Gouvernement britannique: L'activité commerciale au Sahara marocain "parfaitement légale"    Le Maroc condamne les incursions par des extrémistes juifs dans l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa    Investissements et exportations : Plein feu sur "Morocco Now" à Munich    Le Crédit Agricole du Maroc lance son offre d'affacturage à travers sa filiale CAM Factoring en marge de la 16ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc    AMO: Un projet de loi adopté en Conseil de gouvernement    Conseil de gouvernement : Nouvelles nominations à des fonctions supérieures    SIAM 2024: Ouverture du marché de l'UE aux importations du miel marocain    Baitas: L'aide sociale a coûté 25 MMDH au budget général de l'Etat    Le Maroc dénonce vigoureusement l'incursion d'extrémistes dans l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa    Meeting international Moulay El Hassan de para- athlétisme : Des formations au profit d'entraîneurs et d'arbitres nationaux et internationaux    Dakhla: la Marine Royale porte assistance à 85 candidats à la migration irrégulière    Championnat arabe de handball U17 à Casablanca : L'Algérie prend la fuite    OM : Sorti sur blessure, les nouvelles rassurantes d'Amine Harit    Comment le Maroc s'est imposé sur le marché du doublage en France    L'ONMT met "Rabat, Ville Lumière" dans les starting-blocks des Tour-Opérateurs français    L'Espagne à l'honneur au 27è Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde    Dakhla: Ouverture du premier forum international sur le Sahara marocain    Mauritanie. Le président Ghazouani candidat pour un deuxième mandat    Formation professionnelle. La Côte d'Ivoire et Djibouti coopèrent    Coupe du Monde Futsal 2024/Tirage de groupes: Le Maroc dans le deuxième chapeau    Liga / J32 : En-Nesyri décisif face à Mallorca    Premier League / Mise à jour : Sprint final raté de Liverpool    Cannabis licite : les surfaces cultivées multipliées par 10 en un an    Reportage : En France, des médecins marocains racontent leur quotidien [INTEGRAL]    Diplomatie. Le Cameroun lance un centre de transformation numérique    Education : l'ANLCA, l'UNESCO et Huawei s'allient contre l'analphabétisme    L'innovation numérique en débat à l'Université Al Akhawayn    Espagne : Après l'ouverture d'une enquête sur son épouse, Pedro Sanchez envisage de démissionner    Urbanisme et habitat : l'Etat veut accélérer la cadence    Maroc Telecom: CA consolidé de 9,1 MMDH, 77 millions de clients au T1 2024    Interview avec Abdulelah Alqurashi : « Produire le premier film saoudien classé R a été risqué, mais je brûlais de voir la réaction du public »    Diplomatie: Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Les températures attendues ce jeudi 25 avril 2024    Les prévisions météo pour le jeudi 25 avril    Alerte aux intempéries en Arabie saoudite    Akhannouch: A mi-mandat du gouvernement, les réalisations dépassent toutes les attentes    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Un individu interpellé à Tanger pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3è session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    « Nouvelle UMA » : L'Algérie et la Tunisie isolées dans leur manœuvre    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ibrahim Bennouna : « Jamais un Marocain, un Arabe ou un Africain n'est allé au sommet K2 »
Publié dans L'opinion le 14 - 02 - 2021

Partir à l'assaut du deuxième plus haut sommet de la planète, est le nouveau défi que ce champion de l'alpinisme marocain compte relever.
- Vous serez le premier Marocain, Arabe et Africain à atteindre le sommet du K2, qui est le plus dur au monde. Qu'est-ce qui vous motive à relever ce défi ?
- Le K2 est considéré comme le plus difficile au monde dans la catégorie des 8.000 mètres, qui regroupe quatorze montagnes.
Sa dureté vient de sa position géographique. C'est le seul sommet de la catégorie des 8.000 mètres, le plus au Nord de la chaîne de l'Himalaya. Plus on s'y approche, plus les conditions durcissent et la pression atmosphérique augmente. Le corps humain y est poussé à ses limites, d'autant que les pentes à gravir sont particulièrement raides. Bien sûr, il y a des sommets de 4.000 et de 5.000 mètres plus durs ou qui n'ont jamais été conquis. Chaque montagne a ses spécificités et particularités.
- Pourquoi souhaitez-vous gravir cette montagne, une aventure qui peut être fatale ?
- C'est au moins pour deux raisons, l'une en rapport avec l'alpinisme et l'autre d'ordre personnel. Je ne cherche pas une notoriété ou un exploit égoïste. Je vois que le K2 n'a jamais été atteint ni par un Marocain ni par un Arabe ou un Africain. Ce serait une consécration et une fierté nationale, puisque le Royaume ne s'est pas encore confirmé dans cette discipline. L'autre raison, personnelle, est de rendre hommage à mon père, décédé il y a quelques mois. Il voyageait beaucoup au Pakistan pour des séjours spirituels et de méditation. Ce qui a changé sa vie, et la nôtre également. Le Pakistan est un pays qui me parle. J'y vais pour accomplir une "mission" en grimpant le K2, qui est situé à la frontière sino-pakistanaise dans la région autonome du Gilgit-Baltistan.
- Peut-on parler de l'alpinisme comme un sport confirmé au Maroc ?
