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Crise politique en Libye: Le Maroc et l'accord de Skhirat incontournables
Publié dans L'observateur du Maroc le 28 - 07 - 2020

Les deux hauts responsables libyens insistent sur l'importance du rôle du Maroc pour la sortie de crise en Libye.

En visite au Maroc, le président de la Chambre des représentants libyenne et le président du Haut conseil d'Etat libyen confirment que leur pays compte sur le Maroc pour en finir avec la crise politique.

Le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh a affirmé, hier lundi 27 juillet 2020 à Rabat, qu'il apprécie « hautement » le rôle du Royaume du Maroc dans son soutien à la Libye pour sortir de sa crise actuelle.
S'exprimant lors d'un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, Saleh a souligné que la Libye a toujours besoin du soutien du Royaume pour poursuivre le processus politique et parvenir à un cessez-le-feu.
La Chambre des représentants libyenne ne veut pas la guerre dans le pays, a-t-il ajouté, notant que celle-ci a été imposée en raison des ingérences étrangères.
La solution en Libye doit être politique, entre les mains des Libyens et avec le soutien des pays arabes et à leur tête le Royaume du Maroc dont « on ne peut jamais abandonner la position », a relevé Saleh.
Toutes les initiatives et annonces ne s'opposent aucunement à l'accord de Skhirat, a-t-il estimé, signalant que si certaines dispositions de cet accord ont besoin d'amendements et de développements, l'accord est en lui-même dépourvu de dysfonctionnement ».
Le dysfonctionnement est causé par ceux qui ont été chargés d'appliquer l'accord de Skhirat et qui « n'ont mis en oeuvre aucune de ses dispositions », entraînant ainsi la naissance d'initiatives qui ne s'opposent pas à cet accord.
« La Royaume a fait tout ce qu'il faut pour la réussite de cet accord », a-t-il souligné, ajoutant que « le peuple libyen sortira de la crise à la faveur de son histoire, son unité et son tissu social cohérent.
L'incontournable accord de Skhirat
L'initiative de la Chambre des Représentants libyenne constitue un « développement positif » pour faire avancer l'accord de Skhirat dans ses aspects institutionnels, a souligné de son côté le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita.
S'exprimant lors d'un point de presse, à l'issue de ses entretiens avec le président de la Chambre des Représentants libyenne, Aguila Saleh, Bourita a précisé que l'initiative de la Chambre « dispose de nombreux aspects sur lesquels l'on peut reposer pour développer les institutions libyennes, qu'il s'agisse du Conseil présidentiel ou des autres organes ».
Il a ajouté, dans ce sens, que le Maroc estime que l'initiative fondamentale dans la résolution de la crise libyenne demeure « celle sur laquelle les Libyens se mettront d'accord et celle qui émane des Libyens eux-mêmes », notant que « le Royaume ne dispose d'aucune initiative concernant le peuple libyen » et assurant à cet effet, que « le Maroc s'oppose à l'exacerbation de la situation libyenne et aux initiatives étrangères ».
Le ministre a également fait savoir que pour le Maroc, « la présence de nombreuses initiatives fait partie du problème et n'est donc pas une part de la solution, dans la mesure où la Libye ne constitue pas un fonds de commerce », soulignant que « la Libye est en soi une histoire et une unité nationale, mais aussi un peuple qui a foi dans l'avenir et a un impact considérable sur la stabilité du nord de l'Afrique ».
Le Royaume, a-t-il poursuivi, « même s'il ne dispose pas d'initiative, garde ses portes ouvertes aux Libyens, pour dialoguer et faire converger les points de vue sans agenda politique ou intérêt particulier », faisant savoir que l'unique intérêt du Maroc est « celui de la Libye, sa stabilité et sa sortie de cette situation de crise ».
Il s'agit là « des positions constantes du Maroc », qui font de lui « un lieu privilégié pour les frères libyens, s'ils souhaitent que nous leur ouvrirons la voie pour rapprocher les visions et tenter de parvenir à des solutions », a ajouté le ministre.
D'un autre côté, Bourita a qualifié de « très importante » la visite de Aguila au Maroc qui « intervient dans un contexte d'inquiétude et d'espoir », expliquant que « les éléments d'inquiétude concernent l'escalade militaire, la multitude des ingérences étrangères, des alliances et coalitions opposées, ainsi que la détérioration de la situation humanitaire et l'aggravation de la situation politique ».
