIF. Ni Emmanuel Macron, le Français, ni son ami Justin Trudeau, le Canadien, ne le souhaitent. Ils ont tenté de trouver un compromis sur cette ennuyeuse rivalité lors de leurs trois dernières rencontres, en particulier à New York en septembre. Apparemment sans succès. Aucun ne veut, une semaine avant le sommet, lâcher son poulain.
Comment en est-on arrivé là ? Au-delà des profils différents des deux candidates se cachent, à Ottawa et à Paris, des approches opposées de ce que doit être l'OIF. Du côté des postulantes, Michaëlle Jean a un premier avantage : Secrétaire générale sortante, elle devrait, en théorie, comme ses prédécesseurs, être réélue pour un second mandat. Mais elle a aussi de nombreux détracteurs, en particulier en Afrique centrale où Kabila et Sassou N'Guesso, les voisins congolais, la boudent. Elle est, par contre, en bons termes avec les présidents sénégalais et malien. Paris lui reproche des dépenses trop importantes pour une francophonie aux résultats trop minces. D'autres regrettent sa méconnaissance de l'Afrique, continent clé de la Francophonie, et lui reprochent d'avoir bousculé les règles de fonctionnement de l'organisation et changé sans ménagement les équipes, sans omettre une gestion manquant de rigueur.
Sa rivale rwandaise, quant à elle, n'enthousiasmait guère les Africains, il y a quelques mois encore. Ministre des Affaires étrangères d'un pays qui a rejeté le français au point de le supprimer de son enseignement, Louise Mushikiwabo n'est pas une candidate qui fait de la défense de la démocratie et des droits de l'Homme (pas vraiment respecté au Rwanda) un de ses credos, contrairement aux dispositions de la Charte de la Francophonie. Mais la Rwandaise a une botte secrète : le soutien d'Emmanuel Macron.
En mai, le président français lui-même annonçait la candidature de Louise Mushikiwabo à l'OIF. Deux raisons à cette curieuse initiative présidentielle. La première, Emmanuel Macron veut mettre fin à la brouille qui oppose Paris à Kigali depuis le génocide rwandais et rapprocher le Rwanda de l'Afrique francophone, son berceau originel. Il a convaincu l'Afrique de le suivre et, en juillet, en Mauritanie, lors du sommet de l'Union africaine, elle votait, à l'unanimité, en faveur de la candidate rwandaise. Il est vrai que le continent refuse de voir le poste de Secrétaire général de l'OIF lui échapper. Seconde raison : tournant le dos à la Francophonie politique de Chirac (que soutient le Canada, entre autre), Emmanuel Macron parle de « nouvelle Francophonie ». Elle ressemble étrangement à celle de ses origines en souhaitant se replier sur le seul enseignement du français. Une politique prônée par Louise Mushikiwabo…
Chronique publiée le 05 octobre 2018


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.