- Vu le nombre de personnes qui les ont conquises, certaines grandes montagnes ne sont plus vues comme des défis. Aujourd'hui, ça a pris une forme commerciale et touristique, car les sherpas y ont acquis de l'expérience. Au Maroc, il s'agit encore de tourisme de montagne, qui est loin du vrai alpinisme. Quand on voit ce qui se passe à Toubkal par exemple, c'est désolant ! Des gens y vont pour faire du tourisme. De mon point de vue, par respect à l'exploit des autres alpinistes, je cherche de nouveaux défis. Les montagnes ont un esprit sacré. Certains montagnards, au Népal par exemple, les protègent, quitte à en interdire l'accès aux alpinistes.
- Certains pensent que «le vrai alpiniste ne veut pas d'infrastructure, il veut aller se mesurer à la nature sauvage». Êtes-vous adepte de cette doctrine ?
- Absolument. Je suis pour l'alpinisme sauvage. Malheureusement, l'alpinisme s'est démocratisé d'une manière négative. Il convient ici de rappeler les propos de l'un des grands alpinistes, Reinhold Messner, qui est toujours en vie. Il dit qu'aujourd'hui, "l'Everest s'est tellement vulgarisé qu'un chien pourrait demain le faire ". De mon point de vue, un véritable alpiniste est celui qui grimpe le Mont Blanc mais en mode alpin, au lieu de gravir l'Everest, qui est deux fois plus haut, via un itinéraire balisé et accompagné de sherpas. Dans cette discipline, on peut être accompagné par un autre alpiniste avec qui on crée une nouvelle voie, qui n'est pas fixée par des cordes.
- L'alpinisme, en général, est dur et exige une condition physique particulièrement forte. Comment vous préparez-vous pour réussir le défi de battre le K2, l'hiver prochain ?
- Il y a trois phases de préparation. Une première, déjà accomplie. Il s'agit de mes précédentes réalisations, en alpinisme et en triathlon. C'est de l'endurance, mais ce n'est pas suffisant. On a besoin de techniques pour faire de l'alpinisme. Pour cela, si j'ai des sponsors pour m'accompagner, je compte escalader le Kilimandjaro, une montagne située au Nord-Est de la Tanzanie et l'Elbrouz situé au Nord du Caucase, en Russie, et puis le Denali, qui est la plus haute montagne d'Amérique du Nord. De plus, il est probable que j'aille au camp de base de l'Everest, en compagnie d'un autre alpiniste marocain, ce qui me permettra de m'acclimater aux conditions de pression et de température.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
Un Marocain en quête de sommets
Ibrahim Bennouna est de cette trempe d'hommes qui veulent toujours aller plus vite, braver les sommets, les surpasser pour en atteindre d'autres.
Ce trentenaire est ingénieur télécom. Son quotidien s'articule autour du sport. La quête de l'inconnu est le poinçon de sa volonté. Il identifie des challenges à la hauteur de ses ambitions, et canalise son énergie dans une optique de dépassement.
Homme de tous les défis, aux aptitudes hors normes, il a grandi à Fès pas loin des montagnes du Moyen Atlas. Il a embrassé les défis sportifs d'une grande envergure, et a trouvé un terrain propice à l'accomplissement de ses objectifs. Ses exploits lui valent la reconnaissance de ses pairs, lui permettant de se faire un nom dans le milieu de l'alpinisme, qui est encore "mal développé au Royaume", selon lui.
Son palmarès compte des triathlons en Europe qu'aucun autre Marocain n'a jamais osé glaner.Il a entre autres conquis le sommet du Mont Blanc en solitaire, traversé seul la « Mer de glace » alpine sans aucune assistance.
"J'aime les défis. Quand j'ai commencé le triathlon, je suis tout de suite allé vers le triathlon extrême. Un parcours normal dans cette discipline commence par des petites compétitions, pour ensuite tenter les triathlons extrêmes, en passant par la catégorie "Ironman", que j'ai réussi à dépasser".
S'inventant sans cesse de nouveaux challenges, Ibrahim Bennouna compte aller plus loin, enchaînant les plus hauts sommets du monde. En 2022, il compte conquérir le sommet réputé être le plus difficile au monde : le K2 dans l'Himalaya. "Au-delà d'un challenge, ce sommet est une aventure porteuse de sens, une sorte d'aboutissement pour l'engagement d'une vie", explique-t-il. Il deviendra ainsi le premier Marocain et Africain à réaliser cet exploit.
S. K.
Repères
A la rescousse des montagnards
Comme dans chaque défi sportif, une cause humanitaire est le moteur. Pour Ibrahim Bennouna, et si tout va bien, un premier collège sera construit dans le village d'Imlil. "Je suis en négociation avec certaines associations pour accomplir cette mission. Nous ciblons en premier lieu Imlil puisque c'est la première destination montagneuse au Maroc", nous confie-t-il.
La cime du K2 rarement conquise
La première tentative d'ascension du K2 remonte à 1902. Une expédition, composée d'Anglais et de Suisses, atteint 5 670 mètres d'altitude, rapporte l'encyclopédie Britannica. Au fil des ans, d'autres alpinistes s'attaquent à la montagne, sans jamais parvenir à son sommet. En 1939, une équipe menée par des Américains arrive à une hauteur de 8 380 mètres. Mais personne n'atteint la cime de la montagne avant une expédition italienne, au mois de juillet 1954. Pendant longtemps, aucune équipe ne dépasse les 7 650 mètres d'altitude, selon la BBC.
Trois alpinistes disparus
Trois alpinistes, qui tentaient l'ascension du K2, sont portés disparus depuis le vendredi 5 février. Il s'agit du Chilien Juan Pablo Mohr, du Pakistanais Muhammad Ali Sadpara, et de l'Islandais John Snorri. Une opération de recherche du trio est menée par un hélicoptère au-dessus des montagnes du Karakoram, dans le Nord du Pakistan.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.