Toutefois, a-t-il relevé, il y a aussi une lueur d'espoir car « il y a une volonté des parties libyennes à sortir de cette impasse », espérant que les prochains jours viennent avec « des évolutions positives allant dans le sens d'une solution politique et des consensus autour d'importantes ambitions opérationnelles pour les Libyens, aussi bien au niveau de leur vie quotidienne, que dans la gestion de leur richesse nationale et de leurs ressources financières ».
Solution libyo-libyeenne
Le président du Haut conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri était lui aussi en visite au Maroc. « Nous sommes fermement convaincus que la solution doit obligatoirement être libyenne et que l'appropriation du processus politique en Libye doit aussi être libyenne », a-t-il indiqué hier à Rabat.
S'exprimant lors d'un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, au terme de leurs entretiens, Al Mechri a souligné que les initiatives pour une solution en Libye doivent émaner des Libyens, notant qu'il a présenté, il y a environ un an, une initiative dans ce sens qui nécessite toutefois des amendements.
De même, il a affirmé que le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh a présenté une initiative, estimant que « par principe, la proposition d'initiatives politiques est un point positif qu'il faut encourager et que toute initiative comporte des aspects positifs et négatifs ».
Al Mechri a également fait part de sa conviction quant au fait que les initiatives qui proviennent de la Libye sont celles susceptibles de constituer une base à partir de laquelle il est possible de développer un accord politique, soulignant l'importance d'interagir de manière positive avec les initiatives politiques libyennes, tout en essayant de les combiner en vue de parvenir à un cadre ».
Dans ce sens, a ajouté le responsable libyen, les concertations se poursuivent en Libye, essentiellement avec les institutions souveraines et la Chambre des Représentants, notant qu'une partie du problème en Libye consiste dans les postes régaliens, « raison pour laquelle nous nous attelons à trouver des mécanismes opérationnels pour apporter des changements à ces postes ».
« Nous croyons que la période transitoire en Libye doit prendre fin au plus vite pour que nous puissions nous diriger vers des élections législatives et parlementaires conformément à une base constitutionnelle qui fera l'objet d'un accord ».
Il a appelé, à ce propos, à la réunion de la chambre des Représentants de manière adéquate, afin que les mécanismes de travail soient corrects, précis et clairs pour mettre un terme à cette étape.
Al Mechri a aussi souligné qu'il existe un consensus sur l'existence de complications dans le paysage libyen qu'il est nécessaire de résoudre, affirmant que d'un point de vue politique, ces complications ont entraîné, entre autres, des crises militaires.
Par ailleurs, il a fait savoir qu'agir en dehors de l'accord politique était la cause de toutes ces problématiques, « ce qui exige de nous tous de nous arrêter sur les points sensibles de cet accord politique ».
Parmi les éléments qui interpellent dans ce cadre est « la taille du Conseil présidentiel composé du président, de six représentants, de trois ministres d'Etat », a révélé le responsable, notant que « la taille de ce Conseil et l'absence d'un certain nombre de ses membres ont poussé le Haut Conseil et la Chambre des Représentants à réfléchir à des mécanismes pour développer et amender l'accord politique ».
Al Merchri a insisté sur la nécessité de faire aboutir les décisions précédentes du Haut conseil d'Etat et de la Chambre des Représentants, considérant que « le processus politique est passé par des blocages qui nous ont poussé à penser à d'autres solutions ».
Il a, en outre, salué les efforts que le Maroc continue de fournir et qui se poursuivent depuis l'accord de Skhirat, indiquant que le Royaume a abrité un ensemble de rencontres entre les parties libyennes, conduisant ainsi à la mise en place de l'accord politique, référentiel officiel valable aujourd'hui en Libye.
« Le Maroc a veillé tout au long des périodes passées à n'intervenir dans les affaires libyennes que de manière positive », a affirmé le président du Haut conseil d'Etat libyen, appelant toutes les parties libyennes à coopérer et à essayer de trouver des solutions.
Il a également remercié le Roi Mohammed VI, le gouvernement et le peuple marocains pour leur chaleureux accueil et la préparation des conditions pour faire sortir les Libyens de leur crise.
Il a réaffirmé que « le Maroc ne présente pas d'initiatives, mais œuvre à faciliter les possibilités de rencontre entre Libyens, afin de parvenir à des solutions. Un engagement qui fait défaut chez de nombreux Etats qui tentent de s'immiscer dans le dossier libyen et de trouver une solution, chose qui est catégoriquement rejetée », confiant que le Maroc avait et continue d'exhorter les Libyens à se mettre d'accord.
Le responsable libyen a en outre indiqué que son pays a beaucoup souffert des ingérences étrangères, insistant sur le fait que la force légitime est celle du gouvernement d'entente conformément à l'accord politique.
Bourita : « la solution de la crise en Libye ne peut être que libyenne »
«Le Maroc est convaincu que si on laisse les libyens gérer leurs affaires sans ingérences, ils seront capables d'élaborer les solutions adéquates, au moins pour résoudre la crise institutionnelle qui a généré d'autres crises», a déclaré Nasser Bourita à l'issue de son entretien avec le président du Haut conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri, rappelant la position constante du Royaume qui n'a pas pensé et ne pensera jamais de proposer des solutions aux Libyens.
La solution politique aujourd'hui est à la portée, a relevé Bourita, soulignant que si on laisse aux Libyens la possibilité, ils seront capables d'aller vers une étape transitoire rapide et vers des institutions légitimes choisies par les Libyens eux-mêmes et la Libye choisira son avenir.
Le Maroc est convaincu que la multitude d'initiatives crée des problèmes plus qu'elle n'en résolvent, a-t-il ajouté, affirmant que cette rencontre était l'occasion de réaffirmer la position constante du Royaume selon laquelle « le Maroc n'a pas d'initiative et il ne pense et ne pensera jamais proposer des solutions aux Libyens, convaincu que les solutions doivent venir des Libyens et que la multitude des initiatives crée plus de problèmes qu'elle n'en résolvent ».
Après avoir indiqué que l'ambition du Maroc est de « trouver aux Libyens un cadre de dialogue et d'expression de leurs problèmes, différences et contradictions afin de parvenir à des solutions », il a affirmé que le Royaume demeurera toujours favorable à toutes les initiatives libyennes et restera ouvert « pour créer un espace et un esprit constructif au dialogue pour les Libyens afin de mettre à jour le cadre institutionnel dans de nombreux aspects devenus dépassés ».
Dans ce contexte, Bourita a souligné que la conviction est également établie sur le fait que les points de convergence dépassent ceux de divergence, au moins en ce qui concerne le développement du cadre institutionnel prévu par l'accord de Skhirat, indiquant que du moment que cet accord était « un produit libyen », les Libyens peuvent aujourd'hui le modifier et l'améliorer afin qu'il soit adapté à l'étape de transition et qu'il assure la sécurité et la stabilité de ce pays.
Il y a accord et unanimité, a poursuivi Bourita, sur la manière d'amender l'accord politique dans son volet institutionnel, faisant savoir qu'il faut passer à « la mise en oeuvre de ces compromis, car les Libyens attendent des institutions qui leur assurent une vie décente et du développement ».
Le ministre a en outre affirmé que le Maroc avait « une conviction permanente que les deux principales institutions issues de l'accord politique, qui sont le Haut Conseil d'Etat et la Chambre des représentants, sont les principales parties à toute solution future en Libye ».
Bourita a estimé à cet effet que la présence au Maroc du président du Haut conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri, et du président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, est un « signal fort pour aller vers ce qui est meilleur et plus influent sur la voie libyenne, car ces deux institutions ont une légitimé, des moyens, des idées et des personnes qui leur permettent de s'entendre sur une solution en Libye basée sur l'accord politique tout en l'actualisant et en tenant compte des récentes initiatives libyennes ».
Faisant part de son optimisme « si les deux institutions (le haut Conseil d'Etat et le parlement) travaillent dans le même sens », Bourita a souligné qu' »elles seront capables de trouver des solutions appropriées aux problèmes institutionnels liés aux institutions souveraines et de les résoudre dans les meilleurs délais ».
Et d'ajouter que le Maroc suit avec « préoccupation » la situation en Libye, où il y a beaucoup de réfugiés et de déplacés en plus de la prolifération des armes qui sont entre les mains de différents groupes, menaçant ainsi les Libyens eux-mêmes, notant qu'étant donné que « la Libye est au coeur du Maghreb arabe, tout ce qui s'y passe influe sur la stabilité de la région et sur celle de l'Afrique du Nord ».
La stabilité de la Libye profitera à l'Union du Maghreb arabe et à l'Afrique du Nord, a-t-il fait savoir, ajoutant qu' »il ne faudra pas qu'elle soit une région de présence étrangère, de tensions et de conflits d'intérêts.
Le Maghreb arabe, le Monde Arabe et l'Afrique ont besoin d'une Libye indépendante et qui soit un partenaire dans la sécurité et la stabilité du bassin méditerranéen, a-t-il conclu.


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